Canon anti-char

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Canon anti-char de 45 mm soviétique, version de 1942
Canon anti-char de 45 mm soviétique, version de 1942

Un canon anti-char, parfois orthographié antichar, est une pièce d'artillerie dont le but principal est de détruire des véhicules blindés.

Sommaire

[modifier] Pendant l'entre-deux-guerres

Des pièces d'artillerie de campagne furent employées contre les premiers chars d'assaut pendant la Première Guerre mondiale. Mais les premiers canons anti-chars apparurent dans les années 1920. Ils étaient différents des obusiers par leur faible calibre (37 mm pour le Pak 35 allemand de 1928, 40 mm pour le 2 livres britannique de 1938, et même 25 mm pour le canon léger français de 1934), leur petite taille et leurs obus perforants à haute vélocité. En effet, la perforation d'un blindage nécessitait une vitesse élevée du projectile. Ils évoluaient parallèlement aux fusils anti-chars qui étaient portables.

[modifier] Deuxième Guerre mondiale

À partir du début de la Seconde Guerre mondiale, les faibles calibres des canons et des fusils anti-chars les rendaient de moins en moins utiles contre les chars. Les fusils anti-chars disparurent donc dès 1942, et les canons devinrent de plus en plus gros. Alors qu'en 1939 très peu de canons anti-chars dépassaient un calibre de 50 mm, en 1945 toutes les grandes puissances en avaient de 90mm au moins (chez les alliés), 100mm et 120 mm dans l'armée russe, 88mm et jusqu'à 128mm dans l'armée allemande. Par exemple, le canon de 2 livres britannique de 1938 pouvait percer un blindage de 53 mm à 455 mètres, alors que le canon de 17 livres de 1942 pouvait percer 130 mm à 915 mètres.

De nombreux canons anti-chars furent montés sur des chassis de chars pour en faire des canons automoteurs ou des chasseurs de chars, comme les Marders allemands ou les SU-100 soviétiques.

Dans le même temps, des canons qui n'étaient pas créés pour un usage anti-char dès le départ ont aussi été utilisés dans ce rôle, le plus célèbre étant le canon anti-aérien de 88 mm allemand qui pouvait pénétrer des blindages plus épais que les canons antichars de plus faible calibre qui étaient employés au début de la guerre.

[modifier] Déclin des canons anti-chars

La grande taille des canons antichars de la fin de la Deuxième Guerre les rendait de plus en plus difficiles à employer et à dissimuler. De plus, les lance-roquettes anti-chars comme le bazooka américain ou le Panzerfaust allemand permettaient à l'infanterie d'avoir une arme antichar légère et puissante. Après guerre, avec l'amélioration de la mobilité des véhicules, de la précision de leur tir puis l'apparition des missiles antichars portables ou embarqués à bord de véhicules légers et d'aéronefs, le canon antichar est devenu totalement obsolète. L'équipement y ressemblant le plus aujourd'hui sont les fusils sans recul, ressemblant à un canon léger mis en œuvre par l'infanterie mais dont le fonctionnement est plus proche du lance roquette.

[modifier] Sources

(en) Chris Bishop, WWII: the Directory of Weapons, Greenwich Editions, Londres, 1998 (ISBN 0862881986)