Amercœur

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Amercœur est un quartier de la ville de Liège, sur la rive droite de la Meuse, face à Outremeuse.

Anciennement hors de la ville, le faubourg est traversé par la nationale 3 menant vers Herve et Aix-la-Chapelle.

Sommaire

[modifier] Historique

La Chartreuse et Cornillon
La Chartreuse et Cornillon

L'origine du nom d'Amercoeur serait une déformation d'Almaric curtis du nom d'un professeur local de l'époque.[1] C'est en 1252 qu'apparaît pour la première fois dans une charte de Robermont l'appellation Amercoeur. Cet ancien baillage du haut-Moyen Age englobait Péville, Robermont, Jupille, Beyne, Fléron, Beaufays, Angleur, Thiernesse, Colonster, Prayon, Fraipont, Lonhierne, Forêt, Gomsée, Chênée, Ransy, Grivegnée, Wez, Longdoz, Bressoux, Retinne, Magnée et Vaux.

Dès le XIIIe siècle, Amercoeur était attaché à la cour scabinale de Jupille dont le siège situé au pont d'Amercoeur possédait à sa tête un bailli relevant de l'évêché de Liège. Occupé par de nombreuses brasseries dont la cervoise coulait à flot durant le marché aux bestiaux instauré par Érard de La Marck, Amercoeur devint par la suite le quartier de l'industrie de la serge, fournissant jusqu'en 1789 vingt mille pièces d'étoffes par an.

Malheureusement situé au pied de la forteresse de la Chartreuse, le quartier fut ravagé à de nombreuses reprises, comme lors des évènements de la Pentecôte 1691 où le général Boufflers fit arroser la ville de boulets rouges, punissant ainsi la résistance liégeoise.

Le 27 juillet 1794, les Français pénètrent dans la ville pour en déloger les Autrichiens insultés par la populace liégeoise, populace qualifiée par le général Dumouriez la plus dangereuse peut-être de l'Europe après celle de Londres et de Paris. Devant le comportement odieux des Liégeois, les Autrichiens vengèrent leurs frères d'armes et anéantirent Armercoeur à coup de boulets incendiaires, qui embrasèrent le quartier avec une rare violence.[2]

Après ces évènements, il fut permis aux habitants d'utiliser les pierres de taille de la cathédrale Saint-Lambert pour reconstruire leurs maisons. Une partie des déblais du cimetière de Notre-Dame-aux-Fonts servit à remplir les excavations dues aux bombardements.

Le 2 août 1803, Bonaparte, parcourait les ruines du faubourg et octroyait un subside de trois cent-mille francs pour sa reconstruction. On peut d'ailleurs distinguer sur le portrait de Dominique Ingres, le Premier Consul désigner un parchemin où l'on peut lire Faubourg d'Amercoeur rebâti

Bonaparte, Premier Consul par Dominique Ingres. A l'arrière plan, la cathédrale Saint-Lambert pourtant déjà détruite et sous sa main droite, le fameux parchemin
Bonaparte, Premier Consul par Dominique Ingres. A l'arrière plan, la cathédrale Saint-Lambert pourtant déjà détruite et sous sa main droite, le fameux parchemin

[modifier] Patrimoine

Du fait des nombreuses destructions du quartier, ne demeurent que peu de monuments historiques, excepté l'église Saint-Remacle-au-Pont, la cour des Prébendiers, l'ex-couvent des sœurs de l'Espérance et le Valdor.

[modifier] Notes et références

  1. Henri Van den Berch
  2. Docteur Bovy

[modifier] Bibliographie

La Vie Liégeoise, Echevinat du Commerce et des Classes Moyennes et du Tourisme de la Ville de Liège, en coll. asbl les manifestations liégeoises, vol 10, Liège, octobre 1972.