Confédération des VIII cantons

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Carte de la Confédération des VIII cantons peu avant la bataille de Sempach
Carte de la Confédération des VIII cantons peu avant la bataille de Sempach

La Confédération des VIII cantons désigne l'une des étapes de formation de la Confédération suisse, la période entre 1332 et 1481, venant après la confédération des III cantons et avant la confédération des XIII cantons.

Partant de la signature du Pacte de Brunnen entre les trois cantons d'Uri, Schwytz et Unterwald qui forment la confédération des III cantons, un véritable réseau d'alliances défensives va naître en l'espace de quarante ans[1]. Tout d'abord avec Lucerne en 1332 et Zurich en 1351[2]. La ville de Zoug puis la vallée de Glaris concluent à leur tour une alliance en 1352, bien que cette dernière n'ait pas un statut d'égalité avec les autres membres. Toutefois, quelques semaines après avoir signé ces accords, les confédérés doivent rendre ces deux territoires aux Habsbourg. Ils ne les récupèrent finalement qu'en 1365 pour Zoug et 1388 pour Glaris. En 1353, c'est au tour de Berne de signer une alliance qui a également pour but d'empêcher tout revendication obwaldienne sur l'Oberland bernois, arrière-pays rural et sujet de la ville.

Sommaire

[modifier] Situation politique

Le pacte fédéral de 1291.
Le pacte fédéral de 1291.

Suite à la nouvelle possibilité, dans la première moitié du XIIIe siècle, de traversée des Alpes par le col du Saint-Gothard, la vallée d'Uri a cessé d'être un cul-de-sac pour devenir l'un des points de passage obligés des Alpes et ainsi prendre une importance politique qui lui permet d'obtenir de l'empereur du Saint-Empire romain germanique Frédéric II, l'immédiateté impériale en 1231 au détriment de la famille de Habsbourg, propriétaire de la vallée ainsi que des deux vallées voisines de Schwytz et d'Unterwald[3].

Suite à l'annonce du décès de l'empereur, les trois vallées vont confirmer, en 1291, un pacte d'alliance éternelle les unissant pour s'aider mutuellement contre toute intervention militaire extérieure[4]. Quelques années plus tard, suite à une expédition des schwytzois contre le couvent d'Einsiedeln, le duc Léopold Ier d'Autriche, dirigeant de la maison Habsbourg, réunit des troupes pour punir les Confédérés. Ceux-ci vont cependant prendre par surprise l'armée du duc et la défaire lors d'une bataille en 1315[5].

Quelques semaines après cette victoire, les représentants des trois vallées vont se réunir pour signer un nouveau pacte, appelé pacte de Brunnen du nom du lieu où il est adopté, qui, rédigé en allemand, mentionne pour la première fois le nom d'Eidgenossen, traduite par la suite par confédérés[6].

[modifier] L'admission de cinq nouveaux cantons

Après la victoire confédérée lors de la bataille de Morgarten, les équilibres régionaux sont bouleversés : de grandes villes, jusqu'alors simples alliées, envisagent sérieusement de rejoindre les Waldstätten, dans le but de s'affranchir de la domination des grandes familles. D'autres villes, plus lointaines, vont initier un rapprochement avec eux tout comme certaines régions rurales en lutte et contre la domination seigneuriale et contre celle des villes d'importance régionale ayant acquis l'immédiateté impériale.

[modifier] Lucerne

Le fameux Kapellbrücke de Lucerne.
Le fameux Kapellbrücke de Lucerne.

Fondée au début du XIIIe siècle non loin d'un couvent, la ville de Lucerne, située au bord du lac des Quatre-Cantons à l'embouchure de la Reuss, est alors la seule ville tenant le débouché nord du Saint-Gothard[7]. Plaque tournante du commerce local, elle est achetée en 1291 par l'empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire, alors simple duc de Habsbourg, qui y déplace le péage de Châlon-Arlay, précédemment situé à Jougne quelques jours seulement avant sa mort[8].

Suite à leurs ennuis avec les confédérés, les Habsbourgs tentent de renforcer leur emprise dans la région jusqu'à imposer, en 1308, un blocus économique sur les trois vallées rebelles et une transformation de la ville de Lucerne en une plateforme militaire d'où des expéditions sont lancées contre des villages ennemis. En 1326, le bailli local, représentant les intérêts des Habsbourgs, empiète sur les droits accordés à la ville en manifestant son intérêt pour le poste d'avoyer et en désirant prendre le contrôle de l'élection du Grand Conseil[9].

En réaction, un parti pro-confédérés ou autonomiste, séduit par l'indépendance des trois vallées voisines, voit le jour et s'oppose au parti autrichien, favorable aux Habsbourgs. En 1328, les autonomistes remportent une victoire politique et obtiennent que la nomination de l'avoyer soit faite par l'autorité exécutive de la ville. Cependant, le duc d'Autriche refuse en 1330 de reconnaître l'ancien droit ce qui provoque, le 7 novembre 1332, la signature du pacte des Quatre Cantons[10] (également appelé pacte de Lucerne) entre les confédérés et la ville[11].

Tout comme dans celui de Brunnen, ce nouveau pacte précise les modalités d'une politique extérieure commune et y ajoute une procédure d'arbitrage qui précise que, dans le cas où un conflit s'élevait entre les trois cantons primitifs, Lucerne devrait obligatoirement se ranger du côté de la majorité. Le nouveau pacte réserve les droits légitimes des seigneurs qui ne sont pas remis en cause[12].

C'est suite à la signature de ce pacte que le lac de Lucerne prend pour nouveau nom lac des Quatre Cantons, appelé en allemand vierwaldstättersee, soit littéralement lac des quatre cantons forestiers dans le même temps où il devient un véritable lac intérieur à la confédération : de fait, la navigation fluviale est largement répandue et souvent préférée à la route, jugée plus lente, plus couteuse et moins sure, en particulier pour le transport des marchandises[13].

[modifier] Zurich

Serment d'allégeance au pacte avec les Confédérés par les bourgeois de Zurich en 1351.
Serment d'allégeance au pacte avec les Confédérés par les bourgeois de Zurich en 1351.

Dès 1218, la ville industrielle et commerciale de Zurich est placée sous la souveraineté directe de l'empereur Frédéric II et est dirigée par l'abbesse du Fraumünster dont l'influence va aller en décroissant jusqu'au XVIIIe siècle, dans le même temps où celle des corporations de commerçants de la ville, et en particulier celles des tisseurs et du commerce de la soie[14].

En 1330, l'Autriche prend le contrôle de la ville voisine de Rapperswil qui contrôle les cols des Grisons, ce qui provoque des mouvements politiques anti-Habsbourg à Zurich, favorisant l'arrivée au pouvoir du chevalier et chef du parti des artisans Rodolphe Brun en 1336[15]. Ce dernier met en place une nouvelle constitution qui assure à son parti la moitié des sièges au Grand Conseil, se fait nommer capitaine et bourgmestre à vie et obtient des bourgeois de la ville qu'il lui jurent obéissance, prenant ainsi un pouvoir quasi absolu sur la ville et dirigeant la politique de celle-ci[16]. Après avoir changé d'alliances à plusieurs reprises et s'être frotté aux troupes des Habsbourgs, il contacte les Waldstätten pour leur offrir un traité en 1351 qui sera accepté par les confédérés après une phase de négociations.

Ce pacte[17], contrairement au pacte de Lucerne, n'est qu'un pacte d'assistance mutuelle qui précise l'aire géographie sur laquelle l'aide des partenaires peut être requise. Fait marquant, cette aire déborde du territoire des cinq alliés pour englober une zone d'influence plus large, correspondant environ à la Suisse allemande actuelle[18]. Dans ce pacte, les alliés conviennent pour la première fois de se concerter avant toute action quelque peu importante et conviennent même d'Einsiedeln comme lieu de rencontre officiel où doit se tenir les assises arbitrales également définies dans le document[19]. Enfin, le pacte autorise explicitement Zurich à conclure librement d'autres alliances, à la seule condition de maintenir celles existantes. En effet, la ville était alors imbriquée dans un vaste réseau d'alliances avec différentes villes et dignitaires allemands et autrichiens. Ce traité avec les Confédérés n'est donc, du point de vue zurichois, qu'une alliance parmi d'autres qui ne revêt pas de caractère particulièrement solennel[18]. Économiquement, cette alliance est également profitable des deux côtés : si elle assure le passage du Saint-Gothard aux matières premières de la soie qui vient d'Italie pour Zurich, la ville offre, pour les Confédérés, un débouché important pour l'exportation des produits fermiers[20].

[modifier] Glaris et Zoug

Le lac du Klöntal en hiver, au fond de la vallée de Glaris.
Le lac du Klöntal en hiver, au fond de la vallée de Glaris.

Alors que les trois cantons primitifs et Lucerne sont tous regroupés autour du lac des Quatre Cantons et limitrophes les uns des autres, Zurich, véritable enclave en territoire contrôlé par les Habsbourg, n'a aucune frontière avec ses nouveaux alliés. En conséquence, la vallée de Glaris et la ville de Zoug, territoires intermédiaires sous contrôle autrichien, deviennent des objectifs stratégiques importants pour les Confédérés qui occupent militairement la ville de Glaris alors en révolte contre les Habsbourgs en novembre 1351[21]. Une tentative de riposte autrichienne, au cours de laquelle le château fort de Näfels est détruit, est repoussée quelques semaines plus tard laissant la voie libre aux Confédérés[22].

Ceux-ci vont conclure, le 4 juin 1352 un nouveau pacte avec Glaris[23], qui ne sera toutefois pas ratifié par Lucerne, opposée à l'entrée de cette vallée dans l'alliance et qui préfère rester neutre. Contrairement aux pactes précédents, celui-ci n'est pas égalitaire : si Glaris est tenu d'apporter son aide en tout temps et en toute circonstance à ses alliés, ceux-ci ne doivent intervenir que sur le territoire glaronais, et seulement s'ils le jugent nécessaire. D'autre part, les Glaronnais ne peuvent contracter d'autres alliances sans l'autorisation des Confédérés et sont tenus de respecter ces dispositions, alors que les alliés peuvent les modifier à leur gré. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette « mauvaise alliance » selon une expression de l'époque (en allemand böser Bund[21]) : le manque d'intérêt de la vallée de Glaris pour les Confédérés[24] ou le besoin des Glaronnais, alors en crise ouverte contre leur souverain légitime, d'une couverture militaire, couplée au manque d'envie des Confédérés de trop s'engager pour cette vallée située à l'écart[25].

Photo du traité de Zoug, signé avec les Confédérés le 27 juin 1352
Photo du traité de Zoug, signé avec les Confédérés le 27 juin 1352

La ville de Zoug, également sous tutelle autrichienne, a quand à elle un double intérêt pour les Confédérés : d'une part, elle se trouve sur l'une des principales routes menant de Lucerne à Zurich et risque, en cas de guerre, d'être utilisée pour couper les communications entre ces deux villes [26]et d'autre part, elle est une des places de transbordement des marchandises en direction du Gothard[25].

Pour ces raisons, la ville est assiégée dès le 8 juin 1352, soit quatre jours seulement après la signature du traité de Glaris, par les troupes confédérées qui, désireux de conclure une entente négociée, ne la prennent pas d'assaut mais en montent le siège selon les règles du droit de la guerre. Lors de la capitulation de la ville faiblement défendue le 25 juin 1352, les Confédérés accordent même un délai de trois jours aux Habsbourgs pour tenter de lever le siège. Cette tentative n'ayant pas eu lieu, la ville est alors libre de conclure une alliance avec les cantons le 27 juin 1352[25]. Ce pacte est une copie presque mot-à-mot de celui de Zurich, offrant ainsi au nouveau venu une place de plein droit, comparable à celle de Lucerne, dans l'alliance; tout comme celui de Zurich, il ne remet aucunement en cause les structures politiques existantes. Il n'en reste pas moins que l'entrée de Zoug dans la Confédération est le résultat d'une conquête militaire et non un acte volontaire des principaux concernés[26].

[modifier] La paix de Brandebourg

Peinture représentant l'empereur Albert Ier du Saint-Empire.
Peinture représentant l'empereur Albert Ier du Saint-Empire.

En juillet de la même année 1352, le duc Albert se présente devant Zurich avec une armée, forçant ainsi les Confédérés a négocier la paix de Brandebourg, nommée en l'honneur du margrave Louis de Brandebourg, médiateur et initiateur de la paix qui sera signée le 1er septembre 1352 et qui retourne pratiquement à la situation de 1351 : Lucerne retourne sous la tutelle autrichienne, Zurich rend Rapperswil et les alliances avec Glaris et Zoug sont annulées. En contrepartie, l'Autriche reconnait le traité qui lie les Confédérés et Lucerne, renonce aux droits qu'elle prétendait avoir sur Schwytz et Unterwald et se retire du territoire zurichois.

Cette paix ne sera jamais vraiment respectée par les deux partis, qui vont s'efforcer, dans les mois qui suivent, de renforcer leurs positions respectives. La Confédération va progressivement reprendre le contrôle de ses territoires, à l'exception notable de Zoug, qui devra attendre 16 ans et la paix de Torberg en 1368 pour retourner dans l'alliance, au grand mécontentement de ses voisins de Schwytz.

[modifier] Berne

Représentation allégorique de Berne pendant la guerre de Laupen par la Chronique Spiezer Chronik de Diebold Schilling.
Représentation allégorique de Berne pendant la guerre de Laupen par la Chronique Spiezer Chronik de Diebold Schilling.

Dès le début du XIIIe siècle, Berne mène une vigoureuse politique d'expansion, qui se heurte successivement aux Habsbourg-Autriche, aux Kibourg-Berthoud et à la ville de Fribourg. Suite à la victoire de Louis de Bavière sur Frédéric le Bel, la ville conclut en 1323 sa première alliance avec les Waldstätten, également opposés aux Habsbourgs[27]. L'hostilité des différents adversaires de la ville se traduit par la formation d'une large coalition regroupant Fribourg, les évêques de Bâle et de Lausanne ainsi que de nombreux nobles de la partie francophone du territoire Suisse actuel qui envoient une déclaration de guerre à Berne lors des fêtes de Pâques de 1339. L'armée bernoise, commandée par Rodolphe d'Erlach et comprenant des troupes uranaises, schwytzoises, unterwaldiennes et soleuroises, part le 21 juin de Berne en direction de Laupen où elle écrase complètement ses adversaires lors de ce premier épisode de la guerre de Laupen qui se termine après la bataille du Schönberg le 24 avril 1340 où les faubourgs de Fribourg sont incendiés[28].

L'aide apportée à Berne par les Confédérés débouche sur une nouvelle alliance en 1341, avant que l'Autriche ne reprenne le contrôle de la ville en renouvelant son alliance avec Berne en 1348 et en tentant de l'inclure dans la paix générale qu'elle promouvais depuis son territoire. Une des principale restriction apportée lors de ce renouvellement est l'interdiction faite à Berne de conclure de nouvelles alliances sans l'accord autrichien[29]. Devant cette reprise en main, la ville de Zurich, également concernée par la nouvelle politique dirigiste des Habsbourg, va travailler durement à formaliser l'union de Berne à la Confédération. Cela sera chose faite en 1353, avec la signature d'un nouveau pacte marquant une alliance « perpétuelle » avec les trois cantons primitifs qui marque officiellement l'entrée de Berne dans la Confédération.

Plusieurs explications sont données sur la signature des trois cantons montagnards uniquement et non de Lucerne et Zurich. Si certaines sources prétendent que les deux cités ne voyaient pas forcément d'un très bon œil l'arrivée d'une nouvelle ville puissante dans l'alliance et préférèrent ne pas signer directement le traité[30], d'autres avancent le motif que, sans la signature de Lucerne et Zurich, ce pacte n'est considérée que comme un simple renouvellement d'une alliance existante et donc n'est pas soumis à l'approbation de l'Autriche[29]. Quoi qu'il en soit, le pacte signé entre Berne et les Confédérés est plus lâche que les précédents sur plusieurs points, dont en particulier les obligations réciproques d'aide militaire dont les zones sont moins clairement définies, et la possibilité laissée aux deux parties de poursuivre librement une politique d'alliance : Berne, tout comme Zurich, possède alors en effet un vaste réseau d'alliances et de pactes avec plusieurs entités de la région et tient à éviter de dégrader ses rapports avec l'Autriche.

[modifier] L'approfondissement de l'alliance

La Peste noire de Nicolas Poussin.
La Peste noire de Nicolas Poussin.

L'entité désignée sous le nom de Confédération des VIII cantons n'est, au milieu du XIVe siècle, pas une véritable Confédération ni un organisme uni au objectifs et contours bien définis, mais plutôt un réseau d'alliances diverses et relativement lâches, composé d'un noyau solide formé par les trois cantons primitifs, de la ville de Lucerne soumise aux Habsbourg et des deux villes impériales de Zurich et Berne, Glaris et Zoug n'y ayant fait qu'un rapide passage. Bien que ce type d'alliance ne soit alors ni rare ni spécifique, sont unicité vient du fait que des communautés à la fois paysannes et citadines aient pu créer et maintenir des liens de partenariat égalitaires : les différents exemples passés où une telle alliance avait été tentée les villes avaient alors très rapidement pris le dessus sur les campagnes, rompant ainsi l'égalité entre les partenaires. C'est en particulier le cas dans l'alliance conclue entre la communauté de Hasli et Berne en 1278 : moins de 50 ans après, en 1334, la communauté était absorbée par la ville dont elle devenait un simple quartier[31].

Outre les alliances politiques, plusieurs évènements majeurs se produisent dans cette période du XIVe siècle : la peste noire se répand en 1349 dans le pays en provenance d'Asie centrale. Les chiffres avancés par les chroniques de l'époque parlent de 60 000 victimes à Genève, ou 14 000 à Bâle, certaines estimations montrent qu'un quart des 800 000 habitants du territoire actuel de la Suisse sera tué par l'épidémie qui est relatée par les tableaux de la danse macabre du pont de Lucerne[32].

Autre catastrophe en 1356, un important tremblement de terre rase quasiment totalement la ville épiscopale de Bâle : le toit du cœur de la cathédrale s'écroule sur l'autel et les cloches fondent dans l'incendie qui suivit.

[modifier] Sempach

[modifier] La reconquête de Zoug et la charte des prêtres

Plan de Zoug du XVIe siècle.
Plan de Zoug du XVIe siècle.

En 1357, Rodolphe IV de Habsbourg-Autriche, gendre de l'empereur Charles IV Habsbourg, est nommé bailli impérial pour toute la région couvrant le nord des Alpes et l'Alsace. De nature ambitieuse, il s'oppose de plus en plus fréquemment à l'empereur, jusqu'à tenter d'usurper les droits d'un duc de Souabe. À la mort de Rodolphe Brun en 1360, Zurich se range clairement du côté de l'empereur, faisant ainsi perdre un appui important à l'Autriche. En remerciement, l'empereur confirme les libertés des Waldstätten et conclu plusieurs pactes avec Zurich et Berne.

Appuyé par l'empereur, Zurich reprend alors ses visées sur Zoug, peu avant la mort de Rodolphe IV en 1365, qui laisse le pouvoir à ses deux jeunes frères, offrant ainsi une chance inespérée aux Confédérés de part la faiblesse des Habsbourgs : Schwytz envahit la vallée zougoise, place la ville sous son contrôle et rétabli le pacte de 1352 sans pratiquement provoquer de réaction habsbourgoise. En 1369, un traité proposé par Zurich et Berne est signé entre Schwytz et l'Autriche sur le futur de Zoug : l'Autriche se réserve le droit de recourir aux armes pour faire valoir ses droits pendant une année, faute de quoi elle doit abandonner à Schwytz ses droits de souveraineté sur la ville et le pays avoisinant[33].

Le 7 octobre 1370, les six Confédérés contrôlant le passage du Gothard, dont Zoug qui y apparaît comme un contractant à part entière, mais sans Berne encore liée à l'Autriche pour toute nouvelle alliance, signent une nouvelle charte appelée dès le XVIe siècle Pfaffenbrief ou en français charte des prêtres[34]. L'importance de ce texte tient tant dans son contenant, qui voit pour la première fois apparaître l'expression unser Eydgnossenschaft pour évoquer l'ensemble des pays confédérés, que dans son contenu. En effet, ce texte unifie les différents droits existants et rend chaque homme égal devant la loi commune rendue de la même manière, par des juges locaux, que l'on soit noble ou roturier, que l'on soit laïc ou religieux. Le texte prévoit également que les ressortissants autrichiens vivant sur le territoire confédéré doivent prêter un serment d'allégeance qui, en cas de conflit, doit primer sur tout autre.

Par cette charte, les cantons s'engagent également à assurer la sécurité sur les routes entre le Gothard et Zurich, interdisent la guerre privée et spécifient plusieurs procédures liées aux dettes, à la prise de gages et aux poursuites pénales, marquant ainsi le passage à une conception juridique fondée sur le droit territorial et non plus personnel[35]. Plusieurs points de friction ne sont toutefois pas résolu par cette charte, et en particulier l'opposition entre les campagnes et les villes qui se manifeste en particulier par l'antagonisme marqué entre Zurich et Schwytz sur le statut de Zoug. De même, les problèmes potentiellement liés à la multiplicité des alliances, parfois contradictoires, ne sont pas abordés dans ce document[36].

[modifier] Les Gugler et la guerre de Berthoud

Le château de Berthoud de nos jours.
Le château de Berthoud de nos jours.

De 1375 à 1384, la région est directement touchée par deux conflits armés qui vont permettre aux Confédérés de renforcer leur collaboration militaire tout en étendant leur sphère d'influence au détriment de la famille Habsbourg-Autriche et de ses alliés locaux.

En 1375, une troupe de 22 000 mercenaires français et anglais, d'anciens soldats licenciés lors d'une trève de la guerre de Cent Ans, pille et ravage les régions traversées. Ils sont appelés Gugler, en référence à leur signe distinctif qui est un casque en forme de capuchon (Guggel en allemand). Commandés par le Français Enguerrand VII de Coucy, petit-fils du vaincu de la bataille de Morgarten Léopold Ier du Saint-Empire qui désirait récupérer les territoires familiaux[37], ils traversent les cols du Jura au début du mois de décembre 1375 et ravagent la plaine de l'Aar. Divisant ses troupes en trois, Coucy s'installe dans le couvent de Saint-Urban, situé sur la commune de Buttisholz et confie une partie des troupes au capitaine Jean de Vienne, originaire du sud de la France, à Anet et l'autre au capitaine gallois Owen Lawgoch à Fraubrunnen[38].

Des habitants des régions concernées, par la suite rejoints par des gens de la ville de Berne, excédés par les vols, viols et destructions, attaquent et infligent des pertes importantes au Gugler dans des combats nocturnes. Ces pertes, couplées à l'hiver rigoureux et au manque de ressources du pays, les poussèrent finalement à se retirer sans que le corps principal n'ait livré bataille. Ces évènements ont été commémorés par des pierres à Fraubrunnen qui rappellent le courage des habitants face aux envahisseur; de la même manière, un champ d'Anet porte le nom de Gugleracker, soit littéralement « le champ des Gugler »[37].

À la même période, le duc Léopold III de Habsbourg, qui avait récemment reçu plusieurs pays, dont la Styrie, le Tyrol et la Haute-Alsace, poursuit une politique agressive d'acquisitions dans le but d'établir une continuité territoriale entre le Tyrol et l'Alsace, en passant par Fribourg. Il se fait ainsi donner en gage plusieurs seigneuries de la plaine de l'Aar, parmi lesquelles celles de Nidau et de Büren, avant de s'attaquer à la ville de Bâle, alors opposée à l'évêque de Bâle, dont il acquiers en 1376 le bailliage. Enfin, le duc pouvait espérer récupérer l'ensemble des terres appartenant aux comtes de Kybourg-Berthoud, vassaux du duc, dont le déclin semblait annoncé[39].

Malheureusement, la situation devait échapper au duc suite à l'attaque nocturne imprévue du 11 novembre 1382 contre la ville de Soleure, alliée de Berne, par le comte Rodolphe II de Kybourg. Très endetté, celui-ci avait tenté ce coup de main irréfléchi pour forcer la ville à lui restituer des gages[40]. Berne réagit rapidement et, avec l'aide financier de Bâle et militaire de Neuchâtel et des Confédérés, attaque les Kybourg lors ce qui sera par la suite appelé la guerre de Berthoud (en allemand Burgdorferkrieg, le nom allemand de la ville était Burgdorf), ou guerre de Kybourg.

Malgré l'utilisation de catapultes et, pour la première fois dans l'histoire militaire de la région, de canons et d'arquebuses, le siège de la ville de Berthoud ne connait pas le succès et doit être levé après 45 jours. Les Confédérés proposent leur médiation et Berne achète aux Kybourg les villes de Berthoud et de Thoune le 5 avril 1384 avant de signer la paix deux jours plus tard. Cette opération permet aux Bernois de s'établir durablement dans l'Oberland et dans l'Emmental[40].

[modifier] Les batailles de Sempach et de Näfels

Fresque représentant la bataille de Sempach à l'intérieur de la chapelle mortuaire.
Fresque représentant la bataille de Sempach à l'intérieur de la chapelle mortuaire.

Pour contrer la présence autrichienne qui se fait de plus en plus pesante, les villes confédérées organisent pendant l'hiver 1385-1386 plusieurs expéditions où Zurich annexe Rapperswil, Zoug reprend Saint-Andreas et Lucerne Rothenburg, ce qui provoque l'irritation du duc Léopold III. Lorsque Lucerne accorde sa protection et la combourgeoisie à l'Entlebuch ainsi qu'à Sempach, le duc réunit son armée et convoque ses alliés de la région pour marcher sur la ville[41]. Les troupes autrichiennes, fortes de plusieurs milliers d'hommes, se heurtent le 9 juillet 1386 aux 2 000 Lucernois, renforcés par des contingents uranais, obwaldiens, zurichois et schwytzois sur le plateau, près du village de Sempach qui donnera par la suite son nom à cette bataille[42].

Malgré la présence d'une forte cavalerie lourde habsbourgeoise, les troupes autrichiennes sont mises en déroute, accablées par la chaleur. Le duc d'Autriche refuse de se retirer et est tué dans la bataille; une chapelle mortuaire, œuvre votive des bourgeois de Lucerne, sera érigée en 1387 sur le lieu où il est tombé[43]. L'acte héroïque d'Arnold de Winkelried, qui se serait sacrifié à cette occasion pour ouvrir un passage aux troupes suisses, tient quand à lui bien plus du mythe que de la vérité historique[44]. Quoi qu'il en soit, la défaite de Sempach représente un coup très dur pour l'Autriche, dont la faiblesse temporaire est mise à profit par plusieurs entités de sa frontière occidentale, telles que les villes de Bâle et de Soleure, pour s'émanciper et qui voit son influence fortement diminuer sur le plateau Suisse[45].

Le mémorial de la bataille de Näfels.
Le mémorial de la bataille de Näfels.

Deux ans plus tard, les Autrichiens prennent d'assaut la petite ville glaronaise de Weesen, occupée par les Glaronais et les Confédérés depuis 1386, dans la nuit du 21 au 22 février 1388 avant de se lancer en direction de la ville de Glaris, accusée de rébellion en faveur de la Confédération en deux colonnes, l'une de 5 000 soldats et l'autre de 1 500. Les 400 Glaronais, épaulés par quelques Schwytzois et Uranais, laissent approcher la première colonne autrichienne et l'attaque alors que les troupes se livrent au pillage dans la ville de Näfels, avant de poursuivre les soldats en fuite dont un grand nombre finit noyé la Maag suite à l'effondrement d'un pont[46]. Au total, près de 1 700 combattants autrichiens seront tués contre seulement 54 Glaronais et Confédérés qui érigeront, en 1389, une chapelle commémorative. Suite à cette bataille, Glaris s'émancipe totalement de la tutelle autrichienne et renoue son alliance avec les Confédérés.

[modifier] Le convenant de Sempach

Vue actuelle du village de Sempach depuis le lac.
Vue actuelle du village de Sempach depuis le lac.

Cette double victoire des Confédérés fait grand bruit en Europe et fait du village de Sempach un lieu de villégiature, mais également de réunion entre les différents cantons. C'est ainsi que, lors des célébrations du septième anniversaire de la bataille en 1393, les chefs politiques et militaires signent le 10 juillet le convenant de Sempach[47] qui confirme la charte des prêtres et définit des règles de droit public et de discipline militaire durant et après les combats. Le convenant définit également la manière d'engager un conflit, qui ne peut l'être qu'après une délibération commune et prévoit une protection, en temps de guerre des « femmes non armées »[48]. Cette auto-discipline dans le domaine militaire va permettre la conclusion de la paix de vingt ans instaurée avec l'Autriche en 1394.

L'une des raisons politiques à ce nouveau traité est la rupture temporaire de l'alliance confédérée par Zurich qui signe à nouveau un traité avec l'Autriche en 1393. Il faudra quelques années de pression de la part des cantons primitifs ainsi que des troubles internes survenus en ville pour que Zurich accepte finalement de dénoncer cette alliance interdite par les pactes précédent et reprenne sa place dans la Confédération[49].

Tout en restant des sujets du Saint Empire romain germanique, les Confédérés ont alors plus ou moins assuré leur indépendance vis-à-vis des seigneurs locaux et particulièrement des Habsbourgs, leur offrant ainsi la possibilité de s'étendre sur les territoires avoisinants dès le début du XVe siècle. Toutefois, la Confédération n'est encore qu'un assemblage disparate de communautés liées par des besoins défensifs face à l'Autriche des Habsbourgs, sans autorité centrale[50].

[modifier] Les conquêtes du XVe siècle

Le château de Laufen, au dessus des chutes du Rhin, longtemps possession autrichienne.
Le château de Laufen, au dessus des chutes du Rhin, longtemps possession autrichienne.

Après les défaites de Sempach et de Näfels, les ducs autrichiens vont accepter à plusieurs reprises de confirmer la paix entre les Confédérés et eux, tout d'abord sous la forme d'une trêve en 1389, renouvelée en 1394 pour vingt ans puis convertie en paix « éternelle » le 28 mai 1412 de 50 ans[51].

Au début du XVe siècle, les Habsbourg possèdent encore de larges parties du territoire de ce qui deviendra la Suisse plus tard : l'Argovie, la Thurgovie, le Fricktal, mais également la quasi-totalité de l'ancien domaine de la famille Kybourg, plusieurs districts de l'actuel canton de Lucerne, ainsi que les villes de Schaffhouse, Diessenhofen, Rheinfelden et Laufenbourg sur le Rhin, sans oublier Fribourg[52]. Toujours dans le but de relier ses possessions du Vorarlberg avec celles d'Alsace en passant par la Thurgovie et profitant de leur puissance financière, les ducs autrichiens vont progressivement devenir directement ou indirectement de plusieurs territoires, parmi lesquels le plus important sera celui de l'abbé de Saint-Gall qui se range sous la protection du duc Léopold IV d'Autriche le 23 janvier 1392[53]. Ces différents achats vont toutefois progressivement grever les capacités financières autrichiennes, offrant ainsi aux Confédérés plusieurs possibilités d'étendre leur propre territoire à moindre frais.

En effet, les ligues suisses vont également, pendant la majeure partie du siècle, tenter de s'agrandir soit directement par l'adjonction de nouveaux territoires, soit en étendant leur influence économique (pour les villes) ou politique (pour les cantons montagnards). Dans ce but, tous les moyens seront bons : la diplomatie, l'économie, mais également parfois la force[54].

Les méthodes d'expansion pacifiques, liées à l'économie, permettent en particulier aux villes de Zurich et Berne (ainsi que Lucerne dans une moindre mesure) de sécuriser leur accès aux denrées alimentaires. Ainsi Zurich va grignoter progressivement les possessions Habsbourgeoises dans la région du lac de Zurich. En particulier, la ville obtient en 1418 un droit de rachat sur le comté de Kybourg (comprenant les districts de Kloten, Embrach, Winterthour et Kybourg) qu'elle fait valoir pour 8 750 florins en 1424, doublant ainsi son territoire[55]. Berne, de son côté, va largement utiliser les traités de combourgeoisie pour étendre son influence sur Fribourg, Neuchâtel et Gruyère principalement[56] et jusqu'à Château-d'Œx[57]. Parmi les autres alliances avec les petits États avoisinants, Uri, Unterwald et Lucerne s'accordent avec l'évêque du Valais et les patriotes haut-valaisans en 1403. Enfin, en 1406, Lucerne rachète aux comtes d'Aarberg-Valangin la seigneurie de Willisau[56].

[modifier] La guerre d'Appenzell

Représentation de la guerre d'Appenzell dans les chroniques de Stumpf, en 1548.
Représentation de la guerre d'Appenzell dans les chroniques de Stumpf, en 1548.

Au tout début du XVe siècle, la population essentiellement paysanne d'Appenzell se soulève contre l'abbé de Saint-Gall qui exerce une avouerie impériale depuis quelques années sur les quatre communes de la région après avoir signé en 1392, une alliance, renouvelée en 1402, avec l'Autriche[58]. Véritable camp retranché sur la route menant aux cols rhétiques des Alpes, la région d'Appenzell voit son soulèvement soutenu par Schwytz sous la forme d'un traité de combourgeoisie en 1403 qui prévoit que la directions des opérations miliaires soit confiée à un landmann schwytzois. Sous ses ordres et aidés de mercenaires, les montagnards attaquent et défont en mai 1403 l'armée réunie par le couvent et la ville de Saint-Gall à Vögelinsegg avant d'accorder la paix, le 23 avril 1304 aux villes de la région (et en particulier à Saint-Gall), tout en la refusant à l'évêché et à l'abbé du couvent[59]. Le duc Frédéric IV, tenu d'intervenir en raison de son alliance avec l'abbé, se porte au secoues de l'abbaye mais subit une défaite à la bataille au Stoss en 1405[60].

Suite à cette victoire, Appenzell va s'allier avec la ville de Saint-Gall pour fonder la ligue au-dessus du lac, dirigée contre la noblesse et le régime féodal et à laquelle vont ensuite adhérer les villes et les campagnes du Rheintal, du Vorarlberg et du Liechtenstein qui entrent également en révolte. 67 châteaux sont pris par les insurgés qui les détruisent et organisent, à la place de l'ancien ordre féodal, des communes indépendantes démocratiques de la Thurgovie jusqu'aux portes du Tyrol. La montée en puissance de la ligue atteint son appogée le 6 juillet 1406, lorsque le duc d'Autriche signe un armistice qui confirme les annexions et force l'abbé de Saint-Gall à se placer sous la protection conjointe de la ville de Saint-Gall et d'Appenzell[58].

La révolte de la noblesse prend forme le 13 janvier 1408 lorsque des membres de la Ligue des chevaliers de Saint-Georges dégagent la ville de Bregenz alors assiégée depuis des mois, et défont les Appenzellois qui regagnent alors rapidement leurs montagnes d'origine[61]. Le roi Robert Ier du Saint-Empire abroge la ligue par un arbitrage prononcé à Constance le 4 avril 1408 qui confirme les droits du prince-abbé sur Appenzell. La région va toutefois renforcer son indépendance en 1411 en signant un traité de combourgeoisie avec l'ensemble des Confédérés, excepté Berne[58]. Par la suite, et malgré un arbitrage confédéré en 1421, les Appenzellois continuèrent à refuser de payer des impôts au prince-évêque, allant jusqu'à ce faire frapper d'interdit en 1426, puis vaincre par le comte Frédéric VII de Toggenbourg aidé à nouveau par les chevaliers de Saint-Georges près du village de Hub, entre Gossau et Herisau, le 2 décembre 1428[58]. Le conflit ne pris finalement fin que l'année suivante sur une médiation confédérée qui confirmait les droits de l'abbé de Saint-Gall.

Les guerres d'Appenzell auront eu, pour la Confédération, le mérite de soustraire Saint-Gall et Appenzell de l'influence souabe pour lier ces deux régions à sa sphère d'intérêt, créant ainsi les prémices de ce qui allait devenir par la suite la Suisse orientale dont le Rhin devenait une frontière naturelle.

[modifier] La Léventine et Arbedo

Le château de Montebello à Bellinzone.
Le château de Montebello à Bellinzone.

Les deux cantons d'Uri et d'Obwald n'ont, pour leur part, aucun moyen d'étendre leur territoire, si ce n'est à travers le Gothard en direction de la Léventine. Or, cette région, propriété du duché de Milan, entre en rébellion en 1403, profitant de querelles de succession et cherche l'appui des Waldstätten qui lui proposent un combourgeoisie qui s'apparente plutôt à un protectorat : en plus de différents privilèges économiques, tel que la liberté de transit, les Confédérés s'arrogent le droit d'intervenir militairement à tout moment dans les vallées tessinoises ainsi que de se dégager de tout devoir. Un accord semblable est signé en 1407 avec les barons de Sax possesseurs des châteaux de Bellinzone et qui acceptent, à leur tour, d'exempter les produits confédérés de tout péage avant que les deux cantons ne se lancent dans une politique offensive contre les vallées d'Ossola (voie d'accès au Simplon[62], de Maggia et de Verzasca qui durera de 1410 à 1417 et se conclura par l'achat de la région de Bellinzone en 1419.

Philippe-Marie Visconti, le duc de Milan, ne reste pas sans réagir à cet expansionnisme au sud et, après avoir proposé sans succès aux Confédérés de leur racheter Bellinzone, envoie le condottiere Francesco Bussone, qui reprend en quelques jours Bellinzone, ainsi que la Léventine. Les 2 500 hommes des troupes confédérées[63] tentent d'assièger Bellinzone avant de se replier près d'Arbedo où ils sont attaqués et défaits au matin du 30 juin 1422 par les 16 000 hommes, dont 5 000 cavaliers de Milan.

Après cette défaire, Uri et Obwald doivent renoncer à l'ensemble de leurs conquêtes au sud du mont Piottino et voient les franchises douanières rétablies par le traité de paix signé en 1426. Cette défaite va causer une division parmi les Confédérés entre les participant à l'expédition et ceux qui s'y sont abstenu (Berne en particulier) ou qui ont envoyé trop tardivement leurs renforts (tel que Zurich)[63].

[modifier] La capture de l'Argovie et de la Thurgovie

Représentation du siège de Baden en 1415.
Représentation du siège de Baden en 1415.
Ruine du château de Baden, au dessus de la vieille-ville.
Ruine du château de Baden, au dessus de la vieille-ville.

Dans le cadre du Grand Schisme d'Occident, le comte Frédéric IV d'Autriche est mis au ban de l'empire en 1415 par l'empereur Sigismond Ier du Saint-Empire qui ordonne la confiscation de ses terres pour avoir soutenu l'antipape Jean XXIII[64]. Alors que la plupart des cantons vont hésiter à s'engager en vertu de la paix avec l'Autriche, confirmée trois ans plus tôt[65], Berne fait taire ses scrupules et envahit au printemps la région de l'Argovie en deux semaines seulement pendant lesquelles ses troupes se rendent maitre des villes d'Aarau, de Zofingue, de Lenzburg et de Brugg, ainsi que de la plupart des châteaux de la vallée de l'Aar et les vallées latérales[66]. Le territoire est alors divisé entre Berne (pour la grande majorité), Zurich et Lucerne, avec la création de deux bailliages communs sur les régions de Baden et du Freiamt, administrés par l'ensemble des cantons[67]. Lors de la réconciliation entre le duc d'Autriche et l'empereur le 7 mai 1415 déjà, les Confédérés refusèrent de rendre le territoire argovien qui leur sera finalement abandonné par Sigismond contre le versement de dix milles florins.

Sensiblement de la même manière, lorsque le pape Pie II excommunie Sigismond de Habsbourg, duc d'Autriche en 1460, les Confédérés, à l'exception de Berne, en profitent pour s'emparer de la Thurgovie, pendant de l'Argovie à l'est de Zurich[68]. Dès le 1er juin 1461, date de la signature de la paix avec l'Autriche qui confirme la possession des pays conquis, ceux-ci sont transformés, de même que Sargans en 1483 puis le Rheintal en 1490, en bailliages communs[69].

[modifier] Le Toggenbourg et l'ancienne guerre de Zurich

Le comté du Toggenbourg en 1436.
Le comté du Toggenbourg en 1436.

La région du Toggenbourg, située au nord-est de la Suisse actuelle dans le canton de Saint-Gall, est le théâtre d'un affrontement diplomatique puis militaire entre la plus importante ville de la Confédération, Zurich, et le plus puissant des cantons forestiers, Schwytz. Ces deux cantons, en effet, lorgnent depuis des années sur ce territoire, trait d'union reliant la ville de Zurich à celle de Coire et ouvrant l'accès aux cols rhétiques. La maison de Toggenbourg, représentée par le comte Frédéric VII, avait pu, dès le début du XVe siècle et grâce à une situation financière saine, prendre certains domaines autrichiens en nantissement tout en signant différents traités avec ses voisins. Tout d'abord proche des Zurichois avec la conclusion de traités en 1400, 1405 et 1416, le comte va, suite à la signature en 1419 d'un traité de combourgeoisie entre Zurich et son ennemi juré l'évêque de Coire, se tourner vers les Schwytzois en 1428 à qui il remet la forteresse de Grinau sur la Linth[70].

Représentation de Frédéric VII de Toggenbourg sur son lit de mort.
Représentation de Frédéric VII de Toggenbourg sur son lit de mort.

À la mort de Frédéric VII le 30 avril 1436 sans descendance et sans testament, de nombreux prétendants réclament le territoire du Toggenbourg, dont l'Autriche[71] , Zurich, Glaris et Schwytz, à qui les autochtones font allégeance le 20 décembre 1436, suite à plusieurs mois d'intenses querelles juridiques et diplomatiques[72]. Le refus de Zurich d'accepter cette décision force les cantons neutres à convoquer une Diète fédérale le 23 février 1437 qui confirme le statu-quo. Les Zurichois s'obstinent, ferment leurs marchés aux Schwytzois qui répliquent en envahissant le territoire zurichois le 2 novembre 1440 avec le soutien des cinq autres cantons qui se rangent tous du côté des montagnards dans ce qui sera par la suite appelé l'ancienne guerre de Zurich. En trois jours, les troupes zurichoises abandonnent la campagne et se réfugient dans la ville, assiégée aussitôt par les troupes confédérées qui forcent Zurich a signer une paix défavorable le 1er décembre 1440, au profit de Schwytz[73].

Combat naval entre Zurichois et Schwytzois sur le lac de Zurich en 1440.
Combat naval entre Zurichois et Schwytzois sur le lac de Zurich en 1440.

Le landmann zurichois Rudolf Stüssi va alors se tourner vers l'Autriche, dont un représentant, Frédéric III vient juste d'être nommé empereur, marquant ainsi le retour de la famille Habsbourg au plus hautes fonctions. L'accord prévoit une aide zurichoise à la reconquête de l'Argovie et de Baden par l'Autriche, en l'échange pour Zurich du Toggenbourg. Dès cet accord connu, Schwytz et Glaris déclarent le 20 avril 1443 la guerre à Zurich, suivis peu de temps après pas les autres cantons qui mobilisent 15 000 hommes pour assiéger la ville[74]. Malgré plusieurs combats gagnés, dont celui de Saint-Jacques-sur-la-Sihl, les Confédérés ne parviennent pas à s'emparer de la ville, conduisant les protagonistes à conclure une trêve de huit mois, proposée par l'évêque de Constance qui organise pendant cette période des négociations, infructueuses, entre les deux parties[75]

Représentation de la bataille de Zurich, tirée de la Chronique de Gerold Edlibac.
Représentation de la bataille de Zurich, tirée de la Chronique de Gerold Edlibac.

La reprise des hostilités, le 23 avril 1444, marque l'entrée dans le conflit du roi de France Charles VII, appelé en renfort par l'empereur. Suite à une trêve signée avec l'Angleterre, le monarque français voit dans cet appel une manière efficace de se débarrasser de certains de ses mercenaires, mis au chômage suite à la suspension des hostilités et envoie 30 000 hommes commandés par son fils Louis[76]. Les Confédérés, devant cette arrivée massive, envoient une mission de reconnaissance d'environ 1 500 hommes dans la région de Bâle qui se heurte aux gros des troupes françaises le 26 août 1444 à Saint-Jean-sur-la-Brise et se fait totalement détruire tout en forçant l'armée française à battre en retraite. Apprenant la nouvelle de cette défaite, les Confédérés (qui commencent à cette période à se faire appeler « Schwyzer »[77]) lèvent le siège de Zurich.

Un guerre larvée va toutefois se poursuivre pendant les deux années suivantes, jusqu'au 13 juillet 1450 où la paix est finalement signée suite à la lassitude des combattants : Zurich retrouve sa place dans la Confédération ainsi que la plupart des territoires qui lui ont été pris en l'échange de quoi la ville reconnaît que son droit de conclure des traités est subordonné au lien fédéral, rendant ainsi caduc son alliance avec l'Autriche[78]. Le Toggenbourg, objet initial de la guerre, ne profitera ni à Schwytz, ni à Zurich : en effet, le territoire passe en 1468 sous la domination de l'abbé de Saint-Gall pour la somme de 14 500 florins[79]. Ce dernier conservera ce territoire jusqu'en 1798.

[modifier] Les guerres de Bourgogne

Portrait de Charles le Téméraire, réalisé par Rubens vers 1618.
Portrait de Charles le Téméraire, réalisé par Rubens vers 1618.

Pour la première fois entre 1474 et 1477, la Confédération va se mêler directement de politique européenne, prise entre les intérêts croisés du duc d'Autriche Sigismond, du roi Louis XI de France et du duc de Bourgogne Charles le Téméraire[80]. Celui-ci, suite à l'annexions de différentes régions, contrôle en effet un vaste territoire qui s'étend des Pays-Bas jusqu'au lac Léman et au Rhône et qui se trouve encore agrandi des possessions autrichiennes dans l'Alsace actuelle suite à la signature du traité de Saint-Omer, le 9 mai 1469.

Alliée au duché de Savoie, la Bourgogne encercle de fait quasiment les villes de Fribourg, Soleure et surtout Berne, qui se trouve ainsi gênée dans sa politique Drang nach Westen (littéralement poussée vers l'ouest)[81]. Niklaus von Diesbach, diplomate bernois, va œuvrer dès 1463 auprès du roi de France pour le persuader de former une coalition anti-bourguignonne qui sera finalement officialisée sous la forme d'un traité signé le 4 janvier 1975, puis anti-datée du 2 octobre 1474[82]. Dans le même temps, la Confédération signe une paix perpetuelleavec l'Autriche, ancien ennemi, le 2 janvier 1475, suivie d'une alliance de dix ans avec Soleure, Strasbourg, Bâle, Colmar, Sélestat, ainsi que les évêques de Strasbourg et de Bâle le 31 mars 1474[80].

[modifier] Les batailles du pays de Vaud

Représentation de la bataille de Grandson tirée de la chronique de Diebold Schilling.
Représentation de la bataille de Grandson tirée de la chronique de Diebold Schilling.

Fort de ces différents soutiens, Berne et Fribourg envoient plusieurs corps francs dès le printemps 1475 dans le pays de Vaud appartenant à la Savoie. Ces bandes vont, en quelques mois, s'emparer de 16 villes et 43 châteaux[83], dans le même moment où les Haut-Valaisans s'emparent du Bas-Valais. En mai 1475, Berne occupe ainsi les seigneuries de Grandson, Orbe, Montagny, Echallens, Aigle et le Chablais, sur la rive droite du Rhône.

Après plusieurs hésitations et refus des cantons neutres, les Confédérés déclarent, le 14 octobre 1475, la guerre au comte de Romont, allié des Bourguignons dont le duc, qui s'est entre-temps réconcilié avec le roi de France le 13 septembre 1475[84] se doit de réagir. Malgré un premier succès sans conséquence, Charles le Téméraire sera battu par les troupes confédérées venues finalement en renfort de Berne lors de la bataille de Grandson du 2 mars 1476,et de celle de Morat le 22 juin de la même année, avant de trouver la mort pendant la bataille de Nancy le 5 janvier 1477[80].

[modifier] Les congrès de Fribourg et Zurich

Pillage du camp de Charles le Téméraire par les Suisses après la bataille de Grandson.
Pillage du camp de Charles le Téméraire par les Suisses après la bataille de Grandson.

Deux congrès internationaux sont organisés à la fin des guerres de Bourgogne pour fixer les conditions de la paix et régler les détails et la répartition territoriale.

Le premier de ces deux congrès se tient à Fribourg le 25 juillet 1476 et rassemble les Confédérés, le prince Louis de Bourbon, gendre du roi Louis XI et les envoyés de l'archiduc d'Autriche, du comte palatin, des évêques de Bâle et de Strasbourg ainsi que le duc de Lorraine et des députés des villes du Pays de Vaud et l'évêque de Genève représentants la Savoie[85]. Après 22 jours de congrès, les participants signent un accord selon lequel le Pays de Vaud est rétrocédé à la Savoie contre 50 000 florins[86]. Incapables de verser cette somme, les Savoyards seront dans l'incapacité de verser aux Confédérés les montants prévus par le traité et devront hypothéquer le pays de Vaud pour s'acquitter de leurs dettes[85].

Le second congrès se tient du 6 au 24 janvier 1478 à Zurich et rassemble sensiblement les mêmes participants[87]. Le traité qui conclut ce congrès, appelé parfois paix de Zurich, formalise la vente par la Confédération de la Franche-Comté à Marie de Bourgogne pour la somme de 25 000 florins[88]. De fait, la Confédération ne va conserver que les territoires de Grandson, Orbe (Vaud) et Echallens qui deviennent des baillages communs, alors que Berne ne conserve que le territoire d'Aigle.

La mort de Charles le Téméraire va marquer à la fois l'effondrement de l'État bourguignon et l'apogée des Confédérés dont la réputation d'invincibilité militaire les placent sur le même plan que les archers anglais auprès des puissances européennes[89]. Sur le plan intérieur, les guerres de Bourgogne marquent également le début du glissement du pouvoir au sein de l'alliance des cantons primitifs et campagnards vers les villes, Berne et Zurich en tête[90]. Cette division va marquer profondément l'organisation politique et sociale de ce qui va devenir, lors des années suivantes, la Confédération des XIII cantons.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Jacques Bouquet, Histoire de la Suisse, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2005 (ISBN 2130545009)
  • Collectif, Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, Payot, Lausanne, 1982 (ISBN 2601030178)
  • Georges Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, First, 2007 (ISBN 978-2-7540-0489-3)
  • Joëlle Kuntz, L'histoire suisse en un clin d'œil, Zoé, Genève, 2006 (ISBN 978-2-88182-580-4)

[modifier] Sources

  1. Jean-Jacques Bouquet, op. cit., p. 21
  2. Extension de la Confédération de 1332 à 1353 sur cliotexte (textes des traités traduits en français)
  3. Jean-Jacques Bouquet, Histoire de la Suisse, coll. « Que sais-je » page 14
  4. Voir le Pacte fédéral suisse sur Wikisource
  5. Georges Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls pages 76-77
  6. Pacte de Brunnen (1315) sur Le droit Suisse. Consulté le 25 avril 2008
  7. Guy P. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses page 164
  8. ibid. page 159
  9. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit page 164
  10. Une traduction du pacte est disponible sur Antoine Castell, Les chartes fédérales de Schwyz, Einsiedeln, 1938 pages 53-56
  11. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op.cit. page 83
  12. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit page 165
  13. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op.cit. page 83
  14. Joëlle Kuntz, L'histoire suisse en un clin d'œil page 108
  15. J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse op. cit., coll. « Que sais-je » page 23
  16. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op. cit. page 165
  17. Des extraits traduits du pacte est disponible sur Antoine Castell, Les chartes fédérales de Schwyz, Einsiedeln, 1938 pages 61, 65-66
  18. ab G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls page 85
  19. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op. cit. page 167
  20. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls page 84
  21. ab Glaris (canton) en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  22. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit. page 85
  23. Une traduction du pacte est disponible sur Antoine Castell, Les chartes fédérales de Schwyz, Einsiedeln, 1938 pages 70-73
  24. J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse, coll. « Que sais-je? » page 23
  25. abc G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op. cit page 170
  26. ab G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit. page 86
  27. Berne (canton) : 2 - Histoire politique du Moyen Age à la fin du XVIIIe siècle en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  28. Laupen, guerre de en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  29. ab G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op. cit. page 171
  30. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit. page 87
  31. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op. cit. page 173
  32. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit. page 84
  33. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit, page 185-186
  34. Une traduction de la charte est disponible sur David Lasserre, Alliances confédérales. 1291-1815, Erlenbach, Zurich, 1941
  35. Charte des prêtres en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  36. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit, page 187
  37. ab G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit page 89
  38. Gugler en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  39. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit page 188
  40. ab Berthoud, guerre de en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  41. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 190
  42. La bataille de Sempach et les temps qui précédent sur atrium. Consulté le 8 mai 2008
  43. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit pages 91-92
  44. Emile Frey, Le Suisse Sous Les Drapeaux, Zahn, Neuchâtel, 1907 page 109
  45. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 192
  46. Näfels, bataille de en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  47. Une traduction est disponible sur David Lasserre, Alliances confédérales. 1291-1815, Zurich, 1941
  48. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls op. cit. pages 92-93
  49. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. pages 192-193
  50. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. pages 194-195
  51. J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse, coll. « Que sais-je? » page 28
  52. Nicolas Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 233
  53. Habsbourg, Léopold IV de en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  54. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. pages 229-231
  55. Kyburg - Du comté au district zurichois en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  56. ab N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 234
  57. Château-d'OEx en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  58. abcd Appenzell, guerres d' en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  59. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 245
  60. (en) John Wilson, History of Switzerland, Carey & Lea, 1832 page 95
  61. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 246
  62. Expéditions au sud des Alpes en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  63. ab Arbedo, bataille d' en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  64. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 93
  65. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. pages 229-231 page 237
  66. Argovie Bernoise en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  67. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 94
  68. {J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse op.cit., coll. « Que sais-je? » page 28
  69. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 273
  70. N. Morardl, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 253
  71. Johannes von Müller, Robert Glutz-Blotzheim, Johann Jakob Hottinger, Louis Vulliemin et Charles Monnard, Histoire de la Confédération suisse, 1842 page 37-29
  72. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 96
  73. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 258
  74. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 96
  75. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 260
  76. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 97
  77. N. Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 262
  78. ibid. page 263
  79. Manget Barde, Dictionnaire historique, politique et géographique de la Suisse, 1788 page 182
  80. abc Guerres de Bourgogne - Déroulement des faits en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  81. G. Andrey, Hisoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 98
  82. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 267
  83. G. Andrey, Hisoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 100
  84. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 290
  85. ab Auguste Verdeil, Histoire du Canton de Vaud, vol. III : Le pays de Vaud sous la maison de Savoie. XIIIe-XVIe siècle., « Chapitre IX »
  86. Les guerres de Bourgogne sur memo.fr
  87. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 102
  88. Collectif, Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande, Société d'histoire de la Suisse romande, 1849
  89. G. Andrey, Hisoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 100
  90. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 291
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