Bonaparte, Premier Consul (peinture)

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Bonaparte, Premier Consul
Jean Auguste Dominique Ingres, 1804
huile sur toile
226 × 144 cm
Musée d'armes

Bonaparte, Premier Consul est le nom d'un tableau peint, en 1804, par Ingres. Il se trouve actuellement exposé au Musée d'armes de la ville de Liège.

Sommaire

[modifier] Réalisation de l'oeuvre

Dominique Ingres reçoit, à 23 ans, la commande d'un portrait du Premier Consul. Bonaparte n'ayant pas accordé de séance de pose à l'artiste, Ingres s'inspirera de la posture d'un portrait du Consul de 1802 par Jean-Antoine Gros.

[modifier] Description du tableau

Napoléon est représenté âgé de 34 ans posant sa main sur un acte nommé « Faubourg d’Amercœur rebâti » et prêt à être signé. Napoléon ne brandit plus son épée, sagement rangée dans son fourreau, ni n’arbore sa longue chevelure de l’époque révolutionnaire, ni son uniforme bleu du pont d'Arcole ; mais un costume pourpre, couleur impériale, des cheveux coupés courts et la main gauche sous le veston en signe de sagesse et de maturité.

Les rideaux ouvrent un paysage, symbole d’avenir, où l’on distingue la cathédrale Saint-Lambert de Liège qui est pourtant, depuis la Révolution liégeoise et au moment où Ingres peint ce tableau, en cours de démolition.

[modifier] Portée politique de l’œuvre

La cathédrale Saint-Lambert de Liège mise à sac par les révolutionnaires liégeois.
La cathédrale Saint-Lambert de Liège mise à sac par les révolutionnaires liégeois.

Les excès de la Révolution française et ceux des puissances contre-révolutionnaires sont mis en perspective dans un contexte d'appaisement, de conciliation entre la France et l'Église catholique.

La reconstruction prévue du quartier d’Amercœur fait référence à un décret signé par Napoléon en 1803 à la Préfecture du département de l'Ourthe pour restaurer ce faubourg de Liège incendié par les Autrichiens lors de leur départ de la ville faisant suite à la bataille de Fleurus de 1794. Il s’agirait de montrer les bienfaits de la République dans une ville nouvellement intégrée à la France, ainsi que d'en prendre symboliquement possession.

La reproduction fidèle de la cathédrale de Liège, alors que celle-ci est en ruine, symboliserait la restauration de relations officielles et pacifiques, mises à mal par la Constitution civile du clergé de 1790, entre la France et la papauté ; ainsi que la « protection » de l’Église catholique accordée par la République suite au concordat de 1801.

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