Bernard Frank

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Bernard Frank était un écrivain et journaliste français né à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 11 octobre 1929 (Petite année pour la bourse mais très bonne année pour le Bordeaux, comme il aimait à le dire), et décédé le 3 novembre 2006 à Paris.

[modifier] Biographie

Bernard Frank est élevé dans une famille de juifs laïcs et aisés dont le patriarche est cadre de banque. Il passe la guerre en Auvergne, ce qui lui laisse semble-t-il un excellent souvenir, puis revient à Paris en 1946. Après son baccalauréat, il commence des études improbables : une Hypokhâgne au lycée Pasteur, dont il est renvoyé pour mauvaise conduite ; il tente alors de poursuivre sa classe préparatoire au lycée Condorcet (Paris) mais il abandonne par ennui ses études durant le second trimestre.

À 20 ans, il rencontre Jean-Paul Sartre qui lui confie, à titre d'essai, la chronique littéraire dans Les Temps Modernes. Il collabore épisodiquement à la revue, avant de se brouiller avec son équipe dirigeante après la publication de son roman Les Rats (1953) où il fait de Sartre l'un de ses personnages.

Dans les années 1952-1953, il devient responsable de la rubrique littéraire à l'Observateur à la place de Maurice Nadeau. Il amorce sa collaboration à l'hebdomadaire par une double page qu'il consacre à Drieu La Rochelle. Il attribue le surnom de « Hussards » au groupe de Nimier, de Blondin et de quelques autres auteurs qui redécouvrent les vertus de Morand et de Drieu La Rochelle, surnom qui leur restera. Collaborant aussi au Monde, au Cahier des saisons, au Nouveau Candide et à l'Actualité, il « vitupère chaque automne les prétendants aux prix littéraires, juge qu'on publie trop de mauvais romans, se gausse invariablement des confrères qui trouvent du génie aux moindres bluettes de saison et pousse le scrupule, doublé du ridicule, jusqu'à les résumer »[1]..

Fin 1961, il fait la connaissance de Jean Daniel à l’occasion d’une hospitalisation dans une clinique de Neuilly où leur ami Claude Perdriel a eu «malicieusement peut-être»[2] l’idée de les réunir. Il collabore alors au Nouvel Observateur à partir de la deuxième moitié des années 1960.

Prix des Deux Magots en 1971 pour un Siècle débordé, il obtient aussi le prix Roger Nimier en 1981 pour Solde. Cette année-là, il amorce sa chronique littéraire dans le quotidien Le Matin de Paris avant de rejoindre Le Monde en 1985 puis Le Nouvel Observateur en 1989.

Très lié à Françoise Sagan, Bernard Frank se décrivait comme ayant longtemps vécu une vie de parasite social, vivant chez ses amis et travaillant peu - postulat peu crédible au regard de la masse de son œuvre - ayant découvert sur le tard les responsabilités de l'âge adulte et préoccupé essentiellement de ses lectures et de ses repas. Personnalité attachante, homme libre, amoureux fou de la littérature, il semble que Bernard Frank n'ait jamais été estimé à sa juste valeur.

Il décède le 3 novembre 2006, d'une crise cardiaque foudroyante alors qu'il était au restaurant, à Paris dans le 8e arrondissement, en compagnie d'un ami. Son épouse indiqua qu'il «parlait politique» à l'instant fatal.

[modifier] Notes

  1. Jérôme Garcin, « Au bonheur de Frank », Nouvel Observateur Hebdo, no 1671, 14 novembre 1996
  2. Collectif, Pour Jean Daniel, Dreux, 1990, p. 83-84.

[modifier] Œuvres

  • 1952 : Grognards et hussards
  • 1953 : Géographie universelle
  • 1953 : Les Rats
  • 1955 : Israël
  • 1955 : L'Illusion comique
  • 1956 : Le Dernier des Mohicans
  • 1958 : La Panoplie littéraire
  • 1970 : Un Siècle débordé
  • 1980 : Solde
  • 2005 : Les rues de ma vie
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