Annie Leclerc

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Annie Leclerc, née le 21 juillet 1940 à Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne), décédée le 13 octobre 2006 à l'âge de 66 ans à Paris, était professeur, philosophe et militante féministe.

Sommaire

[modifier] Parcours

Annie Leclerc s'est imposée comme une figure du féminisme après Mai 68. Elle a fait ses études secondaires au lycée Marie-Curie, à Sceaux et ses études de philosophie à la Sorbonne. Elle a obtenu une licence en philosophie en 1963. Entre 1963 et 1975, Annie Leclerc est professeur de philosophie mais elle met sa carrière entre parenthèses pendant quatre années afin de se consacrer à l'écriture. Elle enseigne à nouveau, dès 1979, les techniques d'expression écrites et orales à l'IUT de Sceaux.

Elle milite très tôt pour la liberté de la femme. Participant activement à une autre cause, celle d'offrir une dignité aux prisonniers, Annie Leclerc constate à l'instar de Michel Foucault l'inefficacité du système pénitentiaire. Elle anime des ateliers d'écriture dans les prisons et se bat de toutes ses forces pour démontrer l'inhumanité de l'incarcération. Elle veut redonner aux prisonniers une fierté.

Son succès vient avec le livre Parole de femme dans lequel elle dit les multiples jouissances du corps (féminin en l'occurrence), et montre pourquoi elle se détourne des prétentions du stéréoptype masculin (courage, force, fermeté...) qui brident la capacité à jouir et dévalorisent les "faibles" : l'enfant, le vieillard, la femme.

Elle s'est fait connaître également par le manifeste, dit des 343 salopes publié dans Le Nouvel Observateur en 1971, qu'elle avait signé, s'accordant ainsi avec les femmes qui déclaraient avoir avorté.

Sa pensée d'une femme qui serait valorisée que ce soit par les tâches ménagères ou la maternité la marginalise du mouvement féministe majoritaire des années 70. Aussi son amitié complice avec Simone de Beauvoir ne dure qu'un temps car leurs positions sur la question féministe sont très différentes[réf. nécessaire].

Plus encore, elle laisse entendre dans Parole de Femme et Hommes et Femmes que le féminisme est une idée d'origine masculine qui renie la féminité elle-même. En effet, elle estime que la dévalorisation des tâches ménagères dévolues aux femmes au profit du travail viril utile à la société est un concept purement masculin, et que des activités comme préparer le repas familial, s'occuper des enfants et du mari, faire le ménage sont des activités aussi enrichissantes spirituellement que le travail de vissage de boulon sur une chaîne de montage. Elle en conclut ainsi que la lutte des féministes pour s'emparer des positions sociales des hommes est in fine une sur-valorisation stérile de ce statut social qui ne peut profiter qu'à l'homme, et qui se fait non seulement au détriment de l'idée que la femme peut se faire d'elle-même (briguer à toute force le même statut que l'homme aboutit à se rendre méprisable à ses propres yeux), mais aussi au détriment de l'ensemble de sa sphère intime et de la cellule familiale seule apte à préserver ou reconstruire l'individu par rapport au monde extérieur.

[modifier] Littérature

Annie Leclerc ne céda jamais aux exigences commerciales des éditeurs. Son œuvre compte une dizaine de titres, parmi lesquels : Parole de femme (1974), Hommes et femmes (1985), Le Mal de mère (1986), Origines (1988), Clé (1989), Exercices de mémoire (2000), Toi Pénélope (2001), L'enfant, le prisonnier (2003), et un roman, Le Pont du nord (1967). Le thème récurrent que l'on retrouve dans toute son œuvre est la "jouissance".

[modifier] Citations

  • «C'est une littérature de drôlesse [parlant de l'œuvre de son amie Hélène Cixous], de bandite de la langue. Il y a rire dans littérature. Si l'on ne rit pas de Kafka, comment peut-on prétendre l'aimer ?»[citation nécessaire]
  • «L'homme comme moi a un corps. Comme moi il ne vit que de l'affirmation de la puissance ; il ne vit que d'épouser la terre, que d'acquiescer à la jouissance du vivre. Et il ne vit vraiment que de ce que son corps vit, la proximité enchantée de l'autre corps que le désir rejoint et touche, de l'autre corps mêlé au sien, de la jouissance qui les confond.»[citation nécessaire]
  • «Je suis née dans une famille ordonnée ; dessinée à la plume Sergent-Major de la plus grande normalité. Un modèle de famille française.»[citation nécessaire]
  • "Et pas plus que rien ne me voue nécessairement au silence dans lequel le pouvoir m'a enfermée, rien ne voue nécessairement l'homme à la parole qu'il profère.

[modifier] Liens internes