British Invasion

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Le terme de British Invasion est, dans son acception initiale, un terme utilisé par des journalistes américains pour dénigrer l'introduction massive de groupes britanniques sur leur sol.

Sommaire

[modifier] Origine

En 1964, les Beatles avec I Want to Hold Your Hand prennent d'assaut les charts américains. Dès l'annonce d'une tournée des Beatles sur le sol américain, une folie s'empare de la jeunesse. La Beatlemania se propage et au final les Beatles classent plusieurs de leur titres dans le Top 10. Ils réunissent lors de leur passage à la célèbre émission le Ed Sullivan Show plusieurs millions de téléspectateurs. Un record qu'aucun américain auparavant n'avait atteint (pas même Frank Sinatra ou Elvis Presley).

[modifier] L'invasion anglaise

Le marché américain était considéré avant l'arrivée des Beatles comme l'un des plus porteurs mais également l'un des plus dangereux, presque inaccessible. La carrière de plusieurs gloires locales anglaises s’est parfois terminée là bas. Or avec ce succès sans précédent, les Beatles ont ouvert la voie à une opportunité.

Courant 1965, Les Rolling Stones, les Animals, les Kinks ou bien encore les Herman's Hermits, le Dave Clark Five, les Hollies vont pouvoir sortir du restrictif marché européen et développer une stratégie pour se vendre aux USA. Tout cela n'est encore que de l'amateurisme. Les américains, à la différence des européens organisent des concerts dans des stades, des clubs aux dimensions gigantesques. Tout doit être corrigé, revu. Les amplis, les compositions, les moyens de promotion...

[modifier] La réponse américaine

Aux États Unis, avant l'arrivée des Beatles, seuls les Beach Boys pouvaient prétendre avoir la « mainmise » sur les charts. Leur Surf music sonnait bon l'insouciance, la Californie, le soleil. Ces anglais vont apporter autres choses. Les Rolling Stones en particulier vont donner à la musique une image rebelle, presque sale. C'est alors que les manager américains, appuyés par des journalistes critiques, vont chercher la "Réponse" à la British Invasion. Si les Beach Boys évoluent et vendent beaucoup, les journalistes vont bientôt voir à travers les Byrds un sérieux concurrent aux anglais. Malgré cela, les groupes anglais continuent d'inonder les disquaires, de passer en boucle sur les émissions TV (Ed Sullivan Show, Hullabaloo...) et de régner sans partage sur les classements musicaux.

Ce n'est qu'en 1966 qu'une réponse en forme de pastiche apparait sur les ondes : The Monkees. Ce groupe, pourtant préfabriqué, va en effet davantage occuper les charts entre 1966 et 1967 que n'importe quel autre groupe anglais.

[modifier] Les problèmes du marché des États-Unis

C'est tout d'abord un marché très réglementé, imposant de nombreuses contraintes à ces groupes venu concurrencer les formations américaines. Les groupes doivent ainsi laisser entièrement la commercialisation de leurs disques aux sociétés américaines. Ces sociétés, comme Capitol Records, vont ainsi disséquer, modifier l'ordre des pistes et les pochettes, provoquant ainsi une certaine confusion entre les discographies américaines et anglaises. Des œuvres abouties, avec des pochettes étudiées, des titres aux enchaînements travaillés vont ainsi être, selon certains, « massacrés », pour répondre aux exigences et aux goûts du public américain. Les premiers albums des Beatles ou des Rolling Stones peuvent en témoigner.

L'image des groupes doit aussi être repensée. Or, si un groupe comme les Beatles semblait « coller » au mœurs américaines malgré leur humour so british qui déstabilisa quelque peu au début le public américain, un groupe comme les Kinks - qui se montraient féroces dans leurs compositions, pouvant se battre sur scène ou arriver éméchés - finit même par être interdit de séjour sur le sol des Etats-Unis par l'association des artistes américains. D'autres groupes vont au contraire jouer le jeu, au point d'avoir une renommée plus grande aux États-Unis que dans leur propre pays. C'est le cas du Dave Clark Five voire des Herman Hermits.

[modifier] La fin de la British Invasion

On considère que courant 1967, des groupes tels que les Who ou Cream vont faire partie de la seconde et dernière vague de la British Invasion. Mais en fait le phénomène n'est plus le même. Il faut remonter en 1966 pour voir plusieurs critiques musicales américains, qui, tout en saluant l'arrivée de ces groupes anglais, vont voir d'un mauvais œil cette « invasion » et même écrire des véritables pamphlets contre cette mouvance. Une ancienne interview où John Lennon déclarait en substance « les Beatles plus populaires que le Christ » va être exhumée, instrumentalisée (alors que complètement passée inaperçue au début), et entraîner une déferlante de protestation contre les Beatles puis les groupes anglais en général.

[modifier] Conséquence

Les groupes anglais ont profité de l'ampleur du marché US en audience comme en budgets. Pour ces groupes bien souvent influencés à l'origine par les blues men américains ce fut une sorte de retour aux sources.

La British Invasion a surtout été l'occasion d'échanges musicaux entre les groupes. Les Byrds et les Beatles vont souvent se rencontrer, de même que les Beach Boys et les Beatles se livrent entre eux à une pacifique émulation. Les Doors joueront un temps avec Them.

Depuis 2004 des groupes britanniques comme Franz Ferdinand, Arctic Monkeys ou bien encore Bloc Party sont considérés comme une nouvelle British Invasion.