André Matswa

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André Grenard Matswa (ou Matsoua; 17 janvier 189913 janvier 1942) est un homme politique du Congo Brazzaville avant l'indépendance en 1960.

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[modifier] Biographie

Né en 1899 dans l'ethnie Lari, dans la région du Pool, André Matswa reçoit une formation catholique et devient cathéchiste comme Simon Kimbangu avec lequel il possède quelques points communs. Employé des douanes, il se rend en France métropolitaine pour, peu de temps après, s'engager dans les Tirailleurs sénégalais. Il sert pendant la Guerre du Rif et la termine comme sous-officier.

Comptable à l'hôpital Laënnec, il suit des cours du soir. Il fonde à Paris, en juillet 1926, l'Amicale des originaires de l'Afrique-Équatoriale française, destinée à « secourir les Noirs libérés du service militaire en France », société d'entraide très classique qui met en avant des objectifs éducatifs et surtout se défend de toute prise de position politique.

Matswa, qui assiste à plusieurs manifestations organisées par le Parti communiste français, participe au développement de syndicats africains et en vient peu à peu à dénoncer les abus de la situation coloniale. De retour en Afrique, il est à de multiples reprises emprisonné par l'administration coloniale. Arrêté en 1929, il est condamné à la déportation au Tchad, à la prison à Mayama, où il meurt en 1942.

[modifier] Influence posthume

Les circonstances de la mort et de la mise en sépulture d'André Matswa n'ont jamais été élucidées, ce qui a pu contribuer à mettre en cause l'administration coloniale, et, plus fondamentalement, à répandre la croyance qu'il était toujours en vie: Kambo tata matsoua ba mu hondélé, / kua lu widi é ko kua kena é (On vous a dit que Matswa a été tué, / Vous avez entendu, il est toujours vivant). La personnalité de Matswa, qui n'a eu d'action que civile, est transformée en martyr, son nom étant alors associé au culte organisé autour de Simon Kimbangu.

L'Amicale, dont les membres considèrent bientôt Matswa comme leur messie, se transforme rapidement en un mouvement politique et religieux, le matswanisme, qui prend une part importante dans la lutte anti-coloniale.

Après l'indépendance, des hommes politiques congolais de diverses tendances ont tenté de tirer profit de la popularité de la figure de Matswa : ce sera le cas des présidents Fulbert Youlou, Alphonse Massamba-Débat, et Denis Sassou-Nguesso, aussi bien que de l'insurgé Bernard Kolélas.

[modifier] Citations

  • "S'il t'était demandé de choisir entre ta Mère et ta Patrie, sauve d'abord ta Patrie. Car si ta mère mourait, tu aurais besoin de terre pour l'ensevelir. Tandis que si tu sauves la Patrie, elle sera ta terre et celle de tes descendants".

[modifier] Sources

  • Pierre Guillaume, Le monde colonial, XIX°-XX° siècle, 1994, Armand Colin.

[modifier] Voir aussi

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