Cathédrale Saint-Lazare d'Autun

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Cathédrale
Saint-Lazare d'Autun
Ville Autun
Pays France France
Région Bourgogne Bourgogne
Département Saône-et-Loire
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse d'Autun (siège)
Début de la
construction
1120
Fin des travaux 1146
Modifications importantes aux XIIIe et XVe siècles
Style(s)
dominant(s)
Roman
Gothique
Classé(e) Monument historique (1840)

La cathédrale Saint-Lazare d'Autun fut construite au XIIe siècle, et consacrée comme cathédrale à la fin de ce siècle, en remplacement de la cathédrale Saint-Nazaire.

Sommaire

[modifier] Historique

Plan de la cathédrale d'Autun
Plan de la cathédrale d'Autun

Une première cathédrale a été construite à Autun à partir du Ve siècle, consacrée plus tardivement à saint Nazaire (il en reste une chapelle du XIVe siècle). La cathédrale Saint-Lazare fut projetée par Étienne de Bagé afin de conserver les reliques du-dit saint, jusqu'alors situées dans le premier édifice.

Commencée vers 1120, elle fut achevée en 1146, le porche étant achevé quelques années plus tard. Elle est bâtie sur le modèle de l'abbatiale de Paray-le-Monial. La voûte gothique dut remplacer un plafond en bois au XIIIe siècle, peu de temps après sa consécration comme cathédrale, puisqu'on ajouta des arcs-boutants à cette époque. Une flèche fut construite au XVIe siècle par le cardinal Rolin (le fils du chancelier Rolin, au-dessus de la croisée du transept, à la place d'un clocher roman détruit par la foudre. Elle atteint 80 m de haut. Le portail latéral et son tympan furent détruit en 1766 et les pierres furent remployées pour la construction des maisons voisines. La fameuse Ève fut donc incluse dans un mur avant d'être redécouverte. La même année, le fameux tympan du Jugement Dernier a été recouvert de plâtre, les chanoines d'alors le jugeant de mauvais goût. Il n'a été redécouvert qu'en 1837 et restauré. La tête du Christ, ayant été sectionnée au cours du premier plâtrage et conservée au musée Rolin à côté, n'a été remise en place qu'en 1948.

[modifier] Description

[modifier] Le tympan

Tympan Le Jugement dernier
Tympan Le Jugement dernier

Il s'agit de l'élément le plus remarquable de la cathédrale. Exceptionnellement, on connaît le nom du sculpteur qui fut l'auteur au moins du Jugement dernier : il s'agit de Gislebert, qui signe de son nom aux pieds du Christ (Gyslebertus hoc fecit).

On peut le décomposer en une scène centrale représentant le Christ en Majesté, surmontant un linteau et entourée de deux arcades, l'externe comprenant de nombreux médaillons figuratifs comportant des représentations des signes zodiacaux, et des travaux aux différents mois de l'année. Le tout repose sur des colonnes à chapiteaux historiés.

La scène centrale représente un Jugement dernier, avec le Christ en mandorle. Il possède plusieurs éléments classiques de ce sujet :

  • résurrection des morts, dont certains se cachent déjà le visage, d'autres portent les emblèmes du pèlerin (coquille Saint-Jacques) ;
  • la vierge folle aux seins mordus par les serpents, représentant la Luxure ;
  • un Christ immense dominant la scène ;
  • à sa droite, Saint Pierre fait entrer les justes au Paradis ; au-dessus, une grande place est faite à la Vierge Marie intercédant ;
  • à la gauche du Christ, a lieu la pesée des âmes ; comme d'habitude dans ce genre de scènes, le Diable triche en appuyant sur la balance, mais exceptionnellement l'archange Saint-Michel triche lui aussi en faveur des humains. L'enfer occupe une place réduite.

On a donc une représentation optimiste du Jugement dernier, en cohérence avec l'époque prospère de sa réalisation.

Le trumeau est bien postérieur puisqu'il date du XIXe siècle et représente Saint Lazare et ses deux sœurs.

[modifier] L'intérieur

Piliers de la nef
Piliers de la nef

Les nefs centrales et latérales sont en voûte brisée, non contre-balancées, à l'origine par des arcs-boutants, rendant l'ensemble assez instable. Ces derniers ont été rajoutés au XIIIe siècle.

Le chœur a été refait au XVe siècle en style gothique et les vitraux datent du XIXe et XXe siècle.

Des chapiteaux historiés ornent les colonnes de la nef centrale. Bien que remarquables, ils sont assez peu visibles du fait de leur éloignement et de la relative pénombre.

La cathédrale possède un grand tableau de Dominique Ingres représentant le martyre de Saint Symphorien, situé à l'entrée de la sacristie.

Peu avant l'entrée de la salle capitulaire se trouvent les statues funéraires de Pierre Jeannin et d'Anne Guéniot qui sauvèrent de nombreuses vies lors du massacre de la Saint-Barthélemy.

[modifier] La salle capitulaire

Elle rassemble une série de chapiteaux extraits lors de la rénovation des piliers soutenant le clocher, faite par Eugène Viollet-le-Duc.

La salle capitulaire à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun
La salle capitulaire à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun


Comme fréquemment en Bourgogne, les toits sont couverts de tuiles vernissées aux couleurs variées, formant des motifs géométriques.

[modifier] Le musée Rolin

Situé à proximité immédiat de la cathédrale, musée Rolin expose des pièces issues des diffférentes rénovations de cette dernière. On y trouve, en particulier le premier (ou l'un des premiers) nu de l'histoire de la sculpture romane, représentant La tentation d'Ève ou Ève couchée, attribué à Gislebert. Ce haut-relief ornait le linteau du portail nord. Il fut démonté en 1766, les chanoines du XVIIIe siècle étant probablement moins ouverts à la nudité que ceux du Moyen Âge. Il représente Ève couchée, le corps ondulant dans une posture sensuelle, juste au moment qui suit la consommation du péché, et qui précède la punition divine. Elle tend la main dans son dos, tenant la pomme représentant le péché originel. À droite, se trouve l'arbre de la connaissance, le serpent encore présent et le diable qui fuit, représentant la force qui pousse l'humanité au mal. Le visage d'Ève est traité en deux à-plats à angle quasi-droit sur l'arête du nez, dans un style proche du cubisme, et reflète l'expression d'une femme qui vient de consommer le péché.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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[modifier] Bibliographie

  • Collombet, François Les plus belles cathédrales de France, Sélection du Readers Digest, Paris (France) , ISBN 2-7098-0888-9, 1997; pp. 142-145.
  • Denizeau, Gérard Histoire visuelle des Monuments de France, Larousse, Paris (France) , ISBN 2-03-505201-7, 2003; pp. 60-61.
  • Oursel, Raymond : Bourgogne romane (7e édition), Édition Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), 1979.
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