Bongo

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Le bongo ou bongó est un instrument de percussion de Cuba qui s'est répandu dans toute la musique latine. C'est une paire de tambours solidaires, à une membrane chacun et dont l'un est plus grand que l'autre.


[modifier] Facture

Il est constitué d'une paire de cylindres ou de troncs en cônes, en bois ou en fibre synthétique, muni chacun d'une seule membrane. Ces fûts de même hauteur (20 cm) ont des diamètres différents (20 et 30 cm environ).

À l'origine, ils étaient appariés au moyen d'une bande de tissu et le percussionniste posait l'ensemble sur sa cuisse pour jouer. Rapidement, cette pièce de textile a été remplacée par un morceau de bois permettant à l'instrumentiste de coincer les tambours entre ses genoux. Dans les premiers temps, les peaux (de veau) étaient chauffées à la flamme pour accorder l'instrument.

Tata Güines précise : " Les congueros, on se réunissait souvent pour parler boulot et pour échanger des idées en vue d'améliorer cette contrainte des bougies. Et puis un jour, à la fin des années 40, les frères Vergarra qui habitaient dans le quartier Reparto Lawton de La Havane ont modernisé la conga et le bongo en ajoutant un système de clés métalliques pour fixer les peaux."

Cette amélioration a aussi été attribuée à Carlos "Patato" Valdés (Tata Güines conteste) et à Basileo Pozo, expérimentant avec Ulpiano Diaz (respectivement conguero et timbalero de la charanga 'Arcano y sus Maravillas') un forgeron ; ces essais aboutissent à un système de clés, fixées sur le fût... "En 1944, "El Colorao" fait irruption sur scène, la tumbadora recouverte d'un voile & ne s'affaire nullement pour la chauffer. Au moment où l'orchestre s'apprête à jouer, "El Colorao" dévoile son invention."[1].

[modifier] Jeu

Le bongo se place entre les genoux, du musicien assis qui en joue avec les doigts des deux mains. Le plus petit fût (l'aigü) est appelé macho ("mâle" en espagnol), il se place à gauche pour les droitiers. Le plus gros (le grave), placé à droite, est nommé hembra ("femelle"). L'accord se fait à la quarte ou à la quinte.

Dans les orchestres de musique savante occidentale, le bongo est souvent placé sur un stand et joué avec des baguettes[2].

La cellule rythmique de base du bongo (dite aussi "patron") est le martillo (petit marteau), également appelé a caballocheval). Souvent joué en trémolo (redoble), il sonne un peu comme "tiki-toki-tiki-toki"[3].

Le martillo maintient la trame rythmique de croche en accentuant les temps forts sur le macho, le quatrième temps (ou ponche) est marqué sur la hembra et soutient le phrasé du tumbao des congas. Dans un mouvement alternatif droite-gauche, la droite marque les temps et la gauche remplit les espaces, jouant en fait toutes les croches à contretemps, en alternant les positions paume et pointe.

Dans la musique latine, le bongosero (avec un "s", cf. Olavo Alèn Rodriguez) joue aussi la cloche (campana ou cencerro) dans les sections improvisées de montunos. La sonorité très aiguë et la rapidité de mouvements inhérente à la petite taille du bongo permettent au percussionniste d'improviser avec volubilité, de tisser une texture rythmique des plus syncopée, sans jamais quitter vraiment le rôle de maintien et de stabilité rythmique du martillo.

Les variations et improvisations du bongo sont appelées repiques.

Le bongo est principalement utilisé dans le changüi, le son cubain, le bolero, puis la salsa et la bachata.

Parmi les bongoseros célèbres, citons Roberto Roena, Ray Romero, Johnny "Dandy" Rodriguez.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « bongo » sur le Wiktionnaire.

  • Bongo DK : contrôleur de jeu vidéo de Nintendo ayant l'apparence de bongos

[modifier] Liens

[modifier] Références

  1. Patrick Dalmace, "Montunocubano", 27.10.01
  2. Steve Reich, Drumming
  3. www.musicbis.com