Amour, gloire et débats d'idées

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Amour, gloire et débats d'idées est une émission de télévision humoristique écrite et réalisée par Nicolas & Bruno. Elle détourne les dialogues d'une telenovela vénézuellienne, et fut diffusée sur Canal Plus en 1997 et 1998.

Sommaire

[modifier] Synopsis: une bien étrange série

Nous sommes à Guatapalta City, une petite mégalopole du Guatapalta, en Amérique latine, vivant honnêtement du commerce des armes et du blanchiment de l'argent sale. Morizio Ramon-Pérez règne en maître sur les porcheries Ramon-Pérez qu'il a bâties au prix de toutes les corruptions et dans le plus total mépris de ses ouvriers, triés sur le volet pour leur absence totale de capacités intellectuelles.

[modifier] Une bien étrange trahison

Roberta est une amie de Morizio et de sa famille. Roberta est RPR, mais sa soeur est fan d'Alain Madelin et son père est mort pour le parti giscardien. Lorsque la mère de Roberta apprend, par son frère, qu'elle cachait des posters de Philippe Séguin, son idéal masculin, dans sa chambre, c'est l'horreur, et Roberta a fait vomir sa mère en raison de sérieuses divergences politiques au sein de la cellule familiale: "Quand je pense à votre pauvre père, qui est mort pour le parti. Jamais il n'aurait laisssé prononcer de tels blasphèmes sous son propre toit. Mais c'est très bien. Tu as choisi. Considère-toi exclue de la famille à tout jamais..." lui dit sa mère, la gorge serrée. Les blasphèmes en question, qui laissaient entrevoir une fusion entre l'UDF et le RPR font froid dans le dos: Conception, la soeur de Roberta, n'hésite pas à la menacer d'une mort similaire à celle de Robert Boulin. "J'ai 18 ans, mince à la fin" implore la jeune RPR. Mais c'est trop tard. Roberta s'enfuit, la larme à l'oeil et désespérée.

[modifier] De bien étranges états d'âme

Sur le port, Paulo tente coûte que coûte de convaincre Emiliano de l'accompagner aux journées parlementaires de Montpellier. De son côté, Miguel voudrait bien jouer à Bioman avec son vieil ami Rolando. Rachelita a tenté de bigophoner toute la journée à Ernesto, qui était en pleine répétition, pour son spectacle d'imitations à la fête de l'huma. "Ah oui bien sûr", sourit Rachelita, "où avais-je la tête, j'avais complètement oublié que tu étais comique professionnel". Ernesto a écrit un spectacle à hurler de rire; il a concocté une ribambelle de gags dont il n'hésite pas à dévoiler quelques bribes à une Rachelita incrédule: "Ecoutèèzzz" dit-il en imitant la voie de Jacques Chirac, "en tant que maire de Paris j'ai décidé de dissoudre l'assemblée nationale crac crac"... "Si c'est pas le succès assuré avec ça ?" Néanmoins, la tension entre les deux amants est palpable: "tu es sûr que tes sketchs ne sont pas complètement has been ?". "Le problème", lui dit-elle en substance, "c'est que ton humour de chansonnier kholkozien ne me fait plus rire du tout". "Comment", lui répond Ernesto, "tu n'es plus communiste ?". La vérité tombe comme un couperet: Rachelita s'est prise de pitié pour Christian Blanc, sa famille, ses enfants... Ernesto lui, croit dur comme fer dans son rêve: "et alors là tu verras, à nous gloire, à nous les palaces, à nous la fortune, le show-business..." dit il à une Rachelita plus sceptique et inquiète que jamais. C'est la confusion la plus totale, d'autant plus qu'on ne comprend toujours pas pourquoi le gouvernement tarde tant à définir sa politique hospitalière...

[modifier] De bien étranges plans de carrière

Le pire était craindre et le pire est arrivé: le comique professionel Ernesto a décidé de mettre fin à sa carrière après une prestation désastreuse à la fête de l'huma. Dans une voiture japonaise, Gérardo tente de recoller les morceaux avec Roberta, après leur violente dispute sur la réduction du temps de travail. De son côté, Rolando a décidé de ne plus porter de chemise, et c'est pas facile tous les jours.

Mais Gérardo a trouvé une solution à tous les problèmes d'emploi de ses copines, un truc génial pour s'insérer dans une perspective d'avenir, et pour dire basta à toutes les galères de jeunes: ca s'appelle le plan emploi-jeunes, de Martine Aubry. "Euh excuse-moi là mais c'est quoi un emploi ?" lui demande Paula, éberluée. Gérardo s'empresse de lui expliquer que, un emploi, c'est un peu comme un travail, en quelque sorte. "Par exemple", poursuit Gérardo, "moi je vais être agent d'ambiance dans un bus", "et ce bon vieil Enrique va être agent de médiation". Cette proposition suscite l'étonnement à peine voilé d'inquiétude d'Enrique: "Eh mais attends, c'est pas c'qu'on avait dit du tout, moi j'y connais rien en médiation, tu m'avais dit que je serais développeur de patrimoine" ! La jalousie mâtinée d'admiration d'Enrique lui arrache quelques larmes. Gérardo, attentionné et affectueux, le rassure: "mais peu importe, le principal c'est d'inventer des métiers nouveaux qu'existent pas". Et Gérardo se tourne amoureusement vers Manuella, dont le charme latin s'accomode très bien de sa façon si langoureuse de boire du jus d'orange. "Toi par exemple, c'est quoi ton truc ?", demande Gérardo à Manuella. La réponse ne tarde pas à suinter des lèvres pulpeuses de la jeune fille: "j'aime bien le jus d'orange". Manuella sera donc médiatrice en boissons orangées. C'est alors qu'un jet de lumière, un diamant d'intelligence subite traverse le cerveau de Paula: la belle déclare ne pas être intéressée par travailler, puisque ses parents sont milliardaires. Fulgurante remarque, qui invite Manuella à reconsidérer la proposition de Gérardo: "ben oui, nos parents sont considérablement riches, pourquoi on s'emmerderait à travailler ?, on s'en fout en fait" . Ce qui entraîne, inévitablement, une prise de conscience poignante de Gérardo: "ah ben oui, j'y avais même pas pensé".

Rarement dans une oeuvre de fiction, la question lancinante et douloureuse des rapports de classe n'aura été envisagée avec tant de finesse. Nos quatre jeunes amis connaîtront-ils un jour la joie de partir au travail chaque matin à 7 heures et demi ? Et que faire des déchets faiblement radioactifs en milieu rural ? Nous le saurons au prochain épisode de ... "Amour, gloire et débats d'idées".

[modifier] Un bien étrange délirium

Gérardo et ses amis, malheureusement bien trop riches pour travailler, ont du abandonner leur rêves d'emplois pour jeunes en galère. En secret, affublée d'un masque, Cécila la radicale socialiste, fait des blagues téléphoniques en appelant Bernard Kouchner à trois heures du matin. De leur côté, Paula et Gérardo ont acheté sans le savoir le même casque jaune.

Quand sa grand-mère entre dans la piècre, Manuella comprend que quelque chose de grave est en train de se passer: Ernestina prétend être à la recherche de sa CSG. "Je te conjure de ne jamais participer à ce jeu d'intervilles"... "ohh et pourquoi ils ont fermé le Queen ?". Manuella a compris: les propos incohérents de sa grand-mère proviennet des pétards qu'elle a fumé en une seule journée, pour faire comme Dominique Voynet. Mais cette bonne mémé, au langage toujours chatié, n'a pas réalisé que la ministre de l'écologie ne fume en général qu'un pétard à l'occasion, et non pas 25 d'un coup...

La grand-mère de Manuella parviendra elle à conjuguer cigarettes qui font rire et lucidité politique ? Et pourquoi le budget de Dominique Strauss-Kahn fait-il état d'un repli des prélèvements des taux obligatoires par rapport au produit intérieur brut ?

[modifier] Les protagonistes

[modifier] La diffusion

La série Amour, gloire et débats d'idée est composée de 40 sketches d'environ 3 minutes chacun, diffusés en 1997 et 1998 dans l'émission hebdomadaire Le Vrai Journal sur la chaîne Canal+.

[modifier] L'esprit de la série

Amour, gloire et débats d'idée est créée en 1997 par Nicolas & Bruno qui détournent et redoublent une télénovela vénézuellienne en transformant les personnages en de véritables obsédés de la vie politique française. On se souvient de Roberta et des posters d'Édouard Balladur dans sa chambre, des porcheries Ramon-Pérez menacées par un scandale sexuel, du débat très musclé entre le boyz Adriano et sa copine à propos des marges de fluctuation de l'Euro, ou encore de Gérardo et son Parti du Bisou. Des dialogues affûtés, un décalage absurde et des voix hystériques à souhait ont fait le succès de cette série sur Canal+.

[modifier] Les auteurs

Les deux auteurs-réalisateurs-doubleurs de ces sketches, Nicolas & Bruno, ont ensuite notamment réalisé la série culte Message à caractère informatif pour l'émission Nulle part ailleurs.

Ce sont également les auteurs-réalisateurs en 2006 de la série Le Bureau avec François Berleand, adaptation de la série britannique The Office.

[modifier] La vidéo

Amour, gloire et débats d'idées est sorti en VHS en 1998 chez Canal+ Video, avec tous les épisodes diffusés, 2 épisodes à karaoker et un tatouage. La cassette était parfumée.

[modifier] Lien externe