Barnett Newman

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À gauche l'obélisque brisé de Barnett Newman à l'Université de Washington
À gauche l'obélisque brisé de Barnett Newman à l'Université de Washington

Barnett Newman (29 janvier 1905, New York - 4 juillet 1970, New York) est un peintre américain. Il est un des représentants les plus importants de l'expressionnisme abstrait et l'un des premiers peintres de la Colorfield Painting.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Newman est né au 480 Cherry Street sur le Lower East Side de Manhattan à New York, fils d'immigrants juifs de Russie, Abraham et Anna (nés, respectivement, en 1874 et 1882). Il étudie la philosophie au City College de New York puis travaille dans l'entreprise de vêtement de son père. Dans les années 1930 il peint ce que l'on dit avoir été des œuvres expressionistes, mais il les détruit toutes. Il devient alors écrivain et critique d'art, organise des expositions et écrit les catalogues. Plus tard, il devient membre du Uptown Group[1].

[modifier] Carrière

Barnett Newman écrit des avant-propos de catalogues et des revues puis à la fin des années 1940 il commence à exposer dans la galerie de Betty Parsons. Sa première exposition personnelle se déroule en 1948. Sitôt après cette première exposition, Barnett Newman dira lors d'une session artistique du Studio 35: « Nous sommes en train, en quelque sorte, de faire le monde à notre image. »[2] Se servant de son talent d'écrivain, Newman se bat, pied à pied pour renforcer sa nouvelle image d'artiste et pour promouvoir son œuvre.

On peut citer par exemple sa lettre du 9 avril 1955, « Lettre à Sidney Janis: --- Il est vrai que Rothko parle au combattant. Il se bat, cependant, pour soumettre le monde des philistins. Mon combat contre la société bourgeoise m'a convaincu de la rejeter totalement. »[3].

Dans le années 1940 son style est plutôt surréaliste puis devient plus mûr. Ceci se caractérise par des surfaces de couleur séparées par de fines lignes verticales, des "zips" (signifie en anglais "fermeture éclair") comme il les nomme. Dans se premières œuvres présentant ces zips, les champs de couleur ne sont pas uniformes, mais par la suite, les couleurs sont pures et plates. Newman lui-même pensait qu'il avait atteint la pleine maturité de son style avec la série Onement, en 1948.

Le zip restera un élément constant de la carrière de Newman. Dans quelques peintures des années 1950, comme The Wild[4], qui fait deux mètres quarante de long sur quatre centimètres de large, le zip est bien là, s'il n'est pas l'œuvre en elle même. Newman réalise également quelques sculptures qui sont essentiellement une représentation tridimensionnelle de zips.

Bien que les peintures de Newman apparaissent comme purement abstraites et que nombre d'entre elles n'avait pas de titre, à l'origine, les noms qu'il leur donna ensuite se rapportent à des sujets spécifiques, souvent en rapport avec un thème sur le Judaïsme. Deux œuvres du début des années 1950, par exemple, se nomme Adam[5] et Eve[6], puis également Uriel (1954) et Abraham[7] (1949), une peinture très sombre, dont le nom est certes celui du patriarche de la Bible mais était également celui du père de Newman décédé en 1947.

La série de peintures en noir et blanc, The Stations of the Cross[8] (1958-64), débute peu après que Newman se soit remis d'une crise cardiaque, elle est vue comme un somment de sa carrière. La série est sous-titrée "Lema sabachthani" - "Pourquoi m'avez-vous abandonné" - mots prononcé par le Christ sur la croix. Newman voit ses mots comme ayant un sens universel. La série a aussi été vue comme un mémorial au victimes de la Shoah.

[modifier] Dernières œuvres

Les œuvres tardives de Newman comme la série Who's Afraid of Red, Yellow and Blue, sont faites de couleurs pures et vibrantes, souvent sur de vastes toiles - Anna's Light (1968), baptisée ainsi en mémoire de sa mère qui mourut en 1965, est la plus grande, huit mètres quarante sur deux mètres soixante-dix. Newman travaille également sur des toiles non rectangulaires vers la fin de sa vie, comme Chartres (1969), par exemple qui est triangulaire, puis revient à la sculpture, réalisant quelques pièces en acier poli. Ses dernières peintures sont réalisées avec de la peinture acrylique plutôt qu'avec de la peinture à l'huile comme dans ses précédentes œuvres. Parmi ses sculptures, le Broken Obelisk[9] est la plus grande et la plus connue, représentant un obélisque à l'envers dont la pointe repose sur celle d'une pyramide.

Il réalise également une série de lithographies, les 18 Cantos[10] (1963-64) qui selon Newman, évoquent la musique. Son œuvre compte aussi quelques Eau-fortes.

Newman est en général considéré comme un expressionniste abstrait , si on se base sur son travail à New York, dans les années 1950, où avec d'autres artistes de cette tendance il a développé un style abstrait qui n'avait plus rien de commun avec l'art européen. Cependant son rejet du travail expressif au pinceau tel que l'utilisaient d'autres expressionnistes abstraits comme Clyfford Still et Mark Rothko et l'utilisation d'aplat de couleur sur des surfaces bien délimitées, peuvent faire de lui un précurseur des artistes des mouvements picturaux Hard-edge painting, Colorfield Painting et minimalisme, tel que Frank Stella.

Newman ne remporta pas un grand succès comme artiste pendant la plus grande partie de sa vie, étant éclipsé par des personnages hauts en couleurs comme Jackson Pollock. L'influent critique Clement Greenberg écrivit sur lui des papiers enthousiastes, mais ce n'est pas avant la fin de sa vie qu'on commença à le considérer sérieusement. Il influença néanmoins de nombreux jeunes peintres.

Newman est mort à New York d'une crise cardiaque en 1970.

[modifier] Bibliographie

  • Barnett Newman : selected writings and interviews, éd. John P. O'Neill, comm. Mollie McNickle, introd. Richard Shiff, New York, 1990 (ISBN 0-394-58038-9).
  • American Abstract Expressionism of the 1950s An Illustrated Survey, Marika Herskovic (ed.), New York School Press, 2003. ISBN 0-9677994-1-4

[modifier] Notes

  1. Le Uptown Group sur Wikipedia anglophone
  2. Barnett Newman Selected Writings and Interviews, (ed.) by John P. O'Neill, pgs.: 240-241, University of California Press, 1990
  3. Barnett Newman Selected Writings and Interviews, (ed.) by John P. O'Neill, p.: 201, University of California Press, 1990
  4. Photographie de The Wild sur le site du MoMA (New York)
  5. Photographie de Adam Tate Galery Londres
  6. Photographie Eve Tate Galery Londres
  7. Abraham sur le site du MoMA (New York)
  8. vue intérieure de l'exposition, salle avec la série The Stations of the Cross sur www.exporevue.com
  9. The Broken Obelisk, memorial Martin Luther King, Rothko Chapel sur www.bluffton.edu
  10. 18 Cantos sur le site du MoMA (New York)

[modifier] Lien externe

[modifier] Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Barnett Newman ».