Discuter:Anselme Bellegarrigue

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== Récupération "anar"cap honteuse ==

«  Ils ont peur pour leur propriété, pour leur religion, pour leur famille ?

Les derniers sectaires de l’intolérance, ceux qui bredouillent au milieu de nous le langage, encore intelligible, hélas ! des tyrans de l’humanité, répètent sans cesse leurs périodes échevelées au sujet de la religion, de la propriété, de la famille.[...] La religion, la propriété, la famille, qui ont traversé le rationalisme genevois, le philosophisme voltairien, la confiscation conventionnelle, la dissolution des liens sociaux de l’Antiquité ; la religion, la propriété, la famille sont inattaquables, en fait, par les individus ; les défendre, c’est les exploiter ; les protéger, c’est les spolier ! »
Anselme Bellegarrigue, Au fait, au fait !!!

Intéressante citation. Elle montre que Bellegarrigue considère que la propriété, la famille et la religion sont des éléments naturels, spontanés de la nature humaine. C'est précisément la même position que Lysander Spooner et bien des anarchistes individualistes précurseurs de l'anarcho-capitalisme qui ont suivi, voire même comparable à celle de F.A. Hayek, pour qui la propriété est émergente.--Jesrad 20 juillet 2007 à 10:53 (CEST)
« les défendre, c’est les exploiter ; les protéger, c’est les spolier ! »
Il faudrait voir à ne pas une fois de plus déformer les propos de Belleguarigue....
Précisément. Il ne faut pas déformer ce qu'il dit ici, à savoir que l'état n'a pas même de rôle à défendre la propriété, la famille et la religion, et que les citoyens eux-même s'en chargeront toujours plus justement. On retrouve cette idée plus haut et plus bas aussi (le style littéraire de Bellegarrigue supporte mal la citation courte), ainsi que l'idée que c'est précisément cette "protection" par l'état qui est la motivation des crimes commis à leur encontre.--Jesrad 20 juillet 2007 à 11:57 (CEST)
Sauf que Bellegarrigue dans ce passage, ne dit pas autre chose.--Sins We Can't Absolve 20 juillet 2007 à 13:02 (CEST)
Oui, et ? En passant, il était pour la pendaison immédiate des voleurs, par les citoyens personnellement armés.--Jesrad 20 juillet 2007 à 13:07 (CEST)
Rapport avec ce qui est dit ? En passant Rothbard ne parlait aucune langue étrangère, moi aussi je peux détourner le débat, tu as vu ?--Sins We Can't Absolve 20 juillet 2007 à 13:15 (CEST)
La pendaison des voleurs est une façon de protéger la propriété. Voilà le rapport. As-tu quelque chose d'utile à ajouter au débat ?--Jesrad 20 juillet 2007 à 14:48 (CEST)
Source ?--Sins We Can't Absolve 20 juillet 2007 à 16:48 (CEST)
Le fait révolutionnaire était accompli. Les antagonismes, enfants difformes des gouvernements, s'étaient effacés dans le sein de la République, qui fut vraiment la République tant qu'elle n'eut pas de parrains. L'équité, cette suprême justice du peuple, planait seule sur la Cité, suppléant la loi qu'elle venait d'abroger. La banque et le palais des finances eurent le rare bonheur de voir la Liberté faire faction à leur porte et ils ne s'en plaignirent point. Le vol, averti, du reste, par des inscriptions improvisées du sort expéditif qu'on lui réservait, était puni de mort sur l'heure. Le vol, d'ailleurs, n'existe qu'à l'état de privilège la libre concurrence l'efface radicalement.
L'Anarchie, journal de l'Ordre, n°2, Chapitre V.--Jesrad 23 juillet 2007 à 08:05 (CEST)
C'est la description de la révolution de 1848. Or, au chapitre précédant, Bellegarrigue écrit :
« La Révolution était faite. Et, cependant, le mouvement révolutionnaire avait été une erreur ; erreur que le peuple eût payée très cher Si ce mouvement n’eût pas abouti ; erreur que le peuple paie très cher depuis que ce mouvement, qui n’a abouti que d’une manière factice, se trouve avoir consolidé ce que les intérêts voulaient détruire : la tutelle. »
Le "paradis" qu'il décrit est critiqué juste avant, comment un changement de façade.
Exact, et la critique commence juste après la fin du passage que j'ai cité. Pas avant: jusque-là, cela correspond à son idée de Révolution. Quand je disais que son style souffre mal la citation, c'était un euphémisme.
Pour la motivation de sa position sur le vol, Anselme Bellegarrigue tient des propos ressemblant de manière surprenante à ceux des Objectivistes Randiens, avec plus d'un siècle d'avance:
Il n'y a pas de milieu : ou c'est l'égoïsme qui est de droit, ou c'est le vol ; ou il faut que je m'appartienne, ou il faut que je tombe en la possession de quelqu'un. On ne peut point dire que je me renonce au profit de tous, puisque tous devant se renoncer comme moi, nul ne gagnerait à ce jeu stupide que ce qu'il aurait déjà perdu, et resterait par conséquent quitte, c'est-à-dire sans profit, ce qui rendrait évidemment cette renonciation absurde. Du moment donc que l'abnégation de tous ne peut profiter à tous, elle doit nécessairement profiter à quelques-uns ; ces, quelques-uns sont alors les possesseurs de tous, et ce sont probablement ceux-là qui se plaindront de mon égoïsme.
Eh bien qu'ils encaissent les valeurs que je viens de souscrire en leur honneur.
Tout homme est un égoïste ; quiconque cesse de l'être est une chose. Celui qui prétend qu'il ne faut pas l'être est un filou.
L'Anarchie, Journal de l'Ordre, n°1
Mais n'importe quel individualiste tiendrait les mêmes propos, ça n'a rien d'"anar"cap. Qui plus est, Bellegarrigue ne veut pas d'un impôt sur les riches certes, mais parce qu'il sait que celui-ci retombera immanquablement sur les plus pauvres (cf Chapitre VIII de L'Anarchie, Journal de l'Ordre, n°1). Il dénonce bien la hiérarchie sociale.--Sins We Can't Absolve 26 juillet 2007 à 02:32 (CEST)
J'ai ça en commun avec lui. Je note qu'à aucun moment il ne s'en prend aux capitalistes, par contre il fustige les socialistes à plusieurs reprises.--Jesrad 26 juillet 2007 à 12:49 (CEST)

«  D’autre part, se présente le journalisme de l’opposition, - esclave grotesque et mal élevé - passant son temps à geindre, à pleurnicher et à demander grâce ; disant à chaque crachat qu’il reçoit, à chaque coup de poing qu’on lui applique : Vous vous conduisez mal envers moi, vous n’êtes pas justes, je n’ai rien fait pour vous fâcher ; et discutant bêtement, comme pour les légitimes, les invectives qui lui sont adressées : Je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un assassin, je ne suis point un incendiaire ; je vénère la religion, j’aime la famille, je respecte la propriété ; c’est plutôt vous qui faites mépris de toutes ces choses. Je suis meilleur que vous et vous m’opprimez ! Vous n’êtes pas généreux.

Ce terre-à-terre m’indigne ! » Anselme Bellegarrigue, Anarchie (l’), journal de l’ordre n°1

Bellegarrigue était loin d'être socialiste, mais de là à en faire un "anar"cap, c'est fort de café ! Et pourquoi pas Bakounine tant qu'on y est, hein ?--Sins We Can't Absolve 20 juillet 2007 à 04:51 (CEST)

Sinon, on peut trouver chez Bellegarrigue les prémisces d'une gestion par la commune (au moins des affaires politiques) :
« La tyrannie vient de l’accaparement par l’Etat des éléments domestiques de la société ; la liberté communale est garantie quand l’autorité centrale n’a qu’un caractère purement diplomatique et des attributions vierges de toute atteinte à la prérogative des individus ; car tout ce qui se fait à l’intérieur doit être fait par le peuple lui-même, par les particuliers ; ce qu’il est matériellement impossible au peuple d’exécuter par lui-même, c’est-à-dire par chacun de ses membres, c’est un acte international, c’est un traité de paix ou de commerce. Voilà des cas où le besoin de la délégation se fait sentir. Voilà pourquoi l’unique magistrature qui eût révolutionnairement le droit de surgir du mouvement du 24 février 1848, était la magistrature externe. »
Anarchie (l’), journal de l’ordre n°1--Sins We Can't Absolve 26 juillet 2007 à 02:32 (CEST)
En fait de gestion par commune (il parle ici seulement de représentation auprès de l'extérieur, pas de gestion), ça ressemble en fait étonnament à la position de l'anarcho-capitaliste Hans-Hermann Hoppe, qui voudrait, en simplifiant, une Europe de cités-états fonctionnant sur le modèle de Hong-Kong.--Jesrad 26 juillet 2007 à 12:52 (CEST)