Blutiger Sonntag

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Il faut préciser que l'article ci-dessous reprend exactement le récit de Pierri Zind dans son livre Elsass-Lothringen, nation interdite qui est son unique source et qui donne bien rarement des références vérifiables. Pour donner une idée de cet auteur, qui appartenait à une congrégation de frères enseignants, il suffit de rappeler que, dans l'affaire de la thèse révisionniste de Nantes, il fut membre du jury. À la suite du scandale qui en résulta, ses supérieurs préférèrent l'envoyer se faire oublier au Brésil où il mourut.

Son livre reste indispensable car il a eu accès à des sources intéressantes, et les historiens ne le négligent pas, mais ses jugements contre la France sont toujours haineux comme on le verra en lisant ce qu'il nous dit pour la préparation du Blutiger Sonntag :

Les « Engagés volontaires français » et les « Anciens de la Légion étrangère » faisaient étalage bruyant d'un patriotisme d'opéra et se sentaient mal dans leur peau depuis que l'armistice avait mis fin aux stupides et gigantesques boucheries humaines de la civilisation européenne ».

On n'oubliera donc pas que ce qui suit représente un point de vue unilatéral.

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Le Blutige Sonntag (en français le dimanche sanglant) est un affrontement entre autonomistes alsaciens et patriotes pro-français survenu le 22 août 1926 à Colmar (Haut-Rhin).

[modifier] Histoire

Les autonomistes alsaciens-lorrains se rendent ce jour-là à Colmar forts d'une autorisation préfectorale. Ils ignorent alors le guet-apens tendu par la préfecture qui a rassemblé entre temps une coalition de patriotes et de fascistes, pour empêcher la réunion. Parmi ces commandos, recrutés dans les villes françaises limitrophes pour défendre la « patrie en danger » et qui ont à leur tête Maître Kalb de Colmar et Auguste Wallach de Mulhouse, on trouve pêle-mêle d'anciens légionnaires et engagés volontaires français, des médaillés militaires, d'anciens combattants et les fascistes du Faisceau des Combattants.

Vers midi, le Docteur Eugène Ricklin, 64 ans, accompagné de Zadock, invalide de guerre, voient fondre sur eux une troupe d'environ 25 patriotes armés de cannes plombées, de matraques en caoutchouc et de lattes cloutées. Le Docteur Ricklin, frappé à la tête, s'écroule couvert de sang tandis qu'à ses côtés le reste des assaillants s'acharnent sur l'invalide Zadock, qui a perdu un bras à la guerre. Il est roué de coups aux cris de : « Encore un de ces cochons qui ont combattu contre nous dans l'armée allemande ! ».

Sur tout le parcours conduisant de la gare à la salle de réunion des Catherinettes, les autonomistes, sans armes, subissent les assauts répétés des commandos de patriotes. La police assiste, passive, aux brutalités perpétrées par les " patriotes " sur les autonomistes, venus manifester pacifiquement.

Ces derniers, victimes des agressions, feront malgré tout les frais des arrestations et des procès-verbaux de la police. Le lendemain, quatre d'entre eux sont condamnés à quelques jour de prison.

Pierri Zind raconte « Vers 14h30 les autonomistes se présentaient devant la salle des Catherinettes, marchant au pas en rangs par quatre, avec en tête quinze rangées de la Strassburger Schutztruppe conduite par le boxeur Kiehl, la canne à la main. Environ 150 communistes suivaient sans arme, et derrière eux les membres du Heimatbund arborant le ruban ethnique rouge-blanc. Quelques abbés, comme l'abbé Rohmer de Wintzenheim et le vicaire d'lngersheim, conduisaient de pacifiques campagnards. Soudain retentirent des coups de sifflet: royalistes, fascistes, engagés volontaires et anciens combattants passaient à la riposte, à coup de cannes plombées, de matraques, de casse-tête et de coups de poings américains. Un autonomiste resta quatre jours dans le coma. Gendarmes et policiers n'intervinrent point pour protéger les combattants de l'indépendance et assurer la liberté de réunion, au contraire ils dressèrent des procès-verbaux contre les victimes. L'une d'elle, ayant failli passer sous les pieds des chevaux, protesta. Un gendarme la prit par la nuque, lui braqua son revolver sur le front, et la fit ainsi passer entre deux haies de contre-manifestants qui la frappaient à coups redoublés. Gendarmes et policiers avaient reçu des ordres supérieurs. Quant au préfet Henri Gassern, il régala ensuite de Freibier (bière gratuite à volonté) les gendarmes et contre-manifestants patriotes, aux frais du peuple alsacien-lorrain ».

Le Journal de l'Est du 23 août 1926 inscrivait en première page une « bonne journée pour la France ».

[modifier] Voir aussi