André Glucksmann

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André Glucksmann est normalien, philosophe et essayiste français, né le 19 juin 1937 à Boulogne-Billancourt. Il est le père de Raphaël Glucksmann.


Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Aux sources d'une personnalité complexe

[modifier] Les expérience d'un révolté de mai 68

En 1968, il publie son premier livre, Le Discours de la Guerre, participe aux événements de mai 1968, puis devient militant maoïste en 1970, et, dans les années 1970, milite en faveur des dissidents soviétiques. En 1972, il qualifie la France de dictature fasciste dans un article publié dans la revue Les Temps Modernes[1]. Il rêve par ailleurs à l'embrasement de l'Europe entière de Lisbonne à Moscou[2].

En 1975, il publie La Cuisinière et le mangeur d'hommes, réflexions sur l'État, le marxisme et les camps de concentration, où il fait un parallèle entre le nazisme et le communisme. Ce livre ainsi que Les Maîtres penseurs, qui paraît en 1977, sont des succès de librairie, mais suscitent de nombreuses réactions critiques dans la gauche européenne.

[modifier] La conversion à l'Atlantisme

En 1981 Gluskmann et Bernard Kouchner soutiennent ou en tout cas encouragent la candidature de Marie-France Garaud. [3]

En 1985 Gluskmann, Revel et Bernard Henri Levy signent une pétition pour encourager Ronald Reagan à continuer à soutenir les fameux Contras au Nicaragua, ceux-ci s'illustreront dans des crimes de guerre et débouchera sur un scandale majeur de l'ère Reagan.

Pendant les années 1980, il publie d'autres ouvrages, et couvre pour la presse française la chute du Mur de Berlin. En règle générale, il promeut alors un atlantisme fondé sur l'antitotalitarisme et la promotion des droits de l'homme, notamment lors du conflit contre l'Irak au nom de la nécessité de renverser Saddam Hussein.

En 1995 Gluskmann aurait soutenu la reprise des essais nucléaire décidé par Jacques Chirac contre l'avis de Bernard Kouchner. André Glucksmann a soutenu, comme Bernard-Henri Lévy, l'intervention de l'OTAN contre la Serbie en 1999.

En 2003, dans le journal Le Monde, il fustige le « camp de la paix ». Il participe à la création du think tank le Cercle de l'Oratoire ainsi qu'à sa revue Le Meilleur des Mondes. Il est, en outre, devenu président de l'association des "Amis du Meilleur des Mondes" qui publie en co-gérance avec les éditions Denoël, cette revue. [réf. nécessaire]

Il est également connu pour son soutien en faveur de la cause des Tchétchènes lors de la tchétchène (Il a séjourné illégalement pendant un mois en Tchétchénie) et dénonce régulièrement l'attitude des pays occidentaux envers la politique de Vladimir Poutine, attitude qu'il juge complaisante.

[modifier] Le soutien à Nicolas Sarkozy

Lors de l'élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy. Il fustige une gauche qui se croit moralement infaillible mais a renoncé, écrit-il, au combat d'idées et à la solidarité internationale[4]

Une réplique[5] publiée dans le même journal par Jean-Marie Laclavetine dans l'édition du 5 février met en cause la crédibilité de Glucksmann, comparant ses engagements politiques actuels avec son ancien soutien au maoïsme.

[modifier] Une analyse actuelle de Mai 68

"Je vous présente mes condoléances pour cette overdose de Mai 68"

André Glucksmann estime que la perception traditionnelle des événements de Mai 68 comme un mouvement de gauche, antiautoritaire, doublé d'une révolution culturelles et des moeurs, est restreinte par les préjugés et la récupération de l'événement par les partis de gauche, et en particulier le Parti Socialiste. Il analyse Mai 68 comme une révolution qui se reproduit de façon cyclique, à peu près tous les 25 ans, comme l'existentialisme. Selon lui, la perception de l'événement est difficile car il est étudié comme un objet politique, et qu'il n'est pas étudié comme un fait d'histoire. Enfin, André Glucksmann appelle à prendre plus en compte le fait que Mai 68 était une révolution antitotalitaire, forme de révolte née dès 1956 avec la révolution hongroise soutenue par une partie importante de la gauche française de l'époque: "Souvenez-vous, en 1968, Daniel Cohn-Bendit apostrophait les crapules staliniennes, les chefs de la CGT, Aragon, à qui il demanda: que faisais-tu pendant les déportations, les famines dans l'URSS des années 30 ? Tu as du sang sur tes cheveux blancs." [6]

[modifier] Les controverses

Le 26 janvier 1977 Gluckmann et d'autres intellectuels (Deleuze...) auraient signé une pétition demandant la libération d'adultes étant accusé d'actes pédophiles sur des mineurs de moins de 15 ans.

André Glucksmann est quelquefois cité comme membre du PNAC. En fait, il n'a été que l'un des signataires en 2004, au côté de personnalités aussi diverses que Massimo D'Alema ou Joe Biden, d'une lettre ouverte présentée par le think tank néoconservateur aux chefs d'états et de gouvernements de l'Union européenne et de l'OTAN [7].

[modifier] Bibliographie

  • Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy (2008)
  • Une rage d'enfant (2006)
  • Le Discours de la haine (octobre 2004)
  • Ouest contre Ouest (août 2003)
  • Descartes c'est la France (octobre 1987)
  • Dostoïevski à Manhattan (janvier 2002)
  • La Troisième Mort de Dieu (mars 2000)
  • Cynisme et passion (janvier 1999)
  • Le Bien et le mal (septembre 1997)
  • De Gaulle où es-tu ? (mars 1995)
  • La Fêlure du monde (décembre 1993)
  • Le XIe commandement (janvier 1992)
  • Silence, on tue (octobre 1986) avec Thierry Wolton
  • L'Esprit post-totalitaire, précédé de Devant le bien et le mal (mai 1986) avec Petr Fidelus
  • La Bêtise (mars 1985)
  • La Force du vertige (novembre 1983)
  • Cynisme et passion (octobre 1981)
  • Les Maîtres penseurs (mars 1977)
  • La Cuisinière et le Mangeur d'Hommes, réflexions sur L'état, le marxisme et les camps de concentration (1975)
  • Discours de la guerre, théorie et stratégie (1967)

[modifier] Films

  • "Sauve qui pense - Rette sich wer denkt" - Portrait de André Glucksmann. France/Allemagne, 1998. Un film produit par ZDF/ARTE, réalisé par Christoph Weinert.[8]

[modifier] Notes et références

  1. Les Temps Modernes, n°310 bis (1972)
  2. Rapporté par Raymond Aron dans ses Mémoires
  3. Thierry Pfister, Lettre ouverte à la génération Mitterrand...
  4. (fr)Glucksmann critique la politique étrangère de Sarkozy sur le nouvelobs
  5. Glucksmann, ou l'amour du grand homme, par Jean-Marie Laclavetine, dans Le Monde
  6. Mai 68 vu par André Glucksmann, Conférence du Figaro, rapportée par Astrid Eliard, Le Figaro, 12/05/08, p 15
  7. An Open Letter to the Heads of State and Government of the European Union and NATO, September 28, 2004
  8. Christoph Weinert, réalisateur allemand

[modifier] Liens externes