Aimé Cotton

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Aimé Auguste Cotton est un physicien, né à Bourg-en-Bresse en 1869, et mort à Sèvres en 1951, professeur durant 22 ans à l'Ecole normale supérieure et durant 21 ans à la faculté des sciences de l'université de Paris.


Aimé Cotton est le frère du mathématicien et académicien Émile Cotton ; son grand père était directeur de l’École normale d’instituteur de Bourg et son père, Eugène Cotton, professeur de mathématiques au collège de Bourg, établissement où Ampère débuta sa carrière.

Aimé Cotton fait ses études secondaires au lycée de Bourg et sa classe de mathématiques spéciales au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Il entre à l’École normale supérieure en 1889 et est lauréat du concours d'agrégation des sciences physiques en 1893. Il réalise ensuite, en tant que boursier des hautes-études, une thèse pour le doctorat ès sciences physiques au laboratoire de physique de l'Ecole normale supérieure durant laquelle il découvre le dichroïsme circulaire. Il est nommé maître de conférences à la faculté des sciences de Toulouse en 1895 et soutient en 1896 devant la faculté des sciences de l'université de Paris sa thèse, intitulé « Recherches sur l’absorption et la dispersion de la lumière par les milieux doués du pouvoir rotatoire ». En 1900, il est nommé professeur-adjoint et est chargé de la suppléance de Jules Violle à l’École normale supérieure. En 1904, il est nommé chargé de cours, puis professeur-adjoint en 1910, à la faculté des sciences de l'Université de Paris, délégué à l'École normale supérieure, jusqu'en 1922.

Il travaille tout d'abord avec Pierre Weiss sur l’effet Zeeman, ils déterminent ainsi la valeur du rapport de la charge de l’électron à sa masse. Il s’intéresse ensuite à l’effet Faraday et met en évidence le dichroïsme circulaire magnétique. En parallèle, il travaille avec son camarade de promotion Henri Mouton, biologiste à l’Institut Pasteur, sur la biréfringence magnétique dans les solutions, ce qui leur permet de découvrir l’effet Cotton-Mouton.

En 1913, il épouse la physicienne Eugénie Feytis, ils auront trois enfants. Il dirige les travaux de thèse de Georges Bruhat sur le dichroïsme circulaire et la dispersion rotatoire (1914).

Il participe dès 1917 à la création de l’Institut d'optique théorique et appliquée où il fut chargé de conférences. Il est l’inventeur de la balance de Cotton appareil qui sert à mesurer l’intensité d’un champ magnétique.

En 1914, il lance le projet d’un grand électro-aimant dont la construction débute en 1924 dans le laboratoire du Service des recherches et inventions à Bellevue qui devint ensuite le laboratoire du magnétisme de Meudon-Bellevue puis le Laboratoire Aimé Cotton.

En 1919, il devient président du comité de physique à la Direction des Inventions intéressant la défense nationale. En 1920, Aimé Cotton est nommé professeur à la nouvelle chaire de physique théorique et de physique céleste à la faculté des sciences de l'Université de Paris[1] . En 1922, il succède à Gabriel Lippmann à la chaire de physique générale. Il dirige également le laboratoire des recherches physiques de la faculté avec pour collaborateurs Amédée Guillet et Henri Mouton. En 1923, il est élu à l’Académie des sciences en remplacement de Jules Violle (Aimé Cotton 32 voix, Charles Fabry 28 voix, Henri Abraham 1 voix). Il prend sa retraite en 1941 et Jean Cabannes lui succède comme professeur et directeur de laboratoire, il conserve néamoins la direction du laboratoire de magnéto-optique à Bellevue. Il est brievement incarcéré à Fresnes durant l'occupation.


[modifier] Distinction

  • Rosette de la Résistance
Précédé par Aimé Cotton Suivi par
créateur
Chaire de physique théorique et physique céleste de la Faculté des sciences de Paris
Anatole Leduc
Gabriel Lippmann
Chaire de physique II de la Faculté des sciences de Paris
Jean Cabannes

[modifier] Notes

  1. qui devint par la suite la chaire de spectroscopie et de physique céleste puis la chaire de spectronomie. Eugène Bloch lui succéda à l'École normale supérieure.
Autres langues