Bacchanales

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La jeunesse de Bacchus, peinture orgiaque de William Bouguereau (1884)
La jeunesse de Bacchus, peinture orgiaque de William Bouguereau (1884)

Les bacchanales étaient des fêtes religieuses célébrées dans l'Antiquité. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin, de l'ivresse et des débordements, notamment sexuels. Inspirées des anciennes fêtes dionysiaques grecques, les cérémonies des bacchanales furent introduites en Italie où, se mêlant à d'autres coutumes, elles servirent bientôt de prétexte aux orgies et aux désordres les plus extravagants.

Sommaire

[modifier] Déroulement

C'étaient des fêtes orgiaques nocturnes qui ont eu souvent mauvaise réputation, du fait de l'ivresse publique et des licences sexuelles qu'elles provoquaient. Au départ, ces fêtes étaient reservées aux femmes et avaient lieu trois fois par an sous le contrôle de matrones respectables. Elles étaient célébrées dans toute la Grande-Grèce, en Égypte et principalement à Rome.

[modifier] Rome

Pourtant, les Romains se méfiaient de ce culte orgiastique semant le désordre (Rome vit toujours dans les cultes à mystères, exigeant le secret de la part des mystes, un risque pour l'État). Les hommes y feignaient des fureurs sacrées, les femmes déguisées en bacchantes couraient au Tibre avec des torches. La secte des initiés fut bientôt si nombreuse qu'elle formait presque un peuple (jam prope populum dit Tite-Live). Elle comptait parmi ses membres des hommes et des femmes de haut rang. On décida de ne plus admettre aux cérémonies que des jeunes gens âgés de moins de vingt ans, instruments plus dociles lors des orgies initiatiques.

[modifier] Affaire des bacchanales

Une courtisane nommée Hispala Fecenia révéla le secret de ces pratiques à un jeune homme qu'elle aimait, Publius Aebutius, et que la mère de celui-ci voulait initier aux mystères de Bacchus. Elle voulait ainsi le protéger. Suivant les conseils de Hispala, Publius refusa de se faire initier aux mystères. Il fut alors chassé par sa mère et par le mari de celle-ci. Il alla se réfugier chez une de ses tantes qui lui conseilla de parler de cette histoire au consul Postumius. Le consul décida de mener une enquête secrète. Le sénat s'émut et l'on craignit que la secte ne cachât un complot contre la République. Le sénat chargea les consuls d'informer extraordinairement contre les Bacchanales et les sacrifices nocturnes, de promettre des récompenses aux délateurs et d'interdire les rassemblements des initiés. Le « scandale des Bacchanales » (en 186 av. J.-C.) conduisit à une répression du culte où 7000 personnes environ furent condamnées à mort. Une prophétesse de Campanie avait organisé avec ses adeptes une forme d'escroquerie généralisée ayant entraîné des assassinats pour extorsion. On interrogea les ministres de ce culte ; un grand nombre d'adeptes furent suppliciés, emprisonnés ou bannis. On évalue à 7 000 le nombre de ces conjurés. Un sénatus-consulte (décidé entre autres par Matthaeus Aegyptius) interdit ce culte durant près d'un siècle et demi. Il fut à nouveau autorisé par César.

Le carnaval est un héritage des bacchanales, des Saturnales et des Lupercales des Anciens.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

L'affaire des bacchanales de -186 exposée par Tite-Live

[modifier] Bibliographie

  • Bacchanales. Actes des colloques Dionysos de Montpellier (1996-1998). Textes réunis par Pierre Sauzeau. Montpellier : Publications de l'Université Paul Valéry, 2000, 300 p. (ISBN 2-84269-382-5) ; Cahiers du GITA'' nº 13 (ISSN 0295-9900).
  • J.M. Pailler, Les Bacchanales, du scandale exemplaire à l'improbable affaire in, L. Boltanski et alii éd., Affaires, scandales et grandes causes, Paris, Stock, pp. 41-57.