Cadillac Eldorado

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Cadillac Eldorado

Cadillac Eldorado
Constructeur : Cadillac

Dates de production (1953–2002)
Modèle suivant Cadillac XLR
Classe Coupé personnel
Carrosserie(s) Coupé, cabriolet, berline

La Cadillac Eldorado est un véhicule automobile du constructeur américain Cadillac.

Imaginée comme un "dream car" pour le Motorama de 1952, l'Eldorado apparaît l'année suivante comme un cabriolet ultra luxueux établi sur la base d'un cabriolet Series 62. La voiture est utilisée par le Président Eisenhower lors de son inauguration en janvier 1953.

Vaiseau amiral de la gamme Cadillac, l'Eldorado est commercialisée pendant 50 ans à travers plusieurs générations de modèles et sous différentes carrosseries : cabriolets, coupés, berlines. Le modèle sert de prototype roulant pour des nouveautés stylistiques (pare-brise panoramique, ailerons "requin", ...) ainsi que de vitrine technologique à la marque (en 1957, l'Eldorado Brougham reçoit une suspension pneumatique, en 1967, la Fleetwood Eldorado devient la première traction avant de Cadillac). Mais au cours des années 1990, le marché du grand coupé personnel ultra luxueux péréclite. Cadillac maintient en vie l'Eldorado jusqu'en 2002, et en 2003, c'est le coupé/cabriolet 2 places "XLR" qui prend la relève.

Sommaire

[modifier] Origine de l'appellation

Créée en 1902 la firme Cadillac célèbre son cinquantenaire en 1952, anniversaire que les américains appellent "golden jubilee" (le jubilé d'or). Les modèles de l'année arborent d'ailleurs sur leurs capots des motifs dorés au lieu de leurs motifs chromés habituels. Pour l'occasion, Cadillac expose un "dream car" qui présente la somme des compétences techniques et stylistiques de ses ingénieurs. Ce prototype rencontre un tel succès que les responsables de la marque décident de le produire en série l'année suivante. Un concours est alors organisé en interne à la société pour en trouver le nom, et c'est la secrétaire du département des ventes, Mary Ann Zukosky (épouse Marini), qui le remporte en proposant le nom Eldorado, version américanisée de l'espagnol "El Dorado" (le doré) qui évoque le chef mythique d'une tribu sud-américaine pré-colombienne dont le corps, à l'occasion des cérémonies, était recouvert d'une poussière d'or qu'il enlevait en se plongeant dans un lac. Le nom se rapporte également à une cité légendaire à la richesse fabuleuse, quelque part en Amérique du Sud, qui a suscité de nombreuses expéditions infructueuses. Toutefois, selon le magazine Palm Springs Life, le nom viendrait du "Eldorado Country Club", un club de détente de Coachella Valley, en Californie, fréquenté par les cadres de la General Motors. Quoi qu'il en soit, ce nom semblait tout à fait aproprié en cette année du jubilé d'or, et parfaitement adapté à la clientèle des "golden boys" visée par Cadillac...

[modifier] Modèles à propulsion

[modifier] 1° génération : 1953

Cadillac Eldorado de 1953
Cadillac Eldorado de 1953

Après son formidable succès en tant que "dream car", l'Eldorado est lancée en prodution limitée. Ce luxueux cabriolet 4/6 places (l'usine le désigne comme un Sport Convertible Coupe), long de 5,61 m, est établi sur la base d'un cabriolet de la Serie 62, avec un empattement de 3,20 m. L'Eldorado est la première Cadillac a recevoir un pare-brise panoramique. Sa capote est entièrement dissimulée sous un couvre-tonneau en métal ; fabriquée en orlon, elle peut être blanche ou noire. L'équipement comprend une sellerie en cuir ou en moleskine, une radio à présélecteur automatique, des roues à rayons et des pneus à flanc blanc, des feux anti-brouillard et un rétroviseur côté conducteur. Le moteur est un V8 de 5,4 litres qui développe 210 ch à 4150 tr/mn, la boite de vitesse est automatique. Vendue à 7750 $, soit deux fois plus cher que la moins chère des Cadillac (le coupé 2 portes à 3571 $), l'Eldorado est produite en 532 exemplaires.

[modifier] 2° génération : 1954-1956

Cadillac Eldorado de 1954
Cadillac Eldorado de 1954

Pour le millésime 1954, l'Eldorado reprend intégralement la carroserie du cabriolet de la Series 62, avec un peu plus de chrome, notamment le bas des ailes arrière, et un équipement plus luxueux. L'empattement est de 3,28 m, et le moteur atteint 230 ch. Le prix est abaisssé à 5738 $. La production atteint 2150 unités.

Pour 1955, l'Eldorado retrouve une apparence distincte des autres Cadillac, en raison d'un traitement différent des ailes arrière qui reçoivent des ailerons trapézoïdaux et non plus bulbeux. Les feux arrière sont placés plus bas et ils sont soulignés par une moulure de caisse qui se prolonge jusqu'au-dessus du passage de roue. Le moteur développe 270 ch à 4800 tr/mn. Le tarif est de 6286 $. La production atteint 3950 exemplaires.

Cadillac Eldorado Biarritz de 1956
Cadillac Eldorado Biarritz de 1956

En 1956, l'Eldorado est déclinée en deux carroseries : le cabriolet, qui est baptisé "Eldorado Biarritz", et le coupé, qui est baptisé "Eldorado Seville". La désignation "Biarritz" fait référence à la célèbre station balnéaire française, et la désignation "Séville" à la non moins célèbre ville andalouse, dont la prononciation américaine est proche de la désignation « DeVille » utilisée pour un autre modèle de Cadillac. Le coupé n'est rien d'autre qu'un cabriolet dont la capote est remplacée par un hard top ; un toit rigide sans montant central (un trait de style utilisé la première fois sur la première Cadillac DeVille en 1949). Esthétiquement, la carrosserie subit quelques retouches cosmétiques, dont une nouvelle calandre au maillage plus serré. Les feux de positions passent en bas du pare-chocs. Le moteur est poussé à 305 ch à 4700 tr/mn. Le tarif est de 6501 $, quelle que soit la carrosserie. L'Eldorado Biarritz est vendue à 2150 exemplaires, et l'Eldorado Séville à 3900 exemplaires.

[modifier] 3° génération : 1957-1958

Cadillac Eldorado Brougham, 1957
Cadillac Eldorado Brougham, 1957

Comme les autres Cadillac, les Eldorado sont établies sur un nouveau châssis tubulaire en X, sans rails latéraux, de 3,29 m d'empattement. Ce châssis permet de créer des carrosseries surbaissées. Toutefois, bien que résistant mieux à la torsion, il présente une faiblesse importante en cas de choc latéral, un défaut que dénoncera plusieurs années plus tard Ralph Nader dans son ouvrage « Unsafe at any speed ». L’aspect surbaissé des carrosseries est amplifié par les feux de position qui passent sous le pare-chocs. Ce dernier est équipé de butoirs en forme d’obus qui sont terminés par une protection en caoutchouc ; le public les surnomme « Dagmar », en raison de leur analogie avec la poitrine d’une vedette de la télévision du même nom. De nouveaux, les Eldorado se distinguent des autres Cadillac par leurs ailerons « requin », qui sont plus pointus et qui sont placés au milieu des ailes arrière, et non à leur aplomb. Côté moteur, le V8 a une cylindrée de 6 litres et il développe 325 ch à 4800 tr/mn (contre 285 ch sur les autres modèles). Le coupé Eldorado Seville et le cabriolet Eldorado Biarritz sont proposés à 7286 $ ; le coupé est produit en 2100 exemplaires, le cabriolet en 1800.

Mais 1957 est également l’année de l’apparition d’une version berline de l’Eldorado avec la spectaculaire « Eldorado Brougham », désignée en tant que Series 70 par l’usine. Comme la première Eldorado de 1953, l’Eldorado Brougham est la version de série (en fait assemblée à la main en édition limitée) d’un dream car présenté l'année précédente ; l'"Eldorado Brougham Town Car". C’est aussi la réponse de GM à la Continental Mk II de Ford produite en 1955 et 1956. Comme elle, l’Eldorado Brougham est la plus chère voiture américaine de série de son époque, avec un prix fixé à 13 074 $ (soit près de 3 fois plus que la moins chère des Cadillac vendue 4 609 $). La construction est limitée à 400 exemplaires. Dessinée par Ed Glowacke, l’Eldorado Brougham est la première berline américaine à toit « hard top » sans pilier de séparation entre les portières avant et arrière. Les portières s’ouvrent de façon antagoniste, le toit est fabriqué en aluminium brossé, et la face avant présente des phares doubles ; la GM va d’ailleurs user de son influence pour faire évoluer les législations des états qui n’autorisent pas encore ce système d’éclairage. Elle dispose d’un équipement hors norme, comme le régulateur de vitesse (cruise control), le système d’allumage automatique des phares (autronic eye), l’antenne de radio électrique, le réglage électrique des sièges avec mise en mémoire de différents régalges, les pare-soleil polarisés, le système d’air conditionné à deux zones, le frein de parking se relâchant automatiquement au démarrage, les vitres électriques, l’ouverture automatique du coffre, la fermeture de portes électrique. L’agrément des passagers n’est pas oublié avec un distributeur de cigarettes, un service de 6 verres en métal aimanté, et un nécessaire de maquillage pour dames avec poudre, rouge à lèvres et parfum Arpège. L’acheteur peut choisir entre 44 combinaisons de sellerie intérieure en cuir et de moquettes en peau de mouton, en peau de karakul ou en peau d’agneau.

Cadillac Eldorado Biarritz, 1958
Cadillac Eldorado Biarritz, 1958

Le moteur est équipé de carburateurs à quatre corps et d’un système de refroidissement sous haute pression. Les roues sont en aluminium. La suspension est pneumatique. Toutefois, ce système connaît un nombre de panne important et laisse bon nombre d’acheteurs découvrir leur voiture avec la carrosserie posée sur le sol, l’air s’étant totalement échappé du système. Très rapidement, Cadillac propose de remplacer le système par des suspensions classiques à ressorts et très peu d’Eldorado Brougham subsistent de nos jours avec leur suspension à air d’origine.

Cadillac Eldorado Brougham, 1958
Cadillac Eldorado Brougham, 1958

Les modèles de 1958 sont les versions à phares doubles des modèles de 1957. La puissance du moteur monte à 355 ch. Extérieurement, les Eldorado de 1958 reçoivent dix fines baguettes verticales en avant des ailes arrière et le pare-chocs arrière se prolonge jusqu’au passage de roue. Cinq cabriolets sont construits avec des équipements spécifiques dont une capote à fermeture automatique actionnée par un capteur détectant la pluie et qui se replie sous un couvre tonneau métallique, quatre sièges baquet et une sellerie cuir recouvrant le tunnel de transmission. L’Eldorado Séville et l’Eldorado Biarritz sont tarifées à 7500 $ ; le coupé est produit en 855 exemplaires et le cabriolet en 815 exemplaires. L’Eldorado Brougham reçoit de nouveaux enjoliveurs de roues. Son tarif ne change pas et elle est produite à 304 exemplaires ; GM reconnaîtra plus tard avoir perdu de l’argent sur chacune des Eldorado Brougham produite. La forte baisse des ventes (-59% pour la Séville, - 55% pour la Biarritz) correspond à la crise qui affecte le marché automobile américain en 1958. Cadillac voit ainsi ses ventes totales reculer de 18% en 1958 (125 501 unités contre 153 236 en 1957).

[modifier] 4° génération : 1959-1960

Cadillac Eldorado Séville, 1959
Cadillac Eldorado Séville, 1959

Les modèles de 1959 sont entièrement nouveaux, avec une carrosserie entièrement redessinée qui se caractérise par ses immenses ailerons qui comprennent les feux arrières logés dans des nacelles en forme de fusée, son pare-brise panoramique aux montants à double incurvation et une calandre en miroir. Sous le capot, le V8 a désormais une cylindrée de 6,4 litres et il développe 345 ch. Le châssis est légèrement modifié avec un empattement porté à 3,30 m. La Série 62 est subdivisée en trois sous séries, les Eldorado constituant la Série 64 et l’Eldorado Brougham la Série 69.

Les Eldorado Séville et Eldorado Biarritz se distinguent des autres modèles Cadillac par une baguette latérale chromée qui par du montant du pare-brise, suit le haut de la ligne de caisse jusqu’à l’extrémité arrière pour revenir à l’avant en suivant le bas de caisse. L’équipement de série comprend la condamnation des portes électrique, les déflecteurs de vitres électriques, les sièges réglables électriquement dans six directions et la suspension pneumatique. Les deux modèles sont vendus 7401 $ ; le coupé est produit en 975 exemplaires et le cabriolet en 1320.

L’Eldorado Brougham se distingue elle par sa carrosserie unique, aux lignes plus tendues et aux ailerons sans feux (ces derniers étant situés dans un logement chromé au bout des ailes arrière). La carrosserie est toujours celle d’une berline hard-top, mais les portières s’ouvrent toutes dans le même sens. La carrosserie est fabriquée chez Pininfarina en Italie et cette fabrication a nécessité la mise en place de la plus longue ligne d’assemblage au monde, entre Detroit et Turin. Les châssis sont assemblés à Detroit, envoyés à Turin (via une traversée des mers en bateau) pour recevoir la carrosserie, et les voitures reviennent à Detroit pour recevoir leur finition. Malheureusement, la qualité finale des voitures est inférieure à celle des Eldorado Brougham précédentes. L’intérêt de cette opération est de donner à la voiture un cachet « européen », à une époque où les berlines Mercedes ou Jaguar rencontrent un succès de plus en plus important. Vendue 13075 $, l’Eldorado Brougham est produite en 99 exemplaires.

Les modèles de 1960 reprennent le style général de l’Eldorado Brougham de 1959, en adoptant des ailerons et des feux arrière similaires. Le dessin de la calandre est épuré et la taille des gardes de pare-chocs est réduite. Le frein de stationnement (au pied) se relâche dès que la voiture roule, grâce à un système à dépression. Les Eldorado Séville et Eldorado Biarritz se reconnaissent par l’inscription ELDORADO posée sur les ailes avant, derrière les phares. L’équipement incorpore l’ouverture du coffre à distance. Les tarifs ne changent pas, l’Eldorado Séville est produite en 1075 exemplaires, l’Eldorado Biarritz en 1285. L’Eldorado Brougham ne change pas ; elle est produite en 101 exemplaires.

[modifier] 5° génération : 1961-1962

Pour 1961, Cadillac ne conserve plus qu’un seul modèle Eldorado ; le cabriolet, qui conserve l’appellation de « Eldorado Biarritz » (l’appellation Séville est transférée à une version coupé du modèle DeVille). Comme pour les autres modèles de 1961, la carrosserie est entièrement nouvelle et retrouve un style moins exubérant, réalisé sous la direction de Chuck Jordan. Longue de 5,60 m, elle se caractérise par l’apparition d’ailerons inférieurs qui partent en ligne horizontale du passage de roue avant jusqu’au pare-chocs arrière (les dessinateurs les appellent ‘skegs’ ; ils sont apparus sur le prototype Cyclone de 1959). Les ailerons supérieurs sont réduits et adoptent le style de ceux de la défunte Eldorado Brougham, en se terminant par des petits feux. La calandre est plus fine, moins chargée et elle englobe les doubles phares. Le pare brise n’est plus panoramique. Les feux arrière sont placés à l’horizontale. La voiture ses distingue par l’inscription ‘Biarritz’ en lettres cursives placée sur les ailes avant, juste derrière les phares avant. Coté châssis, l’empattement est légèrement réduit, à 3,29 m, et le moteur est toujours le 6,4 litres de 345 ch. Au niveau de l’équipement, l’acheteur peut choisir de remplacer la banquette avant par deux sièges « baquets », c'est-à-dire séparés et légèrement enveloppant. La sellerie est réalisée en cuir « autrichien » disponible en sept teintes (rouge, blanc, noir, bleu, mauve, jade et « sandalwood »). L’Eldorado est proposée à 6477 $, et elle est produite à 1450 exemplaires.

La voiture subit quelques modifications cosmétiques pour 1962. Le pare-chocs avant se prolonge jusqu’au passage de roue et reçoit des clignotants carrés, les feux arrière retrouvent une position verticale, et la calandre est équipée d’une barre centrale horizontale et de barres verticales plus épaisses. Elle est rehaussée par l’inscription Cadillac en lettres cursives du côté gauche. L’inscription ‘Biarritz’ disparaît des ailes avant. Deux fines baguettes de chrome, séparées par un espace peint, soulignent le dessin de la ligne de caisse en s’étirant de l’avant de la portière jusqu’au bas des feux arrière. Au niveau mécanique, le châssis est équipé d’un double circuit de freinage. Le tarif augmente à 6610 $, mais elle reste produite à 1450 exemplaires.

[modifier] 6° génération : 1963-1966

Le modèle 1963 adopte une nouvelle carrosserie, plus longue (5,66m) sur le même châssis de 3,29 m d’empattement. Le nouveau dessin (toujours réalisé sous la direction de Chuck Jordan) se caractérise par ses flancs de carrosserie lisses, sans ‘skegs’, ses ailes avant allongées et ses montants de pare-brise droits. La hauteur des ailerons diminue encore. La calandre s’étend jusque sous les phares, avec une pointe en avant encore plus prononcée. L’arrière reçoit une grille qui rappelle la celle de la calandre avant. Un blason Cadillac entouré d’une couronne de lauriers chromée est posé à l’arrière de l’aile arrière et l’inscription ‘ELDORADO’ en lettres capitales est posée sur le coté droit du bord du coffre, ainsi qu’en bas des ailes avant derrière le passage de roue. C’est sous le capot qu’apparaît la vraie nouveauté de l’année avec le nouveau moteur V8 qui vient remplacer le moteur précédent dont les origines remontaient à 1949. Affichant la même cylindrée de 6,4 litres, il est plus léger de 23 kg grâce à un vilebrequin plus léger et plus robsute. L’appellation Biarritz n’est pas reconduite, la Cadillac Eldorado est affichée à 6609 $. La production est de 1825 exemplaires.

Un léger restylage est effectué pour 1964. La calandre est désormais scindée en deux par une large barre horizontale peinte dans la teinte de la carrosserie, et la grille déborde sur les côtés jusqu’aux passages de roue. Les ailerons diminuent encore. Le moteur V8 est réalésé à 7 litres et il développe 340 ch à 3600 tr/mn. Il est accouplé à une nouvelle boîte de vitesse automatique ‘Turbo Hydramatic’ qui permet d’avancer tout le groupe motopropulseur de 15 cm, ce qui permet d’augmenter d’autant l’habitabilité de l’habitacle. Ainsi motorisée, la Cadillac peut accélérer de 0 à 100 km/h en 10 secondes et atteindre une vitesse maximale de198 km/h. L’Eldorado de 1964 est offerte pour 6630 $. Elle est produite en 1870 exemplaires.

Stanley Parker succède à Chuck Jordan à la direction du style de Cadillac. Il demande à Wayne Kady de procéder à un nouveau restylage pour 1965. Les transformations changent totalement l’avant de la voiture avec une implantation verticale des doubles phares, et encore plus l’arrière avec la suppression des ailerons. La calandre, encore plus pointue, est en une seule pièce. Les ailes sont encore allongées. L’arrière est entièrement redessiné ; les ailes adoptent un dessin rectiligne que termine des feux verticaux affinés aux bords supérieurs et inférieurs en biseau. En revanche, la ligne du coffre suit un mouvement légèrement en pente par rapport aux ailes avant de retomber brusquement sur la grille arrière ; cela donne l’impression visuelle d’un reliquat d’ailerons. Au niveau mécanique, la boîte de vitesse Turbo Hydra Matic « Dual Driving Range » dispose de deux gammes de rapport. Le châssis est également nouveau ; il dispose d’une structure périmétrique à rails latéraux. Seul cabriolet de la marque, l’Eldorado est désormais fabriquée dans les ateliers du carrossier Fleetwood (les modèles précédents recevaient des carrosseries Fisher). Elle devient donc une sous-série de la gamme Fleetwood. Elle est tarifiée 6754 $ et elle est produite en 2125 exemplaires.

Cadillac Eldorado, 1966
Cadillac Eldorado, 1966

Le dessin est reconduit avec quelques modifications en 1966. La calandre reçoit une division centrale plus épaisse et ses ouvertures rectangulaires sont plus grandes. Le pourtour des phares n’est plus chromé. Les prolongements latéraux de la calandre font place à de simples motifs chromés rectangulaires. Le dessin des feux arrière est adouci. Mécaniquement, les évolutions concernent la direction mieux démultipliée avec 2,4 tours de volant de butée à butée au lieu de 3,6 précédemment, et un châssis avec de nouvelles suspensions. Le prix de la Fleetwood Eldorado est abaissé à 6631 $. La production est de 2250 exemplaires.

[modifier] Modèles à traction avant

[modifier] 7° génération : 1967-1970

Depuis l’apparition de l’Eldorado en 1953, et à l’exception des modèles de 1957 et de 1958 ainsi que de l’Eldorado Brougham de 1959 et de 1960, les Eldorado sont davantage restées des versions à la finition particulière des cabriolets et coupés hard-top de la Série 62. Au début des années 1960, l’idée d’une Cadillac à l’allure unique, sportive et personnelle fait son chemin. Sous la conduite de Bill Mitchell, le responsable du style de la GM, et de Chuck Jordan puis de Stanley Parker, les responsables du style de Cadillac, les dessinateurs travaillent sur un projet de renaissance d’un modèle à moteur V16, avant de passer à un projet de voiture à traction avant, basé sur une plateforme commune à Cadillac et à Oldsmobile.

C’est ainsi que la nouvelle Eldorado, lancée en septembre 1966, ne doit plus rien aux autres modèles de la marque, à l’exception de son moteur V8 de 7 litres et 340 ch, et elle marque l’histoire de la firme en devenant la première Cadillac à traction avant. Sa fabrication nécessite d’ailleurs une chaîne de montage spécifique dans l’usine de Clark Street, à Detroit. Réalisée sur un empattement de 3,05 m (le plus court sur une Cadillac depuis 1913 !), la carrosserie longue de 5,60 m de cette nouvelle Eldorado affiche des lignes aiguisées, superbes de rigueur et de proportions malgré des porte-à-faux démesurés et des volumes massifs. Les phares avant sont dissimulés par une trappe intégrée dans la grille de calandre, les pare-chocs ne débordent pas sur les côtés, un bas de caisse en aluminium brossé coure sous la carrosserie et fait le lien entre l’avant et l’arrière, les vitres n’ont plus de déflecteurs et les roues reçoivent de magnifiques enjoliveurs à sept prises d’air. Le blason Cadillac entouré de sa couronne de lauriers trône au milieu du capot ainsi que sur les montants de custode, l’inscription ‘ELDORADO’ en lettres capitales est discrètement placée derrière le passage de roue avant. Elle reçoit la base technique de sa sœur aînée Oldsmobile Toronado introduite en 1966, avec la traction avant, les suspensions avant par barres de torsion et bras triangulés, et les freins à disque. La suspension arrière est confiée à des ressorts semi-elliptiques et quatres amortisseurs : deux horizontaux et deux verticaux. La voiture dispose d’un correcteur d’assiette. Bien que plus courte et plus basse que les autres Cadillac, l’Eldorado peut accueillir six passagers, l’habitacle n’étant plus traversé par un tunnel de transmission. Malgré son prix de 6277 $, la Cadillac Fleetwood Eldorado est un immense succès ; la production atteint 17 930 exemplaires.

L’Eldorado reçoit des retouches limitées pour 1968. Les plus visibles sont les clignotants sur les bords d’attaque des ailes avant, le capot allongé à l’arrière pour recouvrir les essuie-glaces et les petits feux ronds à l’arrière de l’aile arrière. Les feux arrière sont plus grands Le moteur, retravaillé pour respecter les normes anti-pollution, est réalésé à 7,7 litres et il développe 375 ch. Le tarif passe à 6605 $, et la production augmente à 24528 exemplaires.

Cadillac Fleetwood Eldorado, 1968
Cadillac Fleetwood Eldorado, 1968

Le style évolue encore légèrement pour 1969, la principale évolution étant que les phares avant ne sont plus rétractables. La calandre est redessinée avec une grille plus fine. Les roues reçoivent de nouveaux enjoliveurs, plus simples. A l’intérieur, la loi américaine impose l’installation d’appuie-tête sur les sièges avant. La production est transférée de Fleetwood chez Fisher, dans l’usine d’Euclid (Ohio). L’Eldorado coûte maintenant 6711 $, et sa production baisse légèrement à 23333 exemplaires.

Pour 1970, la cylindrée du V8 est portée à 8,2 litres (500 ci) et la puissance atteint 400 ch, pour un couple de 77 mkg. Il s’agit du plus gros moteur de série jamais fabriqué. Le style évolue peu, la calandre, plus étroite, est clairement séparée des phares avant, et les feux arrières sont affinés. L’antenne radio est désormais intégrée au pare-brise. Affichée à 6903 $, l’Eldorado est produite à 28842 exemplaires.

[modifier] 8° génération : 1971-1978

Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1971
Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1971

Dès le début de 1968, les premières études d’une nouvelle Eldorado à traction avant sont lancées. Elles reprennent en grande partie les lignes des études des modèles V16 du début des années 1960, et sous la direction de Wayne Kady, les dessinateurs finalisent un grand coupé personnel aux lignes tranchantes et plus massives que l’Eldorado lancée en 1967. La nouvelle Cadillac Fleetwood Eldorado est lancée en 1971.

Le style de la face avant du modèle précédent est repris avec des phares ronds placés dans des logements carrés, une calandre rectangulaire et des gardes de pare-chocs verticaux. Réminiscences de l’Eldorado de 1953, une prise d’air chromée verticale factice habille l’aile arrière, juste après la portière et la roue arrière est cachée par une jupe d‘aile. Le traitement du pavillon redevient plus conventionnel ; la vitre de custode verticale se détache nettement de la vitre de portière, et le toit est recouvert de vinyle. Une baguette chromée parcours le flanc de la voiture, du passage de roue avant au bout de la portière ; l‘inscription’ELDORADO’ est placée juste en dessous sur l’aile avant. Le blason Cadillac entouré d’une couronne en feuilles de laurier trône fièrement au bout du capot. L’arrière arbore un aspect très travaillé, avec les ailes nettement séparées de la ligne du coffre. Établie sur un empattement de 3,21 m, soit 16 cm de plus que sa devancière, la nouvelle Eldorado apparaît plus longue, bien que la longueur soit identique à 5,70 m. Elle mesure 2,03 m de large et 1,38 m de haut. Elle pèse 2120 kg. Le moteur est le V8 de 8,2 litres qui développe 365 ch. Elle partage sa plateforme (type E) avec l’Oldsmobile Toronado et la Buick Riviera. Comme en 1960, l’Eldorado est disponible en deux carrosserie, le coupé et le cabriolet, simplement baptisée Fleetwood Eldorado Convertible. Ce dernier peut être équipé en option d’un couvre capote rigide qui permet d’abaisser la hauteur de la capote repliée comme sur l’Eldorado de 1953. Fixé à 7 383 $ en coupé et 7 751 $ en cabriolet, le prix de la Fleetwood Eldorado de 1971 correspond à celui de l’Eldorado de 1953, mais l’inflation a joué. Malgré une grève qui paralyse les usines de Detroit et de Linden (New Jersey) où elle est fabriquée, la Cadillac Fleetwood Eldorado est produite en 20 568 coupés et en 6 800 cabriolets.

Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1972
Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1972

Le modèle de 1972 reçoit un léger restylage. Les modifications concernent la grille de calandre, qui reçoit des barres verticales plus marquées avec l’inscription Cadillac en lettres cursives sur le côté gauche, et le déplacement de l’inscription Eldorado qui devient cursive et qui est placée au dessus des feux de rappel latéraux, à l’avant de l’aile avant. Un cabriolet noir sable est choisi pour être remis en cadeau à Leonid Brejnev lors de la visite du président Richard Nixon en Union Soviétique cette année là. La puissance du V8 de 8,2 litres est ramenée à 235 ch pour s’adapter aux nouvelles normes fédérales antipollution d’une part et à un changement dans le calcul de la puissance nette d'autre part. Les roues arrière peuvent être équipées en option d’un système anti-blocage de freins. Le poids continue de croître, à 2123 kg pour le coupé et 2164 kg pour la cabriolet, ainsi que le tarif, 7 230 $ pour le coupé et 7 546 $ pour le cabriolet. La production s’élève à 32 099 coupés et 7 975 cabriolets.

La voiture subit son premier grand restylage en 1973, avec un nouveau dessin de calandre, l’apparition des pare-chocs avant et arrière conformes aux nouvelles normes fédérales (résistants aux chocs à 8 km/h à l‘avant et à 4 km/h à l‘arrière), la mise en place de nouveaux combinés clignotants/veilleuses horizontaux sur le bord d’attaque des ailes avant, et la disparition de la prise d’air factice arrière. Cette suppression permet d’allonger la baguette latérale jusqu’au bout de l’aile arrière, ce qui fait apparaître encore plus longue la voiture. Un feu de sécurité rond est placé au bout de cette baguette et l’inscription cursive ‘Eldorado’ est placée derrière le passage de roue avant. Du fait du nouveau pare-chocs, l’arrière est entièrement redessiné : le coffre reçoit un panneau arrière plat et les feux adoptent une position verticale sur la hauteur du bord de l‘aile. La voiture est choisie comme ‘pace car’ des 57° ‘500 Miles d’Indianapolis’ courues le 28 mai 1973. Une série limitée de 566 cabriolets blanc à intérieur rouge au marquage commémoratif est spécialement réalisée ; 33 d’entre eux sont utilisés pour la semaine de course, et les 533 autres sont répartis entre tous les concessionnaires de la marque pour être vendus aux amateurs. Comme précédemment, le poids des voitures augmente, 2213 kg pour le coupé et 2252 kg pour le cabriolet, ainsi que leur tarif, 7 360 $ pour le coupé et 7 681 $ pour le cabriolet. La production s’établit à 42 136 coupés et 9 315 cabriolets.

Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1974
Cadillac Fleetwood Eldorado Convertible, 1974

Les modèles de 1974 évoluent légèrement à l’extérieur et plus profondément à l’intérieur. L’arrière est à nouveau modifié pour incorporer les nouveaux feux et le nouveau pare-chocs à absorption d’énergie. Le feu rond sur l’aile arrière disparaît. De son côté, l’intérieur est entièrement modifié et adopte le nouveau tableau de bord incurvé commun à toute la gamme Cadillac. En fin d’année, quelques exemplaires reçoivent les premiers airbags conducteur et passager. Au niveau mécanique, le moteur de 8,2 litres perd encore quelques chevaux pour en conserver 210, et la suspension arrière reçoit de nouvelles barres stabilisatrices. Pour ne pas changer, le poids des voitures augmente (2250 kg pour le coupé, 2277 kg pour le cabriolet) ainsi que leur tarif (9 110 $ pour le coupé, 9 437 $ pour le cabriolet). La production est en baisse, à 32 812 coupés et 7 600 cabriolets, les effets du premier choc pétrolier se faisant forcément sentir sur ce type de voiture.

[modifier] 9° génération : 1979-1985

Cadillac Eldorado
Cadillac Eldorado

[modifier] 10° génération : 1986-1991

Cadillac Eldorado
Cadillac Eldorado

[modifier] 11° génération : 1992-2002

Cadillac Eldorado
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[modifier] Bibliographie

  • James W. Howell & Jeanna Swanson Howell, American Classics : Cadillac Eldorado, Motorbooks Internationnal, 1994, ISBN 0-87938-879-X