Band of Gypsys

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Band of Gypsys
Album par Jimi Hendrix
Sortie avril 1970
Enregistrement 1er janvier 1970
Durée 45:16
Genre(s) rock
Producteur(s) Heaven Research
Label Polydor
Albums de Jimi Hendrix
Electric Ladyland
(1968)
The Cry Of Love
(1971)

Band of Gypsys est un album live de Jimi Hendrix, enregistré le 1er janvier 1970 au Fillmore East. Jimi Hendrix a réalisé cet album afin de faire cesser les poursuites d'Ed Chalpin (le producteur des PPX Studio) avec qui il était lié par contrat.

Sommaire

[modifier] Liste des morceaux

Face 1

  1. Who Knows - 9'32
  2. Machine Gun - 12'33

Face 2

  1. Them Changes (Buddy Miles) - 5'10
  2. Power Of Love - 6'53
  3. Message To Love - 5'22
  4. We Gotta Live Together (Buddy Miles) - 5'46

Sauf indication contraire, tous les morceaux ont été composés par Jimi Hendrix

Les versions allemande et japonaise contiennent en plus les pistes bonus suivantes :

  1. Hear My Train A Comin' - 9'02
  2. Foxy Lady - 6'33
  3. Stop (Howard Tate) - 4'47

[modifier] Les musiciens

[modifier] Un album controversé

Peu d'albums ont fait l'objet d'autant de controverses que le Band Of Gypsys. En effet, mis à part Machine Gun, unanimement saluée comme étant l'une des oeuvres majeures du guitariste, le reste de l'album (et par extension les concerts qui ont donné lieu à ce Live) continue de partager amateurs, critiques et musiciens.

En résumant au plus court, disons que la presse rock a été globalement déçue par une oeuvre qui marquait, selon elle, un recul créatif vis-à-vis d'Electric Ladyland (via un retour au r'n'b), et qui n'aurait pas dû sortir de l'avis de Jimi Hendrix lui-même :

« Je n’étais pas trop satisfait de l’album Band Of Gypsys. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je ne l’aurais jamais sorti. »
    — Jimi Hendrix, Extrait d’une interview conduite par Keith Altham précédant le Cry Of Love Tour[1]

L'album est en effet né de problèmes juridiques et non de la volonté initiale du musicien.

Inversement, beaucoup voient dans le Band Of Gypsys un groupe fondateur jetant les bases de nombreux courants musicaux des années 1970 : rock funk (Parliament/Funkadelic), jazz rock (Miles Davis, Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin) etc... Miles Davis note d'ailleurs dans son autobiobraphie[2] que c'est son album préféré de Jimi Hendrix.

Buddy Miles est au coeur de ces controverses : d'une part pour sa personnalité et ses rapports avec Hendrix, et d'autre part pour son apport musical, loin d'être neutre dans la mesure où il est triple car il officie en tant que batteur, chanteur et compositeur. En fait, Buddy Miles présente une dichotomie qui n'est pas sans rappeler celle de Jimi Hendrix : c'est un musicien novateur aux racines ancrées dans la tradition. Les proportions ne sont toutefois pas les mêmes, et Buddy Miles joue (trop) souvent le rôle du soul brother, ponctuant de ses célèbres « Yeah ! » des parties de batterie très carrées, manquant de relief pour certains spécialistes. [3] C'est sans doute le talon d'Achille du musicien... mais on ne peut le limiter à ça : quelques semaines après ces concerts, ne rentre-t-il pas aux Record Plant Studios avec John McLaughlin (en février 1970, avec Alan Douglas comme producteur) où ils graveront Devotion, pierre angulaire du jazz rock où McLaughlin propose ni plus ni moins qu'un proto-Mahavishnu Orchestra. Son CV est loin de se limiter à ces sessions, avant (avec l'Electric Flag) comme après (son Live avec Carlos Santana). Bref, Buddy Miles est capable du meilleur... comme du pire : excellent musicien certes, mais parfois auteur de fautes de goût étonnantes à ce niveau.

[modifier] Le travail en studio

La partie Encyclopedia[4] du site officiel nous apprend que le 5 février 1970, Hendrix avait déjà terminé la face 1 de ce qui allait devenir l'album Band Of Gypsys. Mais plus intéressant encore, que parmi les titres potentiellement retenus (ceux qu'il mixait avec Eddie Kramer), il y avait aussi : Stone Free (version du 01/01/1970, second concert) and Hear My Train A Comin' (version du 12/31/1969, premier concert). Une conclusion s'impose : Hendrix faisait manifestement une excellente autocritique de son œuvre dans la mesure où ce sont indiscutablement les moments forts de ses performances.

C'est le 14 février qu'il s'est attaqué à la face B. Il n'a d'ailleurs pas montré de scrupule quant au fait d'éditer certains passages (Power Of Love et We Gotta Live Together). Il a continué le travail de mixage et d'édition quelques jours ; et c'est lui qui a écouté les premiers pressages après le mastering[5] et même fait quelques modifications mineures ensuite. Beaucoup de conscience professionnelle donc, loin de l'idée souvent répandue d'un album bâclé ou mixé à la va-vite, le Band Of Gypsys a été le fruit de beaucoup de travail, sagement mûri et réfléchi. Hendrix a pu critiquer l'album par la suite. Mais son perfectionnisme était tel que le contraire eût été étonnant.


[modifier] Notes et références

  1. Jimi Hendrix - Electric Gypsy de Harry Shapiro & Caesar Glebbeek, p.470
  2. Miles - l'autobiographie par Miles Davis avec Quincy Troupe
  3. C'est le cas de l'auteur du Hendrix Guide : http://pagesperso-orange.fr/hendrix.guide/lifetime.htm
  4. the jimi hendrix encyclopedia - jimihendrix.com
  5. Il s'était effectivement plaint du son de Electric Ladyland et voulait contrôler le processus cette fois-ci