Bibendum

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Bibendum
Bibendum

Bibendum est l'image de marque de la manufacture française des pneumatiques Michelin.

Sommaire

[modifier] Un sens de la publicité

1893, le slogan de la manufacture est : « Le pneu Michelin boit l’obstacle ! »

[modifier] L’idée

En 1894, le stand Michelin est installé à l’Exposition universelle et coloniale de Lyon. Une pile de pneumatiques en signale l’entrée. À sa vue, Édouard Michelin dit à son frère André : « Regarde, avec des bras, cela ferait un bonhomme ! » Quelque temps après, le dessinateur O’Galop vient montrer à André Michelin ses projets d’affiches publicitaires. C’est une image refusée par une brasserie qui retient l’attention de l’industriel. On y voit un homme d’un bel embonpoint qui brandit une chope de bière en s’exclamant : « Nunc est bibendum ! »[1]. Ce buveur lui rappelle l'observation faite par son frère Edouard…

Une esquisse voit le jour en avril 1898 : le gros personnage est constitué de pneus, la chope est remplacée par une coupe remplie de débris de verre et de clous, la phrase latine a été conservée, on voit les autres convives qui se "dégonflent", et le slogan maison est repris: « Michelin, le pneu qui boit l'obstacle ».

En juin de la même année un imposant « bonhomme Michelin » fait des débuts remarqués au Salon de L’automobile de Paris. En juillet, lors de la course Paris-Amsterdam-Paris, un des coureurs — Léon Théry — voit s’approcher André Michelin et s’écrie : « Tiens, voilà Bibendum ! ». L’interpellation est peut-être désinvolte, mais l’industriel sait qu’il tient là le nom de son personnage.

[modifier] Le symbole

C’est le début d’une longue et fructueuse collaboration avec le dessinateur O’Galop — de son vrai nom Marius Rossillon. Une première publicité est publiée dans la presse en 1899. Soutenu par une série d’affiches de 1901 à 1913, Bibendum ne tarde pas à devenir populaire et à être adopté comme emblème publicitaire des pneumatiques de la marque.

Représenté en pied, avec lorgnons et cigare à la bouche, il est décliné sous d’innombrables représentations. Même la caricature politicienne, s’en empare vers 1906. Juché sur des véhicules publicitaires, il est présent sur les circuits automobiles et cyclistes (Tour de France) et parade au défilé du carnaval de Nice et de celui de Paris. En 1908, un bureau du tourisme est créé et Bibendum devient omniprésent dans la presse et les divers ouvrages éditées par la maison clermontoise. (Guides, cartes routières, itinéraires, prospectus, cartes postales…) Sa notoriété ne tarde pas à franchir les frontières. À partir de 1927, son effigie est partout : chez les garagistes, dans les voitures, dans les maisons et sous forme de chocolat pour les enfants. En 1930, l’entreprise met un frein à cette prolifération de l’image qui la dépasse. Elle ne garde que les cartes routières et les guides de voyages. Bibendum en arrête de fumer son cigare.

[modifier] L’ambassadeur

Passant d’un dessinateur à l’autre, son apparence évoluera considérablement au cours du temps et des modes graphiques. Il investira la planète et sera l’objet de multiples métamorphoses. À partir de 1963 et tout au long des années 1970, des caravanes Michelin visitent un grand nombre de stations balnéaires de France et d’Europe pour organiser des jeux de plages avec des animateurs costumés en Bibendum. Il est l’ambassadeur idéal pour faire connaître dans le monde entier les pneus, cartes routières, guides hôteliers et guides touristiques de la firme de Clermont-Ferrand.

Pour fêter le centenaire de leur illustre mascotte, un nouveau logotype a fait son apparition en 1998. Le bonhomme a perdu un peu de ses rondeurs. Sa silhouette est maintenant plus élancée. En 2000, Bibendum est élu meilleur logo du siècle par un jury international.

Le centenaire de 1998 voit aussi la création d'un Challenge Bibendum Michelin, organisé chaque année depuis (sauf 1999).

[modifier] Anecdotes

  • Il est de couleur blanche car, à l'époque des frères Michelin, les pneus étaient emballés de papier de soie blanc.
  • Il porte aujourd’hui le diminutif de Bib dans l’entreprise auvergnate.
  • Par extension, dans l’argot de la société Michelin, les employés sont surnommés « Les bibs ».
  • Devenu objet de collection, ses différentes effigies sont très recherchées par les collectionneurs.
  • Le mot « bibendum » ne se trouve ni dans Le Petit Larousse, ni dans le Grand Robert.
  • Dans le langage populaire, il arrive qu’une personne ayant de l’embonpoint soit apostrophée avec ironie du sobriquet de bibendum.
  • Dans Coke en Stock, un album des aventures de Tintin sorti en 1958, le capitaine Haddock insulte un Estonien en le traitant d’ « espèce de Bibendum. »
  • Une bande dessinée utilise le nom pour son héros : Le Bibendum céleste, scénario et dessin de Nicolas de Crécy, Les humanoïdes associés (3 Tomes : 1994, 1999, 2002).
  • Une des chansons du groupe Tryo, s'intitule Monsieur Bibendum. Elle figure sur l’album Grain de sable, sorti en 2003.
  • Dans le roman de William Gibson, Identification des schémas, le personnage principal, Cayce, est affectée d'une phobie du Bibendum Michelin.

[modifier] Bibliographie

  • Olivier Darmon, Le Grand Siècle de Bibendum, Éditions Hoëbeke, Paris, novembre 1997.
  • Michelin, Bibendum à l'affiche. Cent ans d'images Michelin, Éditeur Michelin, Paris, janvier 1999.

[modifier] Notes et références

  1. « C’est maintenant qu’il faut boire ! » Premier vers de Horace, Odes, livre I, ode xxxvii, vers 1.

[modifier] Liens externes