Aqueduc Anio Novus

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Aqua Anio Novus
Plan du Latium antique (G. Droysens Allgemeiner Historischer Handatlas, 1886) avec l'Aqua Anio Novus en rouge.
Date de construction
de 38 à 52
Ordonné par
Caligula & Claude
Longueur
87 km
Débit entrant (Frontin)
197 000 m³/jour
Débit reçu (règlements)
135 000 m³/jour
Débit constaté (Frontin)
168 000 m³/jour
Altitude de départ
~400 mètres
Altitude d'arrivée
47,52 mètres
Plan de la Rome antique avec l'Aqua Anio Novus en rouge.
Listes des aqueducs romains et des monuments de Rome

« Aux masses si nombreuses et si nécessaires de tant
d'aqueducs, allez donc comparer les pyramides qui ne
servent évidemment à rien ou encore les ouvrages des
Grecs inutiles, mais célébrés partout ! [1] »
- Frontin

Série Rome antique

L’Aqueduc Anio Novus ou Aqueduc du Nouvel Anio (Aqua Anio Novus) est un aqueduc de Rome, commencé par l’empereur Caligula en 38.

Sous le consulat de Marcus Aquila Iulianus et Caius Nonius Asprenas en 38, l'empereur Caligula commence la construction d'un nouvel aqueduc[2],[3],[4]. Frontin signale quant à lui que Caligula commence aussi la construction de l'Aqueduc Claudia[2], contredisant Suétone.

Les travaux sont achevés d'une manière très somptueuse sous le règne de l’empereur Claude[3],[4] aux calendes d'août (1er août) 52, sous le consulat de Sylla et Titianus, en même temps que l’Aqueduc Claudia[2].

Le coût des deux aqueducs avoisinent les 55 500 000 sesterces[5].

À l’origine, l’eau est ponctionnée du fleuve Anio, situé à l'Est de Rome[6]. À sa construction, il existe déjà un aqueduc portant le nom d'Aqueduc de l'Anio, c'est pour cette raison que cette aqueduc se nomme Aqueduc Anio Novus[2]. Il livre un flot assez trouble car la rivière dont il capte les eaux traversait des terres cultivées dans un terrain gras ayant par conséquent des rives friables avec un cours boueux et trouble, selon Frontin. C'est pourquoi il est établi à la tête de l'aqueduc une piscine épuratoire, pour que l'eau se repose et soit claire quand elle pénètre dans les canaux de l'aqueduc[6]

Aqua Claudia et Aqua Anio Novus
Aqua Claudia et Aqua Anio Novus

Il est long de 58 700 pas (87 km) dont 49 300 (73 km) en conduits souterrains et 9 400 (14 km) en ouvrages au-dessus de terre, dont 2 300 (3,4 km) en substructions et arcades près de la source et, près de la ville, 7 100 pas (10,5 km)[6]. L'aqueduc longe tout d'abord, comme l'Aqueduc Marcia et l'Aqueduc Claudia, la rivière dont il capte les eaux. Il longe ensuite la Voie Latine sur près de 10 km et, ayant le même parcours que l’Aqueduc Claudia, son canal est superposé à celui-ci sur les 13 derniers kilomètres avant Rome, arches qui atteigne une hauteur de 109 pieds (35 mètres ; certaines arches sont encore visibles aujourd'hui dans la campagne romaine)[6]. Ceci explique pourquoi il est moins long de 4 kilomètres que l'Aqueduc Marcia, bien qu'il capte des sources très en amonts dans la vallée de l'Anio.

Porte Majeure, l’Aqua Claudia en dessous de l’Aqua Anio Novus
Porte Majeure, l’Aqua Claudia en dessous de l’Aqua Anio Novus

Il est ainsi l’aqueduc le plus élevé de la ville à l'époque de Frontin (47,52 m), donc sans compter l'Aqueduc Traiana et l'Aqueduc Alexandriana, et fournit les parties élevées de Rome comme l’Aqueduc Claudia[7] qu'il rejoint dans la ville[8]. Il emprunte la Porte Majeure avec l'Aqueduc Claudia où ils croisent l'Aqueduc Marcia portant le canal de l'Aqueduc Tepula. L'Aqua Anio Novus se termine sur l'Esquilin au delà des Jardins de Pallas[9].

Il est l'un des aqueducs les plus longs et est celui qui fournit le plus d'eau à Rome[6],[10].

Avant les réformes de Frontin, il est utilisé pour combler les insuffisances des autres aqueducs (mélangés aux eaux de l’Aqueduc Claudia et il va grossir celles de l’Aqueduc Tepula), et l'eau étant malsaine, les rend impurs[11].

L'eau est inscrite dans les règlements à l'époque de Frontin pour 3 263 quinaires (135 000 m³/j), mais l'administrateur principal des eaux de Rome a pu constatée à la tête de l'aqueduc 4 738 quinaires (197 000 m³/j). De plus, Frontin signale que dans ces mêmes règlements il est marqué qu'il y a une distribution de 4 211 quinaires (178 000 m³/j), ce qui contredit les chiffres inscrits dans ce même règlement. Mais il découvre que l'on dérobe les 527 quinaires (22 000 m³/j) de différence, et même plus[10].

Hors de la ville, 1 145 quinaires (48 000 m³/j) sont distribuées de la manière suivantes[8] :

Avec l'aqueduc Claudia, avec lequel est joint, il fournit aussi 3 824 quinaires (159 000 m³/j) pour les 14 régions de la Rome augustéenne au moyen de 92 châteaux d'eau[8] :

La rivière Anio, bien que provenant d'un lac où l'eau est très claire, se trouble souvent, même par beau temps, ce qui est du à ses rives friables, aussi bien en hiver qu'en été[12]. L'aqueduc de l'Anio Novus, au contraire de l'Aqueduc de l'Anio Vetus, voit ses eaux se mélanger aux autres et ainsi diminuent la qualité des autres eaux et leur fait perdre leur clarté[11]. Après les réformes de Frontin, suite à une décision de l'empereur Trajan, on tente de remédier aux défauts de cette eau. Pour cela, on supprime la prise d'eau établie dans la rivière et, pour rendre plus limpides et plus saines les eaux de l'aqueduc, on utilise l’eau de deux des trois lacs créés par Néron pour sa villa de Subiaco, lacs situés en amont[13].

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre I, 16 (trad. Pierre Grimal)
  2. abcd Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre I, 13
  3. ab Suétone, Vies des douze Césars, Caligula, 21
  4. ab Suétone, Vies des douze Césars, Claude, 20
  5. Pline l'Ancien, L'Histoire naturelle, Livre XXXVI, XXIV, [18]
  6. abcde Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre I, 15
  7. Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre I, 18
  8. abcdefghijkl Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre II, 86
  9. Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre I, 20
  10. ab Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre II, 73
  11. ab Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre II, 91
  12. Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre II, 90
  13. Frontin, Des aqueducs de la ville de Rome, Livre II, 93

[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

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