Principauté de Liège

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Principauté de Liège
985 — 1789
1791 — 1792
1793 — 1795
Principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique
Armoiries de la principauté de Liège

Acquisition du comté de Huy 985

Capitale Liège
Langue(s) {{{langues}}}
Religion {{{religion}}}
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Population {{{population}}}
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Entité précédente
Comté de Huy
Entité suivante
République française
Les États du Benelux dans l'Histoire
Belgique actuelle Luxembourg actuel Pays-Bas actuels
Empire carolingien
vers 800-843
Lotharingie
843-977
Période féodale
Xe-XIVe siècle

Principauté de Liège
+
Principauté de Stavelot- Malmedy
+
Duché de Bouillon


jusqu'en 1795

Pays-Bas
bourguignons

1384/1473-1482

Duché du Luxembourg
intégré en 1441


Pays-Bas des Habsbourg
1482-1549
Pays-Bas espagnols
1549-1713
(Pays-Bas méridionaux après 1581)


Provinces-
Unies
1581-1795
Pays-Bas autrichiens
1713-1795

États-Belgiques-
Unis
1790



France (Ire République) 1795-1804

République batave
1795-1806

France (Ier Empire) 1804-1815
Royaume de Hollande
1806-1810


Royaume des Pays-Bas
depuis 1815

Royaume de Belgique
depuis 1830



Grand-Duché de Luxembourg
depuis 1839

La principauté épiscopale de Liège était un État du Saint Empire romain germanique. C'est en l'an 985 que naît la principauté épiscopale. C'est à cette date que Notger, déjà évêque de Liège depuis 972, devient prince-évêque en recevant le Comté de Huy.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Naissance et âge d'or

Liège devint au Xe siècle la capitale d'une puissante principauté épiscopale, grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon. Ses écoles furent célèbres jusqu'au XIIe siècle.

Sept collégiales s'élèvent alors dans la ville (Saint-Pierre, Sainte-Croix, Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Denis, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) en plus de la cathédrale où est enterré Saint Lambert.

Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Plusieurs églises romanes et de nombreuses pièces d'orfèvrerie (art mosan) témoignent encore aujourd'hui de l'efflorescence de cette époque, en particulier les fonts baptismaux de la ville, conservés aujourd'hui à Saint-Barthélemy.

Entre 1297 et 1335, la chevalerie hesbignonne est quasiment décimée par la guerre des Awans et des Waroux.

Liège tentera également de résister à l'œuvre unificatrice des Bourguignons, mais échouera face à Charles le Téméraire le 30 octobre 1468 (échec des 600 Franchimontois). La Cité retrouvera tous ses privilèges en 1477, à la mort de Charles.

Le 10 avril 1509, Érard de La Marck, l'un des plus remarquables prince-évêques de Liège, reçoit les droits régaliens de l'empereur Maximilien Ier, qui confirme les privilèges de la principauté octroyés par ses prédécesseurs.

[modifier] Les princes de Bavière

Les XVIe et XVIIe siècles seront éprouvants pour la Principauté, car elle subit de plein fouet la scission des Pays-Bas espagnols ainsi que les guerres de Louis XIV.

Sur le plan intérieur, la vie politique est dominée par l'opposition entre le parti populaire (les Grignoux, fervents défenseurs de la démocratie) et le parti aristocratique (les Chiroux, partisans du prince). Des journées d'émeutes eurent notamment lieu en 1636, lors d'une tentative de coup de force des Chiroux, et en 1646, quand des rumeurs annoncent que les Chiroux vont truquer les élections grâce à l'intervention des troupes espagnols.

Les émeutes se transformèrent en révolte. En 1647, les Grignoux remportent les élections et interdisent l'entrée à Liège du prince-évêque Ferdinand de Bavière (qui était à Visé accompagné de troupes allemandes). Celui-ci transfère le siège du gouvernement à Huy et, aidé par son neveu Maximilien-Henri, entreprend la reconquête de la Cité.

Liège est bombardée le 12 août 1649 (l'hôtel de ville sera brûlé) et capitule le 29 août. Le 19 septembre, le prince entre dans Liège accompagné de 2 000 cavaliers et de 1 000 fantassins[1] et suspend la plupart des droits politiques. Le système électoral est également revu à la faveur du prince, qui aura alors tous pouvoirs.

Il faudra attendre le début de la Révolution liégeoise le 18 août 1789 pour que le règlement de 1684 soit aboli, par un prince-évêque ramené prisonnier du château de Seraing.

[modifier] La fin de la Principauté

Icône de détail Article détaillé : Révolution liégeoise.

Le 7 décembre 1792 eurent lieu les premières élections au suffrage universel : tous les habitants de plus de 18 ans furent appelés à élire les députés à la Convention nationale[2],[3]. 9 700 électeurs participèrent à ce suffrage et 9 660 d'entre eux se prononcèrent pour le rattachement à la France, sous réserve.

En 1794, à la suite des guerres de la Révolution liégeoise, l'armée impériale quitte la Principauté de Liège, ce qui entraîne l'exil définitif du dernier Prince-Evêque François-Antoine-Marie de Méan.

La disparition de la Principauté sera entérinée en 1801 par le traité de Lunéville signé entre la France et l'Autriche.

[modifier] Territoire

La Principauté en 1350
La Principauté en 1350
Blason de la principauté de Liège
Blason de la principauté de Liège

La Principauté de Liège se situait dans l'actuelle Belgique. Elle s'étendait le long de la Meuse belge, à l'exception de la région de Namur, de Dinant jusqu'au territoire du comté de Looz. Elle divisait donc en deux les Pays-Bas autrichiens, isolant le Luxembourg et l'ancien Limbourg des autres Pays-Bas.

Bouillon était également lié à la principauté. Le Prince-Évèque codirigeait par ailleurs la ville de Maastricht, initialement avec le Brabant, ensuite avec les Provinces-Unies, la République y ayant repris les droits brabançons après la Guerre de Quatre-Vingts Ans.

Les armoiries de ces territoires étaient reprises sur le blason de la principauté, dont celui de l'actuelle province de Liège n'est qu'un remaniement.

Écartelé : 1, de Bouillon ; 2, de Franchimont ; 3, de Looz ; 4, de Horn ; sur-le-tout de Liège.

Le duché de Bouillon constitue la pointe sud de la Principauté, tandis que le comté de Horn en étant la pointe nord. À la fin de l'Ancien Régime, le territoire couvrait environ 1/5 de la Belgique actuelle. Celui-ci n'est pas à confondre avec le territoire du diocèse de Liège.

La Principauté comptait 23 Bonnes Villes, était divisée en 15 quartiers (5 en banlieue de Liège et 10 hors-banlieue) et possédait également des seigneuries allodiales, appartenant au patrimoine de Saint-Lambert (et donc indépendantes du Prince et des 3 États). Alleu signifie indépendant de tout prince (ou seigneur), ne relevant que de Dieu seul[4]).

  • Seigneuries allodiales : selon les tableaux de la Cour allodiale, il en existait 62. Toutes n'étaient pas d'importance, et certaines n'étaient même que de simples dépendances.

[modifier] Les pouvoirs

L'exercice des différents pouvoirs a évolué au cours de l'Histoire, à la suite de nombreuses guerres et autres Paix[5].

Après la Paix de Fexhe en 1316, le pouvoir législatif du pays fut partagé entre le prince et les trois États :

  • le Chapitre de la Cathédrale (État primaire)
  • l'État noble
  • le Tiers-État (les Bonnes Villes).

Les « Journées d'État » duraient 10 jours, et se tenaient ordinairement deux fois par an. Pour qu'une proposition du souverain devienne loi, chacun des trois États devait l'accepter.

Le pouvoir du Tiers-État fut encore renforcé le 2 décembre 1373 (Paix des XXII) : les fonctionnaires et conseillers du prince étaient responsables devant le Tribunal des XXII, dont les décisions étaient souveraines. Ce Tribunal était composé de 4 chanoines du Chapitre, 4 chevaliers et 14 représentants des Bonnes Villes.

[modifier] Principaux textes juridiques

  • 1066 : Charte de Huy
  • 1196 : Charte d'Albert de Cuyck (droits civils consacrés par la coutume)
  • 1287 : Paix des Clercs et Loi muée des chanoines et des bourgeois (égalité des peines, peine du talion, preuve par témoignage)
  • 1313 : Paix d'Angleur
  • 1316 : Paix de Fexhe (la loi ne peut être modifiée par le prince qu'avec l'accord des trois États)
  • 1343 : Lettre des Vingt-Deux (elle établit le Tribunal des XXII) ; le système ne sera stabilisé qu'en 1376, après 4 Paix des XXII
  • 1424 : Deuxième Régiment de Heinsberg (fixe la procédure électorale pour éviter les abus, mais les élections directes deviennent indirectes)
  • 1649 : Règlement de 1649 (suppression de la plupart des droits politiques)
  • 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont

[modifier] Références

  1. Le règlement de 1649
  2. VERS LA REVOLUTION 3
  3. De la principauté de Liège au département de l'Ourthe
  4. Voir Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège
  5. Pour en savoir d'avantage sur le fonctionnement politique de l'État liégeois, voir notamment l'Histoire ecclésiastique et politique de l'État de Liège[pdf], de N.G. Léonard (1744-1793)

[modifier] Voir également

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Stanislas Borman, Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège, avec une introduction historique, Liège, J. Gothier, 1867. (Aussi en version PDF, ex libris www.chokier.com)
  • Georges Hansotte, Les institutions politiques et judiciaires de la principauté de Liège aux Temps modernes, Bruxelles, Crédit Communal, 1987. In-8° broché, 355 p., (collection « Histoire », série in-8°, n° 73, 1987).
  • La principauté de Liège au XVIIIe siècle : un guide bibliographique.

[modifier] Liens externes

[modifier] Quelques textes juridiques