Accident du siège

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Au contraire des présentations céphaliques dont l'engagement dans le bassin maternel conditionne la réussite de l'accouchement normal, l'accouchement par le siège reste aléatoire durant toute la phase d'expulsion.

Les accidents d'expulsion lors d'une telle naissance peuvent se produire à tout moment, le plus souvent sous la forme d'un arrêt de progression de l'accouchement, et surtout dans des circonstances ou la césarienne n'est d'aucun secours.

Le traitement de ces accidents d'expulsion repose uniquement sur l'application de « manœuvres obstétricales » appliquées par l'accoucheur, et c'est surtout la connaissance et l'expérience de ces manœuvres qui conditionnent l'état de l'enfant à la naissance. L'attitude actuelle, prudente, qui consiste à proposer une césarienne facilement lors de la constatation d'un siège aboutit aujourd'hui à une inexpérience de la voie vaginale chez de nombreux obstétriciens et sages femmes.

La rotation dos en arrière du fœtus est la première difficulté qu'on peut rencontrer. Si le dos passe en arrière, côté anus maternel, l'accouchement devient très hasardeux. Son traitement, par rotation forcée manuelle, est toutefois facile à mettre en œuvre.

Une fois le dos fœtal dégagé, il peut se produire un relèvement des bras de l'enfant au dessus de l'entrée du bassin maternel. Là encore, des manœuvres de rotation forcée, puis d'engagement et de dégagement manuel des bras permettent d'extraire l'enfant dans de bonnes conditions.

L'étape suivante concerne la tête foetale, dite « tête dernière » puisqu'il s'agit d'un accouchement du siège. L'arrêt de progression peut s'avérer difficile à traiter s'il est causé par un accrochage du menton fœtal au dessus du bassin maternel. Les manœuvres utilisées dans ce cas peuvent être dangereuses pour l'enfant, laissant des séquelles cérébrales (par anoxie prolongée) ou nerveuses (par étirement des plexus nerveux des bras). Elles consistent en une flexion forcée de la tête fœtale après introduction de deux doigts sur le plancher de sa bouche, puis en une traction à deux mains (qu'on voudrait la plus modérée possible) afin d'obtenir un engagement puis une descente et enfin l'expulsion de la tête. Dans des conditions moins dramatiques, lorsque la rétention de la tête fœtale se produit dans le vagin et non au dessus du bassin maternel, on peut s'aider de l'application de forceps.

Ce qui fait la difficulté de l'accouchement par le siège, c'est que la moindre intervention manuelle sur l'expulsion (justifiée ou non) aboutit immanquablement à la succession de ces complications.