Elvis Presley

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir King.
Elvis Presley
Alias The King
Nom Elvis Aaron Presley
Naissance 8 janvier 1935
Tupelo, États-Unis États-Unis
Décès 16 août 1977
Memphis, États-Unis États-Unis
Profession(s) Chanteur
Acteur
Genre(s) Rock 'n' roll
Blues
Country
Gospel
Ballade
Années actives 1953 - 1977

Elvis Aaron Presley, surnommé « The King », (8 janvier 1935 à Tupelo, Mississippi - 16 août 1977 à Memphis, Tennessee) était un chanteur et un acteur américain. Son influence sur la culture musicale est mondiale.

De son vivant, Elvis a vendu environ 700 millions de disques, a joué dans 31 films, donné 1 054 concerts aux États-Unis et trois au Canada (Vancouver, Toronto, Ottawa en 1957) donné 525 spectacles à Las Vegas[1]. Il a été le premier artiste à donner un concert retransmis par satellite. Le concert eut lieu le 14 janvier 1973 à Hawaï et il fut regardé simultanément par un milliard de téléspectateurs dans 43 pays[Qui ?]. Il est apparu dans sept émissions de télévision. À sa mort, sa fortune personnelle représentait 100 millions de dollars américains.

Il est sans doute l'artiste solo qui a vendu le plus de disques dans le monde de son vivant mais également après sa mort car rien que de sa disparition en 1977 jusqu'à 1980, il s'est vendu 400 millions de disques d'Elvis. Pendant ces quatre années consécutives, il a été l'artiste décédé qui a rapporté le plus d'argent.

D'après le magazine américain Forbes, en 2007, Elvis arrive en tête des personnalités décédées les plus riches du monde avec 49 millions de dollars, soit 34 millions d'euros, devant John Lennon et Charles Schultz, dessinateur américain. Il avait déjà atteint cette place en 2005.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance et débuts musicaux

Né le 8 Janvier 1935, dans une famille pauvre de Tupelo dans le Mississippi, Elvis Aaron [2] Presley est le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il a un frère jumeau mort-né, Jesse Garon Presley. Il grandit à Tupelo jusqu'à l'âge de treize ans. Sa mère travaille en tant qu'ouvrière dans une fabrique de vêtements et son père dans une épicerie mais en grande difficulté financière, déménagent à Memphis, grande ville dans le Tennessee. Vivant dans un deux-pièces social, Gladys fait des ménages et travaille la nuit dans un hôpital, Vernon travaille ici et là. Très vite, Elvis travaille également : il tond des pelouses, lave des voitures et vend des cornets de glaces en dehors de l'école. Après l'école secondaire, il trouve très vite un travail dans une société d'outillage, mais rêvant de conduire un camion, il trouve finalement un emploi à la Crown Electric Company comme chauffeur-livreur, un travail qui lui convient.

Amateur de musique noire, ainsi que de gospel et de blues, Elvis décide de s'essayer à cette musique et, pendant l'été 1953, pousse la porte d'un petit studio d'enregistrement spécialisé dans la musique noire, le Studio Sun Records à Memphis. Reçu par la secrétaire Marion Keisker, il enregistre à ses frais deux enregistrements, My Happiness et That's When Your Heartaches Begin et repart avec le disque sous le bras pour l'offrir à sa mère, sa seule motivation pour cet enregistrement. Keisker, qui sait que son patron Sam Phillips est à la recherche de jeunes chanteurs, note le numéro de téléphone du jeune Elvis. Bien qu'elle lui trouve un style bizarre, elle lui reconnaît une certaine belle voix. Elle note sur sa fiche « EP : voix à écouter, bon chanteur de ballade ».

Lorsqu'elle en parle à Phillips, celui-ci recontacte Elvis pour un essai. Le téléphone à peine raccroché, Elvis est dans le studio devant Phillips. Après plusieurs essais peu concluants, Sam Phillips est néanmoins impressionné par la grande mémoire du jeune homme « à la queue de canard », il dira plus tard à ce sujet « C'était incroyable, Elvis connaissait par cœur toutes les chansons dont je lui parlais. Si sa voix n'était pas souvent juste, par contre je dois dire qu'elle avait un rythme assez particulier. Hélas, je n'avais pas le temps de lui apprendre à placer sa voix, mais Elvis était tenace et je lui permettais de revenir le lendemain. »

Phillips a demandé à un groupe musical d'être présent à une nouvelle audition afin de soutenir Elvis musicalement : Scotty Moore à la guitare et Bill Black à la contrebasse. Si Moore est plus ou moins impressionné, Black l’est encore moins[3]. Le 5 juillet, ils sont en studio. Alors que rien de convenable ne sort, et que Phillips, très déçu, s'apprête à fermer le studio, Elvis commence à entamer les premières notes d'une ancienne chanson, That's All Right Mama d'Arthur Crudup.

Voici le commentaire de Phillips :

« Ce que venait de faire Elvis avec That's All Right me donna immédiatement la chair de poule. Je savais qu'on tenait quelque chose. Ce n'était pas la chanson à proprement parler, mais ce qu'en faisait Elvis, la chanson était à l'origine un blues, Elvis l'a transformée en rock and roll. Je peux vous dire que pour moi c'était un choc. Je décidais qu'il devait l'enregistrer. Ce fut son premier vrai succès à Memphis. »

[modifier] Carrière musicale

Elvis en 1970
Elvis en 1970

Elvis enregistre cinq 45 tours pour Sun Records et Phillips l'envoie en tournée dans le sud des États-Unis. Les débuts sur scène du futur « King » du rock and roll sont assez maladroits, mais certainement pas timides. Les coups brusques de bassin du jeune homme, une innovation provocante pour l'époque, lui valent le surnom de « Pelvis » et amplifient sa notoriété.

Si les jeunes reconnaissent immédiatement en Elvis un des leurs, il n'en va pas de même pour leurs parents qui, scandalisés devant les déhanchements de plus en plus suggestifs d'Elvis, cherchent à le faire interdire. En conséquence, certains de ses concerts seront purement et simplement annulés et ses disques brûlés en public. Elvis ne laisse personne indifférent : s'il agace l'Américain puritain, il devient une idole pour des millions de jeunes adolescents. En Floride, alors que la jeune vedette s'apprête à monter sur scène devant 22 000 admirateurs en délire, on le prévient que la police est présente dans la salle pour filmer ses fameux déhanchements. Elvis décide alors de ne bouger que son petit doigt pendant toute la durée du concert, et l'hystérie est à son comble. Le dernier de ses cinq 45 tours, I Forgot to Remember to Forget, accompagné de Mystery Train, atteint la première place au classement des ventes de « singles ».

À cette époque, Elvis ne cesse de se produire dans le sud et le sud-ouest. Il est notamment présent à 50 reprises à l'émission régionale Louisiana Hayride. Le fondateur et producteur d’Hayride, Horace Logan, a en effet la bonne idée de faire signer Elvis pour une apparition hebdomadaire, alors que celui-ci est encore peu connu. Lors de la dernière participation d'Elvis à cette émission, Logan annonce qu'Elvis a quitté le bâtiment afin de calmer les adolescentes qui essaient d'apercevoir la vedette après l'émission. Il ne sait pas que cette phrase va devenir un rituel célèbre à la fin de chaque concert : « Elvis has left the building. » (La célèbre phrase sera reprise par Al Dvorin dans les années 1970.).

Elvis, qui est alors célèbre dans le sud et sud-ouest des États-Unis, rencontre à la fin d'un concert un homme qui est vaguement impresario, mais plus connu en tant qu'aboyeur de cirque. Thomas Andrew Parker ou Tom Parker dit « le colonel », est un homme à qui rien ne fait peur. Il fut un temps impresario du jeune chanteur Eddy Arnold, mais c'est avec Elvis qu'il va se hisser au sommet de sa profession dans le « show business ». Il signe en 1955 un contrat d'exclusivité avec Elvis sur vingt ans, avec à la clé 15 % de tous les revenus de Presley. (Dans les années 1970, ce pourcentage est porté à 50 %). Le « colonel » impressionne Elvis, c'est un homme autoritaire et à qui rien n'échappe. N'a-t-il pas dit à Elvis pour l'approcher : « Jeune homme, pour l'instant vous valez un million de dollars, bientôt vous les aurez comptant » ? Ce sont ces phrases qui impressionnent le jeune Elvis qui rêve de réussite et de dollars tout autant que Parker lui-même. Ce duo atypique change le monde du show business. Elvis, avec son look de jeune premier qui deviendra le plus grand sex symbol de l'histoire, sait comment attirer les foules sur scène avec sa voix, ses mimiques, ses pas de danse osés et son sens de l'humour. Quant à Parker, il a le sens des affaires et organise la carrière du King comme un véritable show commercial: tubes, films à succès, produits dérivés, posters, photos... Le monde de la musique en est ainsi à jamais transformé car beaucoup de ses techniques ont été reprises par d'autres artistes. Cependant, même si leur collaboration est très fructueuse, Elvis ne porte pas le colonel dans son coeur et se met bientôt à le détester. Son manager abuse de sa confiance, profite de sa popularité pour s'enrichir. Il ne lui propose que des films commerciaux, mal faits ou des comédies musicales sans grand intérêt alors que le rêve d'Elvis est de devenir un grand acteur et d'incarner des rôles dramatiques. De plus, Elvis ne digèrera jamais le fait que Parker fit tout pour l'envoyer au service militaire alors qu'il savait très bien que cela mettrait un frein à sa carrière. Cet évènement le perturba profondément d'autant plus que sa mère mourut quelque temps plus tard.

Lorsque le contrat entre en vigueur, Parker offre trois cadeaux à Presley. Le premier est un contrat avec la plus puissante maison de disques au monde, la RCA. C'est elle qui va miser sur Elvis et lui avancer les millions de dollars nécessaires à un essor planétaire. Le deuxième est un premier disque d'or avec Heartbreak Hotel ; Elvis a tout juste vingt ans. Le troisième et dernier cadeau au jeune chanteur est son arrivée sur le petit écran de millions de téléspectateurs. Ce soir-là, l'émission atteint une audience record de plus de cinquante millions de téléspectateurs, ce qui représente plus de 80 % de part d'audience. Lors de sa deuxième apparition au Ed Sullivan Show (le 28 octobre de la même année), il se teint les cheveux en noir, alors qu'ils étaient jusque-là brun clair. Le « King du rock and roll » vient de naître.

Si ces apparitions télévisées enchantent les jeunes, les adultes, eux, réprimandent et condamnent la tenue du « King ». Ses déhanchements lascifs et/ou brusques choquent l'Amérique, les moralistes et bien-pensants veulent faire interdire Elvis à la télévision. En conséquence, si Elvis ne sera jamais interdit d'antenne, par contre les réalisateurs ont ordre de ne filmer la star qu'au-dessus de la ceinture. C'est ainsi qu'Elvis interprète ses plus grands succès du milieu des années 1950 : Heartbreak Hotel, Blue Suede Shoes, I Want You, I Need You, I Love You, Don't Be Cruel, et le très suggestif Hound Dog (c'est-à-dire « chien de chasse »).

Parallèlement à la télévision, Elvis poursuit ses tournées de concerts qui deviennent très vite une sorte de kermesse, une foire dangereusement incontrôlable. La vedette se produit devant des foules immenses, arrivant en Cadillac rose et surprotégé par une nuée de policiers, l'Amérique veut voir et toucher ce jeune chanteur devenu en moins d'un an une idole pour ses enfants. L'année 1956 se termine en beauté, Elvis décroche son 48e disque d'or de l'année, il fait l'objet d'une véritable vénération hystérique et déclare au fisc pas moins de 22 millions USD en revenus.

Poursuivi jour et nuit par ses admirateurs, Elvis finit par se réfugier derrière les murs d'une forteresse. Il s'offre le 19 mars 1957 pour 120 500 USD une grande maison sur le Highway 51 dans Memphis Sud (nom de boulevard changée le 19 janvier 1972 en Elvis-Presley Boulevard). Baptisée Graceland, elle possède vingt-quatre pièces sur un terrain de treize hectares. Immédiatement, Elvis y investit un demi-million USD en travaux pour faire de Graceland son royaume et y installe sa mère, son père, ses oncles et ses tantes, ses cousins et tout un groupe d'amis ou d'anciens camarades d'école qui deviennent jardiniers, chauffeurs ou comptables pour la vedette. À cette époque, il est considéré comme la plus grande vedette du rock and roll.

Le 20 janvier 1958, Presley reçoit un courrier de l'US Army qui lui signifie qu'il doit accomplir son service militaire pendant deux ans. Il est affecté en Allemagne, où il conduira une jeep pour le sergent Ira Jones (qui relatera leur relation dans un livre). Son service est suspendu le 5 mars 1960. Il habite à Bad Nauheim pendant son service militaire qui est fait au Ray Barracks à Friedberg. Depuis, beaucoup se sont questionnés sur la légitimité de cette mobilisation, alors que l'on était en temps de paix et qu'Elvis était le seul appui de ses parents et de sa grand-mère. Certains pensent que le but de cette action était de préserver la jeunesse américaine de l'influence du chanteur.

C'est peu avant son départ pour l'Allemagne, alors qu'il est encore au Texas pour y faire ses classes, que sa mère meurt subitement à 46 ans. Elvis, qui adorait sa mère, ne va jamais vraiment s'en remettre. Bien plus tard, John Lennon devait dire : « Elvis est mort le jour où il est entré à l'armée », mais on peut également dire ceci : Elvis est mort le jour où sa mère est morte. Le jeune homme ne sera plus jamais le même, et la joie qui l'accompagnait va le quitter.

Les années à l'armée sont des années sombres pour Elvis. Dans un pays étranger, loin de ses amis et de ses admirateurs, Elvis déprime. Bien qu'il soit aussi célèbre que dans son pays, il ne sort pratiquement jamais. C'est au cours d'une soirée chez son capitaine qu'il fait la connaissance d'une toute jeune fille de 14 ans, Priscilla Beaulieu. Il en tombe amoureux et décide même de l'accueillir à Graceland à partir de 1962. Finalement, Elvis l'épouse à Las Vegas en 1967. Ils ont tous les deux les yeux verts. C'est aussi en Allemagne que son père, venu le rejoindre, rencontre sa future deuxième épouse, Dee Stanley.

Lorsqu'il est démobilisé, le « show business » l'attend et Elvis reprend le cours de sa carrière.

Presley est très religieux et il enregistre de nombreux albums de gospel. Les trois Grammy Awards qu'il reçoit lui sont tous décernés pour des morceaux de gospel. Il n'aime pas le titre "The King", car selon lui, le seul "King" sur terre c'est Jésus.

[modifier] Carrière au cinéma

Dès 1956, Hollywood s'intéresse à lui. Sa première apparition sur écran en tant qu'acteur est surprenante. Au début, il ne devait pas y avoir de chanson, mais les producteurs en rajoutent quatre et The Reno Brother's (titre original) est rebaptisé Love Me Tender, titre de son dernier succès. Le film parle de la guerre de Sécession et est mal perçu par les admirateurs d'Elvis qui s'indignent de voir leur idole du rock dans un pâle western.

Néanmoins, le film fait un tabac. Le film suivant, fait sur mesure pour Elvis, est Loving You, titre de son dernier succès. L'idole joue pratiquement son propre rôle, celui d'un petit chanteur qui devient une superstar grâce au travail et à un manager affairiste. Loving You obtient un immense succès et Elvis devient une vedette du cinéma. Son troisième film est l'archétype du film violent. Elvis y joue un employé qui aime chanter. Mais, suite à une bagarre, il tue un gars et est envoyé en prison. Là, il se met à chanter et devient la coqueluche de ses co-détenus. Libéré, il devient une vedette avant de connaître les affres de la célébrité. Le film s'appelle Jailhouse Rock, également le titre de son dernier succès. Jailhouse Rock manque de profondeur, et montre un personnage superficiel, mais remporte un succès retentissant auprès des jeunes.

Son dernier film tourné avant qu'il parte pour l'armée sera considéré comme son meilleur. Il s'agit de King Creole. Le scénario était prévu pour James Dean et le personnage passe du boxeur au chanteur. Une fois de plus, Elvis interprète un garçon simple qui s'en sort grâce à la chanson.

À partir de 1960, dès son retour de l'armée, Elvis abandonne sa carrière de chanteur et se retire de la scène pour se consacrer à Hollywood. De ces longues années (neuf ans), seuls quelques films sur 27 méritent d'être cités : Flaming Star (1960), Blue Hawaii (1961), Fun in Acapulco (1962) avec Ursula Andress, Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Charro (1969).

Toutes ces productions n'ont qu'un seul but : distribuer Elvis dans le monde entier sans que la vedette n'ait besoin de se déplacer. Le succès est phénoménal, mais au fil des années, la magie se perd et les films d'Elvis deviennent des caricatures. Ses disques tirés uniquement des bandes sonores des films connaissent également une chute et Elvis ne rencontre plus le succès qu'il avait avant. Le monde a changé et de nouveaux chanteurs et groupes ont fait leur apparition, et pour faire bonne figure, Elvis accepte de rencontrer les Beatles chez lui, le 27 août 1965, dans sa maison de Bel Air en Californie.

Plus que jamais isolé dans des maisons pour milliardaires de Beverly Hills, Elvis n'a plus aucun contact avec le monde extérieur. Entouré jour et nuit par les mêmes gens depuis ses débuts (la "Memphis Mafia"), il semble ne plus être en mesure de juger sa carrière. La carrière si époustouflante du « King » sombre dans le désastre et l'image d'Elvis en devient ridicule.

Dès 1966, sa production cinématographique accouche de navets, tous plus insalubres les uns que les autres, au point que même les plus fidèles admirateurs se détournent de leur idole. Chaque nouveau film est alors accueilli dans une indifférence glaciale et les recettes ne sont plus remarquables. La période de 1963 à 1968 est marquée par une profonde crise dans la carrière d'Elvis mais également dans sa vie personnelle. Bien qu'il eut toujours pris des médicaments tels que des amphétamines pour supporter la pression et être au top sur scène, il augmente alors sa consommation régulière de cachets et se met à prendre des cachets qui ne sont prescrits que dans des cas extrêmes: amytal, quaalude, dexedrine, biphétamine, percodan, dilaudid... Toutes ces drogues provoquent des hallucinations, des paranoïas, des troubles de la vision, de la parole, de la concentration... Elvis en consommait alors 2 à 3 fois par semaine. Cette addiction aux drogues s'explique sûrement par le fait que le King était au plus bas de sa carrière. Il détestait profondément les films qu'on l'obligeait à tourner pensant que les scénaristes n'exploitaient pas tous ses talents de jeu. Ses disques également qui étaient directement tirés de ses films ne correspondaient plus à ce qu'il voulait faire. Bien qu'entouré d'une foule d'amis, personne ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait: un artiste jadis adulé par des millions de gens dans le monde entier mais qui était maintenant "has been". Il se mit à douter de ses propres capacités de chanteur et se tourna bientôt vers le spiritualisme pour trouver des réponses à ses questions. En effet, en 1964, il eut une véritable révélation lorsqu'il rencontra Larry Geller, un coiffeur,qui lui fit lire des livres sur la philosophie, religion:'... Larry, I don't believe it. I mean, what you're talking about is what I secretly think about all the time... there has to be a purpose... there's got to be a reason... why I was chosen to be Elvis Presley.'"[112], "Larry, je n'arrive pas à le croire. Je veux dire, tout ce que ce que tu me dis là, c'est à quoi je pense tout le temps en secret. Il doit y avoir un but. Il doit y avoir une raison pour laquelle j'ai été choisi pour être Elvis Presley". Très anxieux, il lut des tonnes de livres sur le sens de la vie tels que The Voice of Silence, Tibetan Book of the Dead, The Wisdom of the Overself et The Impersonal Life qu'il emmenait partout et considérait comme son livre de chevet. Geller devient alors son seul véritable confident et la star lui raconta tous ses déboires: "I swear to God, no one knows how lonely I get and how empty I really feel."[113]"Je jure devant Dieu que personne ne sait combien je suis seul et combien je me sens vide".

Lorsque son contrat cinématographique prend fin en 1969, Elvis, fatigué et critiqué, décide de mettre un terme à sa carrière à Hollywood.

[modifier] Elvis à la fin des années 1960

Suite au désastre hollywoodien, Elvis n'est plus considéré comme une valeur sûre. De plus, la musique a considérablement changé, la scène aussi, le public ne se contente plus de ces petits spectacles sans fastes, les Beatles, les Rolling Stones et The Doors ont su apporter du sang neuf au rock. Elvis reste toutefois celui qui a lancé le rock, mais n'est plus qu'une référence. Les professionnels lui conseillent de faire encore quelques films, puis de se retirer. Pourtant, Elvis est encore jeune, plus beau que jamais et il faudrait peu de chose pour le remettre en selle.

[modifier] Elvis se marie à Las Vegas

Le 1er mai 1967, il épousa Priscilla Beaulieu à l'Aladdin Hotel de Las Vegas lors d'une cérémonie privée réunissant parents et amis. La sœur de Priscilla, Michelle, fut demoiselle d'honneur et les garçons d'honneur étaient Joe Esposito et Marty Lacker.

[modifier] Naissance de sa fille Lisa Marie

Lisa-Marie est née le 1er février 1968 précisément à 17h01 (5h01 PM) au Baptist Memorial Hospital de Memphis.. Elle pesait 6 livres et 15 onces, tout en mesurant 20 pouces de longueur. Le docteur T.A. Turman assista l'accouchement de Priscilla. Lisa Marie fut baptisée en l'honneur de Marie Mott, l'épouse du Colonel Thomas Parker. Elvis surnommait sa fille « Yisa » ou « Buttonhead ». Elle est l'héritière de toute la fortune d'Elvis.

[modifier] Le « Comeback » de 1968 au réseau NBC

Le colonel Parker fera signer un contrat qui fera relancer la carrière musicale d'Elvis. Celui-ci réapparaît à la télévision après sept ans d'absence. Sa dernière apparition date de son retour de l'armée et n'avait duré que six minutes aux côtés d'un Frank Sinatra ravi d'avoir Elvis dans son émission. Cette fois, il est seul devant la caméra, dans une sorte de « one-man show » où il interprète ses anciens succès, mais également des nouveaux. L'émission, appelée Elvis, '68 Comeback Special, est annoncée à grands frais. Elle sera diffusée le 3 décembre 1968 sur le réseau NBC. Exit l'acteur des comédies musicales à l'eau de rose, Elvis revient en pleine possession de ses moyens face à ses anciens musiciens, habillé tout de cuir, le sourire en coin et le bassin intact. Il enflamme littéralement la télévision. Jamais une émission de variétés ne connaîtra un succès comparable[réf. nécessaire].

Pour cette occasion, il sera accompagné sur scène par

  • D.J. Fontana : batteur utilisant une boîte à guitare comme instrument.
  • Alan Fortas : tapant au dos d'une guitare et voix d'accompagnement.
  • Charlie Hodge : guitare accoustique et voix d'accompagnement.
  • Lance LeGault : tapant au dos d'une guitare et jouant du tambourin.
  • Scotty Moore : guitariste (accoustique et électrique).

ainsi que plusieurs autres musiciens et figurants.

L'Amérique du Nord retrouve celui qu'elle n'aurait jamais dû perdre, l'Elvis sauvage, beau, ravageur et rocker. Ce retour a un tel retentissement, que son manager n'a aucun mal à remettre Elvis sur une scène.

[modifier] Les années 1970 (Las Vegas (1969-1976) et plusieurs tournées américaines)

Le 21 décembre 1970, Elvis rencontra Richard Nixon en audience privée à la Maison Blanche.
Le 21 décembre 1970, Elvis rencontra Richard Nixon en audience privée à la Maison Blanche.

Les années 1970 sont celles du triomphe. Mais aussi celles de la chute, du désespoir, de la déchéance et de la mort. Le monde s'efface devant cette superstar devenue charismatique. En 1969, il signera un contrat pour une série de spectacles au Hilton International Hotel de Las Vegas. La première a lieu le 31 juillet. Il donnera 57 concerts en 4 semaines et il s'y produira jusqu'en 1976, tout en faisant des tournées dans les grandes villes américaines. Le colonel Parker voulait un spectacle à grand déploiement et il voulait qu'Elvis puisse être accompagné d'un orchestre et de plusieurs vocalistes sur scène. Malheureusement, Scotty Moore et D.J. Fontana seront remplacés par le TCB Band qui sera accompagné sur scène de plusieurs groupes de vocalistes dont The Jordanaires (1956-1970), The Sweet Inspirations, The Imperials Quartet, J.D Sumner & The Stamps, ainsi que la soprano Kathy Westmoreland (1970-1977).

Le 21 décembre 1970, Elvis aura un privilège unique. Il rencontra le président américain Richard Nixon à la Maison Blanche, en compagnie de ses gardes du corps et amis, Jerry Schilling et Sonny West. La rencontre fut initiée par Elvis. Il avait écrit une lettre de six pages au président Nixon pour le rencontrer à Washington et il lui avait suggéré la possibilité d'être nommé à titre d'agent fédéral spécial dans le « Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs » (Bureau des Narcotiques et des Drogues dangereuses). À cette occasion, Elvis lui remit un pistolet Colt 45, ainsi que des photos de famille. Ce fut une rencontre unique dans l'histoire des États-Unis.

Elvis et Priscilla se séparent en février 1972 et ils divorceront officiellement en octobre 1973. Ils auront la garde partagée de leur fille Lisa-Marie qui ira vivre avec sa mère à Los Angeles. Elvis devient l'icône de l'Amérique profonde, la vedette qui n'hésite pas à faire entrer à Las Vegas, au milieu des machines à sous, le rock, le vrai, en y mélangeant des gospels, des trompettes et des tambours : du jamais vu. En 1972, il donnera une série de concert les 9-10-11 juin au célèbre Madison Square Garden de New York. Ce fut un grand retour à New York après 15 ans d'absence. Sa dernière visite fut lors de son passage à l'émission The Ed Sullivan Show en 1957. Par la suite, il donnera le premier concert par satellite de l'histoire à Hawaï. Ce grand événement eu lieu le 14 janvier 1973 au International Center Arena d'Honolulu.

L'Amérique se retrouve en lui et Elvis retrouve son pays, chacun va se confondre. Las Vegas devient une deuxième maison pour le « King », où il y donne quelques 600 spectacles tout en délaissant les séances d'enregistrements. Il parcourt aussi le pays dans tous les sens, à bord d'un gigantesque avion personnel où, dans chaque ville, il est fêté comme un surhomme. De 1969 à sa mort, il aura donné 1 500 concerts à travers les États-Unis. D'ailleurs, il est devenu un surhomme, Elvis n'est plus que l'image de l'Amérique, la vitrine d'un pays riche, et devant des foules immenses qui crient son prénom, il arrive sur scène vêtu d'un costume nommé "jumpsuit" et d'une cape garnie de rubis et de diamants (il aura plusieurs « jumpsuits ») au son d'un impressionnant Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss. Cette pièce d'entrée était un thème d'ouverture qui était suivi par "That's All Right Mama" et le célèbre "See See Rider".

Elvis en 1970
Elvis en 1970

Personne avant lui ne l'a fait. Après lui, personne n'osera. Son succès sur scène est immense, même si ses apparitions ne sont plus qu'un rituel au cours desquels la star se laisse fêter, même si désormais il interprète ses chansons avec détachement et sans plus beaucoup de peine. Parfois, il redevient grand, ose bousculer son personnage que l'Amérique lui a fabriqué et qu'il semble accepter, et se met à chanter d'une façon bouleversante ses chansons qui sont devenues des hymnes et que les foules écoutent religieusement.

Il ne sera plus jamais aussi grand, il ne s'en donnera plus la peine. Il est devenu un personnage trop compliqué et trop éloigné du réel pour cela [réf. nécessaire]. S'il ne se déplace jamais en dehors des États-Unis, Elvis chante à Las Vegas devant un public international, car depuis de nombreuses années. c'est le monde entier qui vient à lui et non le contraire. On vient voir une icône, une image, presque un saint. Voilà ce qu'est devenu Elvis. Même si les dernières années sont extrêmement pénibles, Elvis s'offre aux foules tel qu'il est devenu, il ne cache rien. Au contraire, il montre son visage bouffi, ses mains gonflées et son corps meurtri, il ne cache ni ses nombreux trous de mémoire ni ses illuminations ; il montre ce qu'est devenu son pays. L'Amérique est fière de son garçon.

Psychologiquement et mentalement miné, (entre autres par le départ de son épouse Priscilla et la mort de sa mère dont il se remettra toujours avec peine) Elvis a du mal à vivre, il a des accès de paranoïa, de schizophrénie, souffre de boulimie alimentaire et médicamenteuse. Entouré jour et nuit par une cohorte de gens prêts à assouvir ses moindres désirs, il ne sait plus où est le bien et où est le mal, il ne sait plus ce qu'est la vie. D'ailleurs, il a déjà dépassé la vie, vivant la nuit, mangeant la nuit caché derrière les hauts murs de Graceland, Elvis finit par confondre rêve et réalité.

[modifier] Le dernier concert à Indianapolis en juin 1977

Le 26 juin 1977, il donna un concert à l'auditorium de Indianapolis, devant 18 000 personnes. La foule tremble d'émotion quand le « King » arrive devant elle sur l'immense scène. Son physique, qui n'a cessé de se dégrader depuis des mois, est terrible. Son visage est enflé au point que l'on aperçoit à peine ses yeux, son corps lourd, trop lourd souffre. Puis il a des trous de mémoire qu'il cache avec de l'humour. Mais si tout cela est pathétique, terrible, sa voix ne l'a pas quitté, plus puissante que jamais, elle a l'air de sortir d'une tombe. Le public lui, est toujours là, peut-être plus fidèle encore.

La tournée de juin 1977 débute le 18 à Kansas City pour se terminer le 26 à Indianapolis. Elvis doit incorporer à cette occasion les caméras de télévision de CBS lors de 2 concerts. En effet, des prises « live » sont prévues pour présenter Elvis en tournée, ce qui sera le troisième spécial télé de sa carrière, prévu pour l'automne de la même année. Le 1er juin, à Macon, c'est l'annonce officielle de l'émission télévisée « Elvis on stage in person ». Les villes d'Omaha et Rapid City sont choisies dans l'ordre le 19 et 21 juin. Elvis n'est pas très en forme à ces concerts, mais comme il doit honorer le contrat qui a été passé avec CBS, il doit le faire. C'est le « King », c'est Elvis Presley à 42 ans, six semaines avant sa mort.

[modifier] Enregistrements le 19 et 21 juin 1977 dans le cadre du spécial télévisé de CBS

  • 19 juin : Omaha, Nebraska.
  • 21 juin : Rapid City, Nebraska.

Le 20 juin, Elvis sera à Lincoln, Nebraska, et il donna un meilleur concert que la veille. Il interprêta notamment la chanson « Unchained Melody ». Le 21 juin, à Rapid City, Elvis loge à l'hôtel Holiday Inn et il donnera son concert en soirée devant environ 7 500 fans au Rushmore Plaza Civic Center. Avant d'entrer sur scène, Elvis reçut dans sa loge un représentant des indiens Sioux de la réserve voisine, qui lui remettront un cadeau nommé « The medaillon of life », en compagnie d'une petite indienne âgée d'une dizaine d'années. Elvis les remercia avant de faire son concert.

Notez que lors de cette dernière tournée, Elvis a présenté son père Vernon et sa fiancée Ginger Alden, pratiquement à tous les concerts.

Le spécial télévisé de CBS sera renommé « Elvis in Concert » et il sera diffusé le 3 octobre 1977 aux États-Unis. Il sortira plus tard en Europe, notamment en France, sous une version écourtée. Après la mort d'Elvis, CBS rajoutera rapidement un message de remerciement de la part de Vernon au sujet des cartes reçues suite au décès d'Elvis et il racontera très rapidement les débuts d'Elvis avec le Colonel Parker. La version américaine est plus longue que la version française, car elle présente les préparatifs de la scène avant le concert. Le montage de l'époque a été très critiqué par beaucoup de fans qui trouvaient étrange le fait de voir des messages et des commentaires de fans au milieu de ce concert. Cela brisait le rythme. Le concert télévisé n'est jamais sorti officiellement en VHS ou DVD, mais il existe des copies non-officielles. La compagnie Elvis Presley Entreprises (gérée par Priscilla et Lisa Marie) n'a pas l'intention d'autoriser officiellement et prochainement la sortie de ce concert en raison du mauvais état de santé d'Elvis à cette époque. Il avait pris beaucoup de poid et il était devenu la cible de plusieurs journalistes qui le ridiculisaient. Il semble qu'EPE ne soit pas contre l'idée, mais elle préfère attendre pour l'instant.

[modifier] Décès

La tombe d'Elvis dans le Jardin de la méditation à Graceland.
La tombe d'Elvis dans le Jardin de la méditation à Graceland.

Son décès est dû à un abus de médicaments (cortisone, somnifères puissants le soir d'où les énergisants le matin). On croit qu'il était atteint d'une maladie rare et incurable : Lupus Erythémateux. Elvis mesurait 1,83 m (6'00) et pesait 102 kilos (224 livres).

Le 15 août 1977, Elvis loue pour la soirée le Théâtre Ridgeway de Memphis. Le dernier film qu'Elvis regarde est MacArthur. Quelques heures plus tard, il se rend chez le dentiste Lester Hofman, car il avait un rendez-vous pour 22 h 30 (des rumeurs mentionnent qu'il lui fournit une dose dangereuse d'analgésiques). Il revint à Graceland vers 00 h 30, le 16 août. C'est à ce moment que la dernière photo d'Elvis vivant fut prise, par monsieur Robert Call, de Pierceton, Indiana, au moyen d'une caméra Instamatic. Le 16 août 1977 à 1 h 30, Elvis appelle Dick Grob, le chef de la sécurité de Graceland, afin qu'il prépare des partitions musicales pour une insertion éventuelle dans sa nouvelle tournée. Par la suite, Elvis a appelé son infirmière favorite, Marian Cocke, afin de la saluer avant son départ en tournée. Elvis devait entamer une nouvelle tournée de 14 concerts à guichets fermés qui devait débuter le 17 août 1977, à Hartford au Connecticut. Durant la nuit, Elvis joue au racquetball (dans un bâtiment situé sur le terrain de Graceland) avec son cousin Billy Smith et sa femme Jo, ainsi que sa fiancée Ginger Alden. Lors de sa dernière nuit, Elvis joue du piano devant Ginger Alden, près du court de raquette, et il chante la chanson Blue Eyes Crying in the rain de Willie Nelson. Ce fut la dernière interprétation de son existence.

Après avoir absorbé des somnifères (selon sa compagne Ginger Alden, il se coucha très tard, autour de 6 ou 7 heures le matin du 16 août), au milieu de l'après-midi, Elvis fut trouvé inanimé dans sa salle de bains par Ginger Alden. Al Strada contacta à son tour Joe Esposito. Ce dernier, de même que tante Delta Mae Presley, auraient pratiqué le bouche à bouche sur Elvis afin d'essayer de le ranimer. Sa fille Lisa Marie, alors âgée de huit ans, et qui ce jour-là séjournait chez lui, sera témoin de la scène. Appelés sur les lieux, deux ambulanciers de Memphis viendront 40 minutes plus tard à son secours. Il est trop tard, Elvis est mort d'une crise d'arythmie. Les tentatives de réanimation à l'hôpital de Memphis furent vaines. À un certain moment, une mince lueur d'espoir montrait un signe de vie, mais trop faible pour le réanimer complètement. Elvis avait plusieurs problèmes de santé depuis 1974. Il souffrait notamment d'un problème de poids, de glaucome, d'un problème aux intestins (constipation chronique) et d'une grave dépendance aux médicaments que son médecin personnel, le docteur George Constantine Nichopoulos, lui prescrit. Celui-ci sera soupçonné de faute professionnelle grave en ayant favorisé par abus de prescriptions les nombreuses surdoses de médicaments dont il fut victime durant les dix dernières années de sa vie, et qui laisseront présumer d'une dernière overdose fatale. Il fut radié de l'ordre des médecins. Certaines personnes de son entourage, dont la soprano Kathy Westmoreland, persistent à dire qu'il aurait eu un cancer des os. Cette thèse était aussi soutenue par son ami Charlie Hodge. Cependant, rien n'est officiel. Il s'agit d'une rumeur et cette maladie possible ne saurait justifier son décès. Il semble que son problème cardiaque ait pu être génétique. Son père Vernon et son oncle Vester sont décédés d'une crise cardiaque. Lors de l'autopsie, les médécins ont constatés que le côté gauche du cœur d'Elvis était deux fois plus gros que la normale. Ils ont trouvés dix médicaments dans son système sanguin[4].

L'une des théories récentes les plus intéressantes, concernant le peu d'attention qu'Elvis prêta à sa santé physique durant les dix dernières années de sa vie (outre le rythme infernal de tournées que lui faisait subir son agent l'insatiable colonel Tom Parker), est que son -guru-et ami proche Jerry Schilling (auteur de: Me and a Guy Named Elvis: My Lifelong Friendship with Elvis Presley, publié en 2005) le convainquit peu à peu de sa quasi-immortalité ou du moins qu'il possédait une essence divine que son existence dissolue ne pouvait en rien affecter. Elvis était dans un état dépressif. Il chantait les mêmes chansons qu'il interprétait plusieurs fois dans ses tournées. Au milieu des années 1970. il avait aussi des problèmes financiers, mais ses tournées lui permettaient de se renflouer monétairement. À son décès, il n'avait que 5 millions en banque. Depuis son enfance, Elvis était membre de l'église pentecôtiste « Assembly of God Church », une mouvance protestante évangélique. Sans être en manque de spiritualité et s'interrogeant sur le sens de son existence (il s'interrogea même sur sa possible ascendance juive), il en serait venu à prendre pour acquis les théories bouddhistes et spiritualistes de penseurs tel que Khalil Gibran, Krishnamurti, Helena Blavatsky, Berkeley, pronant que seul l'esprit existe, et que la vraie réalité est immatérielle. Larry Geller, son coiffeur et ami personnel, lui apportait régulièrement des livres concernant la spiritualité et sur les diverses religions. Quelques heures avant son décès, Elvis lisait un livre sur le Saint-Suaire de Turin qui fut retrouvé près de lui.

La plus grande voix d'Amérique (selon John Lennon) est morte et sa mort prématurée fera l'effet d'une bombe d'abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. On parlera d'overdose, d'assassinat, de mort déguisée et même de fausse mort après l'avoir honoré lors d'obsèques dignes d'un chef d'État, après avoir montré son corps étonnamment rajeuni aux foules, et enfin après avoir promené sa dépouille royale dans un corbillard argenté flanqué de six motards de la garde républicaine le long de son boulevard, le Elvis-Presley Boulevard de Memphis.

Le « King » repose à Graceland au milieu des siens, de sa mère Gladys morte en 1958, de son père Vernon mort en 1979 et de sa grand-mère paternelle Minnie-Mae Hood décédée en 1980[5]. Son domaine est visité par plus de 600 000 personnes chaque année [réf. nécessaire].

Comment inhumer un dieu vivant ? Comment la plus grande voix d'Amérique pouvait-elle simplement disparaître ? Parmi les mythes fondateurs de l'Amérique contemporaine la mort d'Elvis s'inscrira rapidement parmi les théories de la conspiration, comme celle de John Kennedy et de Marilyn Monroe. Statistiquement, en 2005, 24 % des Américains interrogés sur la question dans un sondage du USA Today estimaient qu'Elvis n'était probablement pas mort. L'immense culte de la personnalité qui s'ensuivra et sa persistante influence sur la musique des années 2000 prouveront en quelque sorte son immortalité. Cette sacralisation, gérée par son ex-épouse Priscilla et sa fille Lisa-Marie, rapporte désormais d'immenses dividendes : Elvis Presley Entertainement qui administre, parmi des dizaines de produits dérivés, le mausolée pittoresque qu'est devenu Graceland a déclaré en 2007 les revenus posthumes les plus importants (près de 280 millions US) attribués à un artiste depuis sa disparition. Et Graceland demeure, entre le Capitole, le Grand Canyon et la Statue de la Liberté, une des attractions touristiques les plus fréquentées d'Amérique, le monument historique le plus visité après la Maison blanche. Au-delà de la mort le King reste toujours ... le King.

[modifier] Influence mondiale

Graceland
Graceland

Elvis Presley est largement considéré comme la personnification du rock and roll : sa voix, sa musique, sa gestuelle provocatrice, ses habitudes vestimentaires excentriques, ainsi que son parcours (célébrité fulgurante, descente aux enfers et mort prématurée) contribuent à forger l'icône d'Elvis à la fois idole populaire et symbole d'une certaine rébellion adolescente. Elvis peut être considéré comme le principal acteur de la popularisation du rock and roll auprès du grand public blanc américain puis européen. En effet, si le jazz avait déjà associé étroitement musique et sexualité, et si plusieurs interprètes blancs étaient aux côtés d'Elvis dans son rôle de pionnier du rock (par exemple, Bill Haley), Presley est le premier blanc à associer le sex appeal (un physique avantageux, des inflexions de voix et des mouvements du bassin très suggestifs) à la nouvelle forme de musique, tout en y ajoutant un son plus dynamique et plus percutant issu des studios Sun de Memphis. Bien que considéré comme choquant par la frange conservatrice américaine, il contribue à rendre acceptable le genre musical et ouvre ainsi la voix de la reconnaissance à de nombreux artistes noirs, tels Chuck Berry, Bo Diddley et Little Richard, ainsi qu'aux rockers blancs, tels Buddy Holly et Jerry Lee Lewis.

Sa popularité, en particulier auprès des adolescentes, atteint des sommets inédits et ses concerts et ses apparitions en public donnent lieu à des mouvements de foule. Le succès d'Elvis auprès des jeunes, dont le pouvoir d'achat est grandissant, dicte la mode non seulement musicale, mais également capillaire ou vestimentaire. C'est un véritable phénomène de société.

C'est principalement grâce à Elvis Presley que l'Europe découvre le rock, même derrière le rideau de fer. En France, Dick Rivers[6] copie Presley, mais c'est surtout Johnny Hallyday qui popularise cette musique venue d'outre-Atlantique, devenant la vedette qu'il est encore aujourd'hui. Presley ouvre la voie à de nombreux rockers américains qui vendent leurs disques en Europe et y font des tournées. Les adolescents du monde entier commencent à copier la coiffure d'Elvis et la demande pour les transistors augmente énormément, permettant ainsi à Sony de passer du statut de petit fabricant japonais de radio à celui de multinationale[réf. nécessaire].

Aujourd'hui, 30 ans après la mort du rocker, il demeure une icône du XXe siècle. D'innombrables artistes de la seconde moitié du siècle se définissent par rapport à son influence, soit en revendiquant son héritage, soit pour le rejeter comme symbole d'une musique dépassée (en particulier à partir du mouvement punk). L'artiste Elvis Costello a, par exemple, emprunté le prénom Elvis pour faire décoller sa carrière. Le crooner pop Chris Isaac en est aussi la personnification directe. En France, le chanteur rockabilly Jesse Garon emprunta son nom de scène à celui du frère décédé d'Elvis et le rockeur australien Nick Cave consacra l'une de ses plus puissantes chansons (Tupelo) à la mythification d'Elvis. Le King déclencha aussi dans plusieurs pays, et en particulier dans la francophonie, une avalanche de clones plus ou moins crédibles dont parmi ceux qui lui survécurent ou en furent influencés profondément : Johnny Hallyday, Dick Rivers, Eddy Mitchell bien sûr, et Johnny Farago (chanteur au Québec), parmi des centaines d'imitateurs, n'en sont pas les moindres. Au Québec, à la fin des années 1970, la station de télévision Télé-Métropole lancera un concours d'imitateurs à l'émission « Les Tannants ». Malheureusement, ce concours va ternir l'image d'Elvis au Québec dû aux mauvaises performances de ces imitateurs. En 1995, le producteur Jean Pilote et le Théâtre du Capitole de Québec vont redorer l'image d'Elvis au Québec en présentant, sous licence, durant sept ans et avec un succès considérable une -musical- estivale sophistiquée nommée « Elvis Story» à laquelle assistèrent des centaines de milliers de personnes, venues de partout. Les chanteurs Martin Fontaine et Jamie Aaron Kelly personnifièrent très bien Elvis avec respect, sans entrer dans le ridicule. Ils feront des tournées partout dans le monde et même dans la ville de Biloxi au Tennessee au des début des années 2000. Toujours au Québec où, chez certains, Elvis personnifie la déliquescence et l'excès du mythe américain face aux revendications nationalistes et culturelles, le cinéaste Pierre Falardeau consacrera à la légende une trilogie humoristique intitulée Elvis Graton qui s'avérera d'abord un succès d'estime en court métrage et vingt ans plus tard, en 2005, un vaste succès public en salle. Le personnage comique aura sa série télévisée au réseau TQS en (2006-). Mentionnons aussi que le groupe californien Dread Zeppelin avec son leader Greg Tortell (alias Tortelvis) personnifiant et parodiant Elvis jusqu'au ridicule (distribuant foulards et colliers hawaiiens dans la foule lors des concerts), connut une fructueuse carrière durant les années 80. Enfin, remarquable hommage, le méga-groupe U2 enregistra sur The Unforgettable Fire, en 1984, la très belle chanson: Elvis Presley And America.

Elvis connaît aussi un regain de popularité lors de la coupe du monde de football de 2002 lorsque Nike utilise un remix de sa chanson A Little Less Conversation comme fond sonore d'une publicité mettant en scène des vedettes internationales de football. Ce morceau devient numéro 1 dans plus de 20 pays, y compris aux États-Unis. À peu près au même moment, sort une compilation qui se terminera en deux volets, des plus grands tubes d'Elvis : Elv1s 30 #1 Hits. Le remix est ajouté à l'album comme 31e morceau, juste avant la sortie du CD en octobre 2002. 25 ans après sa mort, l'album qui regroupe ses tubes et dont la restauration sonore est rien moins que phénoménale, atteint la première place des classements.

Parmi ses nombreuses réussites, Elvis est l'un des deux chanteurs, avec Roy Orbison, à avoir eu simultanément deux albums dans le top 5 des classements de ventes d'albums. Il fait partie du Rock and Roll Hall of Fame, du Country Music Hall of Fame et du Gospel Music Hall of Fame.

En 1999, le tout premier concert virtuel d'Elvis voit le jour. Intitulé « Elvis The Concert », ce spectacle présente Elvis sur grand écran et ses musiciens des années 1970 réunis sur scène. Le tout est synchronisé par ordinateur. Ils feront des tournées dans le monde entier. C'est un voeu exaucé pour Elvis, car il voulait donner des concerts à l'extérieur des États-Unis. Il n'a jamais pu réaliser son rêve, parce que le colonel Tom Parker voulait concentrer ses efforts sur Las Vegas et les tournées américaines qui lui rapportaient des millions chaque année.

[modifier] Discographie

Icône de détail Article détaillé : Discographie d'Elvis Presley.

[modifier] Filmographie

  • 1956 : Le Cavalier du crépuscule (Love Me Tender), de Robert D. Webb, dans le rôle de Clint Reno.
  • 1957 : Amour frénétique (Loving You), de Hal Kanter, dans le rôle de Jimmy Tompkins (Deke Rivers).
  • 1957 : Le Rock du bagne (Jailhouse Rock), de Richard Thorpe, dans le rôle de Vince Everett.
  • 1958 : Bagarres au King Créole (King Creole), de Michael Curtiz, dans le rôle de Danny Fisher.
  • 1960 : Café Europa en uniforme (G.I. Blues), de Norman Taurog, dans le rôle de Tulsa McLean.
  • 1960 : Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star), de Don Siegel, dans le rôle de Pacer Burton.
  • 1961 : Amour sauvage (Wild in the Country), de Philip Dunne, dans le rôle de Glenn Tyler.
  • 1961 : Sous le ciel bleu de Hawaï (Blue Hawaii), de Norman Taurog, dans le rôle de Chad Gates.
  • 1962 : Le Shérif de ces dames (Follow That Dream), de Gordon Douglas, dans le rôle de Toby Kwimper.
  • 1962 : Un Direct au cœur (Kid Galahad), de Phil Karlson, dans le rôle de Walter Gulick aka Kid Galahad.
  • 1962 : Des filles, encore des filles (Girls! Girls! Girls!), de Norman Taurog, dans le rôle de Ross Carpenter.
  • 1963 : Blondes, brunes, rousses (It Happened at the World's Fair), de Norman Taurog, dans le rôle de Mike Edwards.
  • 1963 : L'Idole d'Acapulco (Fun in Acapulco), de Richard Thorpe, dans le rôle de Mike Windgren.
  • 1964 : Salut, les cousins (Kissin' Cousins), de Gene Nelson, dans le rôle de Josh Morgan/Jodie Tatum.
  • 1964 : L'Amour en quatrième vitesse (Viva Las Vegas), de George Sidney, dans le rôle de Lucky Jackson.
  • 1964 : L'Homme à tout faire (Roustabout), de John Rich, dans le rôle de Charlie Rogers.
  • 1965 : La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), de Boris Sagal, dans le rôle de Rusty Wells.
  • 1965 : Chatouille-moi (Tickle Me), de Norman Taurog, dans le rôle de Lonnie Beale/Panhandle Kid.
  • 1965 : C'est la fête au harem (Harum Scarum), de Gene Nelson, dans le rôle de Johnny Tyronne.
  • 1966 : Frankie et Johnny (Frankie and Johnny), de Frederick De Cordova, dans le rôle de Johnny.
  • 1966 : Paradis hawaïen (Paradise, Hawaiian Style), de Michael D. Moore, dans le rôle de Rick Richards.
  • 1966 : Le Tombeur de ces Demoiselles (Spinout), de Norman Taurog, dans le rôle de Mike McCoy.
  • 1967 : Trois gars, deux filles... un trésor (Easy Come, Easy Go), de John Rich, dans le rôle de Lt. Ted Jackson.
  • 1967 : Croisière surprise (Double Trouble), de Norman Taurog, dans le rôle de Guy Lambert.
  • 1967 : Clambake, de Arthur H. Nadel, dans le rôle de Scott Heyward/'Tom Wilson'.
  • 1968 : Micmac au Montana (Stay Away, Joe), de Peter Tewksbury, dans le rôle de Joe Lightcloud.
  • 1968 : À plein tubes (Speedway), de Norman Taurog, dans le rôle de Steve Grayson.
  • 1968 : Le Grand Frisson (Live a Little, Love a Little), de Norman Taurog, dans le rôle de Greg Nolan.
  • 1969 : Charro!, de Charles Marquis Warren, dans le rôle de Jess Wade.
  • 1969 : Filles et show business (The Trouble with Girls), de Peter Tewksbury, dans le rôle de Walter Hale.
  • 1969 : L'habit ne fait pas la femme (Change of habit), de William A. Graham, dans le rôle de Dr. John Carpenter.

[modifier] Sur Elvis

  • Films documentaires
    • 1970 : That's the Way It Is, de Denis Sanders. Ce film présente Elvis en studio et à Las Vegas.
    • 1972 : Elvis On Tour, de Robert Abel et Pierre Adidge. Une équipe de tournage suit Elvis en tournée. On peut y apercevoir des extrats de son concert du Madison Square Garden de New York.
    • 2001 : Elvis Presley, réalisé par Jeremy Marre. Ponctuée d'images d'archives et d'extraits de chansons, une plongée dans la jeunesse du King, jusqu'à la naissance du phénomène «Elvis Presley»
  • Spectacles hommages
    • 1995- : Elvis Story, spectacle canadien avec Martin Fontaine dans le rôle titre.
    • 1997-2007 : Elvis The Concert, concert virtuel international.

[modifier] Notes

  1. Elvis Presley -- Titre généré automatiquement -->
  2. La famille Presley, y compris Elvis, écrivait son nom central « Aron ». Le certificat de naissance d'Elvis et son certificat de décès indiquent « Aaron ».
  3. Selon les sources, l’histoire change. Les auteurs Jerry Hopkins et Dave Marsh affirment qu’il y a eu quelques semaines de pratique entre la première audition de Presley avec Moore et Black, et le premier enregistrement du trio. Peter Guralnick semble dire qu’ils se sont rencontrés une première fois le 4 juillet, veille de l’enregistrement.
  4. Notamment du Demerol, Propranolol, LSD, et Antiémétiques.
  5. Le grand-père paternel d'Elvis se nommait Jessie D. Presley (1896-1973) et il épousa Minnie-Mae Hood en 1913. Ils divorcèrent en 1947 et Jessie D. Presley se remaria avec Vera K. Presley. Jessie D. décéda dans l'État du Kentucky. Elvis avait très peu de contact avec son grand-père.
  6. Son pseudonyme s'inspire du nom du personnage Deke Rivers joué par Elvis dans le film Loving You

[modifier] Sources et bibliographie

  • Sébastian Danchin, Elvis Presley ou la revanche du Sud. Paris : Fayard, 2004. 477 p.-[16] p. de pl., 24 cm. ISBN 2-213-62128-4.
  • Elvis par les Presley : souvenirs intimes de Priscilla Presley, Lisa Marie Presley et d'autres membres de la famille (propos recueillis par David Ritz ; photographie d'objets, Henry Leutwyler ; traduit de l'anglais par Alain Le Kim). Paris : Michel Lafon, 2005. 247 p., 31 cm. ISBN 2-7499-0334-3. Titre original : Elvis by the Presleys.
  • Elvis: A Biography par Jerry Hopkins, Warner Books Inc, 1972, (ISBN 0446816655)
  • Elvis par Dave Marsh, Rolling Stone Press Book/Times Books, 1982, (ISBN 081290947)
  • Last Train to Memphis: The Rise of Elvis Presley par Peter Guralnick, Little, Brown and Company, 1re édition, 1994, (ISBN 0316332208)
  • Elvis & the birth of rock de Lew Allen, Genesis Publications, 2007
  • Elvis et le livre des trésors de Robert Gordon, Editions K&B, 2007
  • Remember Elvis Produced by Joe Esposito and Daniel Lombardy(2006) TCBJOE Publishing (ISBN 0977894525)

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Elvis Presley.