Capuchonnés

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Les Capuchonnés ou Confrérie des Capuchons (Capuciati) sont des paciaires, des partisans de la Paix de Dieu de la fin du XIIe siècle. Ce mouvement, parti d’Auvergne où il se débarrassa des mercenaires qui dévastaient le pays, se répandit dans une grande partie de la France et remit en cause l’ordre social, avant d’être exterminé par le clergé et la noblesse. Il eut un grand retentissement dans le Nord-Ouest de l’Europe au tournant du XIIIe siècle.

La confrérie se forme après une victoire remportée par des non-combattants sur des mercenaires qui écumaient le pays (des routiers que l’on appelait alors des Brabançons), près de Dun-le-Roi. Ils deviennent rapidement très nombreux (500 vers Noël 1182, 5000 peu de temps après, puis bien plus au printemps suivant).

Cette confrérie se forme dans la région du Puy, en Auvergne, à l’été 1182, autour d’un dénommé Durand, qui prêche et guide le mouvement. Ses membres sont réunis par le désir de paix, d’ordre ; ils se recrutent dans toute la société, d’abord la paysannerie aisée et les habitants non-miséreux des villes : ses membres achètent un manteau blanc et une image de la Vierge à l’Enfant en étain, et se cotisent. Ils exigent de tous les membres de la société qu’ils se rallient, et qu’il soit mis fin aux violences. L’évêque du Puy, d’abord méfiant, se rallie et prêche en leur faveur à la fin de 1182, d’où l’extension que prend le mouvement. Ils enrôlent des membres de toutes les couches et de tous les ordres de la société, hommes et femmes. Tous combattent les routiers, sauf les moines qui ne quittent pas leur monastère, astreints par leur règle, mais prient pour leur victoire.

Le mouvement aurait entraîné une paix entre le comte de Toulouse et le roi d’Aragon. Il se répand début 1183 dans les régions voisines : Aquitaine, Gascogne, Berry, Nivernais, Bourgogne, Provence, régions qui n’étaient pas touchées par le phénomène qui suscita la confrérie, c’est-à-dire les exactions des routiers. Elle revendiqua alors la fin des taxes excessives et injustes, l‘égalité naturelle, ce qui provoqua une réaction armée de la part du clergé et de la noblesse, qui extermina le mouvement. À Auxerre, c’est l’évêque qui conduit la répression.

Le mouvement, à ses débuts, est bien vu des moines, qui y voient une entreprise de pacification de la société. Les membres privilégiés de la société le dépeignent au contraire comme une « hérésie charnelle » remettant en cause l’ordre nécessaire de la société.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

  • Georges Duby. Les Trois Ordres, ou l’imaginaire du féodalisme, in Féodalité. Gallimard, 1996. Collection Quarto. p 795-803. Première publication : 1978.
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