Annevoie-Rouillon

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  Annevoie-Rouillon
Armoiries Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Province de Namur
Arrondissement Dinant
Commune Anhée
Géographie
Coordonnées 50°20′N 04°50′E / 50.333, 4.833
Superficie (inconnue) km²
Population
Densité
(inconnue) (??/??/????)
(inconnue) hab./km²
Autres informations
Gentilé Annevoien(ne)/
Rouillon(n)ais(e)
Code postal 5537
Zone téléphonique (inconnue)
Site officiel (inconnu)

Annevoie-Rouillon (en wallon Annvoye) est une section de la commune belge d'Anhée située en Région wallonne dans la province de Namur.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Annevoie, le château vu du "Buffet d'Eau".
Annevoie, le château vu du "Buffet d'Eau".

Annevoie est connue pour ses jardins magnifiques qui combinent la rigueur du style français et la fantaisie du style anglais tout en utilisant la rivière du Rouillon pour composer avec le cours de celle-ci des jeux ou formes multiples[1].

S'il fallait trouver un exemple de l'influence des caractéristiques du sol sur le destin d'une localité, celui d'Annevoie-Rouillon viendrait aussitôt à l'esprit. Le fait d'avoir un relief montueux, de posséder un vallon parcouru par un ruisseau aux eaux rapides, a orienté, au cours des siècles, le développement économique vers trois pôles d'activité : en premier lieu le travail du fer, ensuite la meunerie et enfin le tourisme.

Le territoire de la commune d'Annevoie, qui s'étend sur 657 hectares, est composé de trois sections : Annevoie, Rouillon et Hun, la dernière devant être examinée à part du fait qu'elle est géographiquement séparée des deux autres, et qu'elle a connu, sous l'Ancien Régime, un sort différent.

Toute la localité a fait partie du Comté de Namur pour être rattachée au bailliage de Montaigle, lorsque l'organisation administrative du comté s'est définitivement dessinée. Le dernier bailli de Montaigle de 1758 à 1793, fut précisément Charles-Alexis de Montpellier, en même temps seigneur d'Annevoie-Rouillon .

La Seigneurie hautaine de Hun fut la première à se concrétiser. Elle fut engagée en 1631 à Thierry de Celles, dont la famille céda ses droits en 1699 à celle de Cassal et Floriet. C'est en 1730 que François-Guillaume de Propper l'acheta. Son fils Jean-Guillaume lui succéda et devint ultérieurement seigneur de Salet, de Haut-le-Wastia et de Warnant. Le Blason des de Propper figure sur le drapeau de l'entité d'Anhée.

La seigneurie d'Annevoie-Rouillon fut engagée en 1753 au vicomte d'Elzée, qui la vendit en 1758 à Henri Bivort représentant Charles-Alexis de Montpellier. Ce dernier la garda jusqu'en 1793, quand furent abolies les institutions de l'Ancien Régime.

Des traces d'habitat ancien ont été découvertes sur le territoire de la commune d'Annevoie : une sépulture de l'époque gallo-romaine et, au lieu-dit Soria, un cimetière franc du Ve siècle, composé de quatorze tombes.

C'est dans le domaine du travail du fer que la localité a acquis sa renommée et cela pendant quatre siècles. Grâce au ruisseau de Banse accru par celui de Fonteny, pour former le Rouillon, grâce à la déclivité du sol qui donnait aux eaux un caractère impétueux, le vallon descendant d'Annevoie vers Rouillon a été très tôt le siège d'une activité industrielle intense. Le cours du ruisseau trop rapide a dû être maîtrisé par la création d'un chapelet d'étangs, au creux du vallon de Bableuse, chaque étang ou bief alimentant une forge et constituant une réserve d'eau pour les périodes de sécheresse. Il est surprenant de constater que, sur un parcours d'un peu plus d'un kilomètre, la densité des usines de fer est telle, qu'au début du XIXe siècle, on comptait cinq forges avec maka[2] et affinerie et trois fourneaux à fondre le minerai.

L'installation de l'industrie du fer remonte loin dans le passé. Les archives générales du Royaume signalent qu'en 1430 déjà, un certain Henrÿ le Scardeÿ paie trois oboles pour le coup d'eau lui permettant d'activer son marteau (maka) à Rouillon.

Annevoie, les jardins du château.
Annevoie, les jardins du château.

Au XVIe siècle, l'industrialisation progresse à grand pas, si bien qu'à l'aube du XVIIe siècle, on signale quatre forges avec marteau et un fourneau nouvellement construit. Le progrès s'amplifie encore au XVIIe siècle par la construction de deux forges et de deux fourneaux. Pour résumer, disons qu'à la fin du XVIIIe siècle, on trouve sur le ruisseau de Rouillon, successivement en partant du haut :

  • la forge d'en haut à l'extrémité de la rue de l'Église
  • la neuve forge à côté des jardins d'Annevoie
  • la forge Aminte
  • le neuf fourneau en face de la route d'Arbre
  • la forge du trou dont il reste des vestiges
  • le fourneau du milieu
  • la forge et le fourneau d'en bas

À la forgerie sont associés les noms d'illustres familles de maîtres de forges : de Montpellier, de Moreau, de Cesves, Bauchau, Mission, etc.

L'ensemble des forges et fourneaux qui fit la prospérité et la renommée d'Annevoie ne survécut pas à la révolution industrielle du XIXe siècle, quand apparurent les grands bassins industriels mosans. On peut estimer que la forgerie ancienne cessa de travailler entre 1840 et 1850. Elle donna alors naissance à d'autres activités qui utilisaient aussi la forge hydraulique comme source d'énergie. On vit apparaître des scieries de marbre, des polissoirs, des huileries, une fabrique de produits réfractaires, une menuiserie mécanique et même une peausserie. Seul un établissement continua, pendant quelques décennies, le travail du fer. Ce fut la forge d'En-Bas, reprise en 1891 par Eugène Malevez, qui créa une usine d'outils agricoles. Le catalogue des produits fabriqués vers 1905 est éloquent : on y présente huit types de charrues et une trentaine d'outils agricoles. L'usine Malevez ferme ses portes au début des années 1950, marquant ainsi la fin du travail du fer dans la localité.

Sur le cours du ruisseau, à côté des forges, fut aussi construit un moulin à farine dont l'existence est connue depuis le XIIIe siècle. Il fonctionnera jusqu'en 1900 puis sera reconverti en blanchisserie. Vers 1855, un autre moulin à farine, plus important, est établi sur l'emplacement du maka de la forge Aminte. Mieux connu sous le nom des exploitants, les frères Debras, il restera en activité jusqu'en 1954, produisant principalement des aliments pour le bétail.

Annevoie, la fontaine du "Triton" et le château.
Annevoie, la fontaine du "Triton" et le château.

La statistique industrielle d'Annevoie serait incomplète en ne signalant pas l'existence de deux brasseries dont l'une près du pont, porte le millésime de 1679, et d'une distillerie qui produisait 265 hectolitres d'alcool par an.

De tout le passé industriel d'Annevoie, qui était basé sur l'énergie générée par le petit ruisseau de Rouillon, il ne reste rien aujourd'hui. Cependant le nom d'Annevoie continue à être connu, grâce à la présence sur son sol d'un château, entouré de ses superbes jardins. Ce château construit en 1627, appartient à la famille de Montpellier depuis 1675.

C'est Charles-Alexis de Montpellier, maître de Forges, seigneur d'Annevoie-Rouillon et bailli de Montaigle qui lui a donné par une campagne de travaux menée entre 1758 et 1775, l'aspect que nous lui connaissons. Il fut créateur des jardins où se marient avec harmonie la rigueur du style français et la grâce du style anglais. Cet homme de goût a su utiliser toutes les potentialités des eaux torrentueuses du Rouillon pour créer une succession d'étangs, de jeux d'eaux, de cascades, de canaux que l'on découvre au détour des allées et des charmilles. Ce site exceptionnel est un centre de tourisme qui attire à la fois, par rigueur de l'architecture, les splendeurs des décorations florales et des frondaisons, le charme des eaux vives.

[modifier] Notes

  1. la commune d'Annevoie-ROuillon
  2. sorte de marteau utilisé pour l'assemblage

[modifier] Liens externes

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