Bataille de Morat

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Bataille de Morat

La bataille de Morat vue par Diebold Schilling le Jeune
Informations générales
Date 22 juin 1476
Lieu Morat
Issue Importante victoire suisse
Belligérants
Bourguignons Suisses
Commandants

Adrian von Bubenberg (dans Morat assiégée)
Forces en présence
15 à 30 000 hommes 15 à 25 000 hommes
Pertes
10 000 hommes 410
Guerre de Bourgogne
Héricourt - Grandson - Morat - Nancy

La bataille de Morat est une victoire des Suisses, alliés de Louis XI, sur Charles le Téméraire, le 22 juin 1476.

Après la défaite à la bataille de Grandson, où les troupes du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, prises de panique s'enfuient du champ de bataille, provoquant la perte de la totalité de son artillerie, Charles est pris d'un désir de vengeance et il ne renonce pas à vouloir faire plier les Suisses.

Il reconstitue alors son armée, rallie ses troupes et reçoit des renforts de mercenaires d'Italie avec des arbalétriers, mais aussi des archers anglais, des piquiers flamands. C'est dans les environs de Lausanne que celui-ci réorganise ses troupes et essaie par l'entraînement de donner un peu de cohésion à son armée hétérogène.

Vers la fin du mois de mai, c'est une armée bourguignonne forte de 15 à 30'000 hommes suivant les sources qui se dirige vers Berne. Après plusieurs jours de marche, elle arrive au pied de la ville de Morat (Murten en allemand). La ville est défendue par une garnison de Bernois et de Fribourgeois d'environ 1'500 hommes, commandés par Adrian von Bubenberg.

Le duc de Bourgogne dispose alors ses troupes autour de la ville en vue d'y mettre le siège. Il place le gros de son armée dans la plaine, et fait monter des palissades (le Grünhag) renforcé de son artillerie sur les axes menant à la ville au cas où une armée de secours surgirait, et couvrir ainsi les troupes qui mènent le siège. Les Savoyards de Jacques de Savoie, comte de Romont, prennent eux position au nord entre la ville et la forêt. Le 18 juin, après une intense préparation d'artillerie qui a provoqué une brèche dans les remparts, le duc lance ses troupes à l'assaut de la ville, mais la défense acharnée de la garnison de la ville les repousse après plus de 8 heures de combats.

Dans les jours qui suivent, on annonce plusieurs fois l'arrivée de l'armée confédérée et les Bourguignons prennent position sur le Grünhag.

Entre temps, la Diéte confédérale a réussi à convaincre les troupes de Zurich, qui sont le dernier contingent à rejoindre les Confédérés à la suite d'une marche forcée. Les Confédérés se regroupent derrière la rivière de la Sarine.

  • le jeune duc de Lorraine René II de Lorraine leur a amené trois cents gens d'armes. Il commandera la cavalerie;
  • les Alsaciens sont venus en grand nombre, malgré la défense de Sigismond de Habsbourg. Le samedi 22, ils franchissent le pont de Gümmenen et se mettent en ordre de bataille;
  • l'Argovien Hans de Hallwyl commande les gens de l'Oberland et de Fribourg;
  • le corps central est dirigé par le Zurichois Hans Waldmann;
  • l'arrière-garde par le Lucernois Gaspard de Hertenstein.

Les Confédérés attaquent alors que le Téméraire venait de faire procéder à un exercice d'alerte générale et que ses cavaliers, descendus de cheval, subissent de plein fouet l'effet de surprise.

Contrairement à ce qui s'est passé à Grandson où ils n'ont joué aucun rôle, les canons du duc Charles fauchent des centaines d'hommes mais ils ne sont pas protégés par les troupes d'élite de Jacques de Savoie, comte de Romont trop éloignées. Par une poussée désespérée, Hans de Halwyl et ses piétons pénètrent dans le camp du duc Charles et réduisent au silence les redoutables canons.

La panique, de nouveau, se met dans les rangs des Bourguignons : les Suisses les cernent de trois côtés, le quatrième est occupé par le lac de Morat. Innombrables sont les fuyards qui s'y noient et les Suisses ne font pas de quartier.

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