Antoine Zacharias

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Antoine Zacharias, né le 6 juin 1939 près de Sarreguemines (Moselle), est ingénieur de formation, ancien PDG du groupe Vinci. Il a été pendant plusieurs années le dirigeant d'entreprise française le mieux rémunéré.

[modifier] Biographie

Fils d'architecte, il est formé à l'ENSEEIHT (École nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications) de Toulouse, au sein du département Hydraulique et Mécanique des fluides. Après avoir travaillé dans une petite entreprise de BTP de Forbach, il rentre en 1971 à la Compagnie générale des eaux (CGE)[1]. En 1974, il est nommé à la direction régionale Rhône-Alpes en remplacement de Paul Lafarie, négociant en particulier la privatisation de la distribution de l'eau de Lyon et de la COURLY[2].

Fort de ce succès, il est nommé en 1991 directeur général de la Société générale d'entreprises (SGE), filiale BTP de la CGE, par Guy Dejouany. En 1997, Jean-Marie Messier le place à la tête de l'entreprise. Décrit comme dur et déterminé[3], il redresse l'entreprise en l'orientant de la constructions vers les concessions. En 2000, la SGE voit son actionnaire principal Vivendi se désengager, et Zacharias négocie l'acquisition des Grands travaux de Marseille (GTM), sur les conseils d'Alain Minc[2]. Devenu numéro un mondial de la construction et des concessions, le groupe est renommé groupe Vinci, marquant l'évolution des activités de l'entreprise, son internationalisation[3]. Antoine Zacharias poursuit l'expansion de l'entreprise, en le renforçant dans le secteur de l'énergie (Lundgren, Spark) et des concessions (Cofiroute, Vinci Park, ASF). Le cours de l'action est multiplié par 6 entre 2001 et 2007[4]. Son salaire et les stock-options que lui octroient les assemblées générales d'actionnaires de Vinci en font rapidement le patron le mieux payé du CAC 40, avec une rémunération estimée à 250 millions d'euros en 6 ans [5].

Après avoir laissé la direction générale à Xavier Huillard en janvier 2006, Antoine Zacharias est contraint d'abandonner son poste de président de Vinci en juin 2006, à la suite d'une polémique sur la prime qu'il réclamait après l'acquisition du groupe Autoroutes du sud de la France par Vinci et son échec de faire remplacer son dauphin. Il quitte le groupe Vinci avec un parachute doré de 13 millions d'euros et bénéficie d'une retraite garantie de la moitié de son dernier salaire, soit 2,5 millions d'euros par an, des jetons de présence et des plus-values sur 12 millions d'actions[6].

A la tête d'un patrimoine de 250 millions d'euros, il se domicilie à Genève en Suisse. Avec l'aide de son avocat Olivier Schnerb, il continue de se battre sur le terrain judiciaire pour démontrer qu'il a été forcé de démissionner et de renoncer à ses stock-options[7]. Le 15 février 2007, Antoine Zacharias porte plainte en justice contre Vinci pour lui réclamer une indemnisation de 81 millions d'euros[8]. Cette demande record est réitérée en mars 2008 devant le tribunal de commerce de Nanterre au motif qu'il a été privé d’une partie de ses stock-options[9]. Le 30 mai 2008, en première instance, le tribunal le déboute de l'ensemble de ses demandes d'indemnisation[10]. Le 17 juin 2006, Antoine Zacharias fait connaître son souhait de faire appel du jugement de première instance.

[modifier] Notes et références

  1. Sophie Sanchez, « Focus : Un bâtisseur obstiné mais vorace », La Tribune, 2 juin 2006
  2. ab Bruna Basini, « Les réseaux d' Antoine Zacharias », L'Expansion du 1er juin 2004
  3. ab « Enquête : Ambitieux pour son groupe » , La Tribune.fr, 27 novembre 2000
  4. Boursorama: Cours de l'action Vinci de 2000 à 2008
  5. Marianne 10 Juin 2006: Mais combien gagnent-ils?
  6. Isabelle Rey-Lefebvre, « Antoine Zacharias tente de récupérer 81 millions d'euros auprès de Vinci », Le Monde du 29 mars 2008
  7. « Antoine Zacharias conteste avoir démissionné de la présidence du groupe Vinci », Les Echos, 14 juin 2006
  8. Le Point
  9. « Antoine Zacharias demande 81 millions d’euros à Vinci », Bati Actu, 31 mars 2008
  10. AOL 31 Mai 2008: Antoine Zacharias, ex-PDG de Vinci, débouté de sa demande d'indemnisation