Académie de Platon

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L'Académie est l'école philosophique fondée dans Athènes par Platon vers 388 av. J.-C. Elle tire son nom du domaine d'Athènes, fait de jardins et de portiques et qui se trouvait près du tombeau du héros Académos, et dans lequel Platon donnait ses leçons

On compte trois Académies :

  • la 1re, ou ancienne (Academia vetus), d'orientation dogmatique, se composait des disciples purs (scholarques) de Platon, à savoir : Speusippe en 348 av. J.-C. (à la mort de Platon), Xénocrate en 339 av. J.-C., Polémon en 316 av. J.-C., Cratès d'Athènes en 269 av. J.-C. Il ne nous reste rien des ouvrages de ces philosophes.
  • la 2de, ou moyenne, (Academia media), d'orientation sceptique, fondée vers 268 av. J.-C. par Arcésilas, prétendait que l'on ne peut rien savoir.
  • la 3e, ou nouvelle (Academia nova), d'orientation probaliliste, fondée vers 160 av. J.-C. par Carnéade, sans tomber dans un scepticisme absolu, enseignait que l'on ne peut atteindre que le probable. Elle eut comme scolarques : Lacydès en 244 av. J.-C., Téléclès en 208 av. J.-C., Évandre, Hégésinus, Carnéade en 186 av. J.-C. (c'est le plus important), Clitomaque en 130 av. J.-C.

Quelques-uns admettent une 4e et même une 5e Académie, dont les chefs seraient respectivement Philon de Larissa, néo-dogmatique, en 110 av. J.-C., et Antiochus d'Ascalon, syncrétiste, en 86 av. J.-C. Ceux-ci se rapprochèrent de la véritable doctrine de Platon, et tâchèrent de la concilier avec le stoïcisme.

L'Académie originelle cessa en 86 av. J.-C., quand le général romain Sylla s'empara d'Athènes.

Sommaire

[modifier] La fermeture de l'Académie (529 après J.-C.)

Empereur byzantin, Justinien (483-565) est sans doute l’un des plus importants dirigeants de l’Antiquité tardive. Son règne constitue la dernière tentative du vieil empire romain pour refaire l'unité impériale, tant par la reconquête militaire que par la codification du droit et la volonté d'imposer le pouvoir du souverain à l'Église. L'époque, qui voit des peuples barbares s'installer dans les restes d'un empire romain morcelé, imposait à Justinien une certaine fermeté politique : afin d’assurer l’hégémonie de son empire, ce qui requiert à ses yeux, l’unité religieuse, il lança d'impitoyables édits de proscription contre les païens, les juifs, les ariens, et de nombreuses autres sectes. C'est dans ce cadre qu'il interdit d’abord l’enseignement de la philosophie hellénique antichrétienne, fait fermer les écoles d'Athènes, dernier asile des lettres et de la philosophie païenne, et finit par en confisquer tous les biens. On estime généralement qu'aucune activité philosophique n’a pu reprendre a Athènes après les mesures d’interdiction de 529.

La vigueur renaissante de l’école néoplatonicienne sous l’impulsion de Damascius semble être une cause au moins immédiate des rigoureuses mesures prises en 529 par Justinien contre ces professeurs qui incarnaient une ultime et vivace résistance païenne. En effet, Damascius accomplit une véritable réorganisation de l’École néoplatonicienne, tombée en décadence après la mort de Proclus (485), suite à des facteurs aussi bien internes qu’externes (triomphe du christianisme). Damascius était en effet perçu comme un « homme épris de recherche au plus haut point, qui a introduit en philosophie bien des travaux épuisants » (cf. Simplicius). En effet, Damascius a consacré sa vie à l’étude des textes de Platon et d’Aristote. L’amour du labeur de la pensée était pour lui, comme pour ses maîtres à penser un trait naturel du philosophe authentique.

Dans le cadre de brimades répétées contre les hérétiques, les juifs et les païens – exclus du service militaire, des postes publics et de l’enseignement[1] -, une ordonnance prise en 529 et envoyée à Athènes, interdit ‘d’enseigner la philosophie’, d’‘expliquer les lois’, et de ‘jouer aux dés’. Six philosophes sont alors contraint de chercher asile chez Chosroès, roi des Sassanides. Avec Damascius le Diadoque, s’exilent Simplicius, Eulamios, Priscien, Hermias, Diogène et Isidore. En 532, ils s’installent à Harrân (Mésopotamie), qui servira de relais vers la culture islamique. Il est possible que l’attrait du régime perse, contre le régime chrétien romain, a pu aussi jouer dans le choix du lieu d’exil des philosophes. Imprégné de l’idéal platonicien du roi-philosophe, ils crurent sans doute pouvoir jouer un rôle dont ils ont été dépouillés en Grèce… Vite déçu par une réalité moins brillante, les philosophes retournèrent, malgré les instances de Chosroès, dans l’empire Byzantin à la faveur de la signature de la pax perpetua de 532.

[modifier] Notes et références

  1. (Cod Just I-5, 18, 4 & I-11, 10, 2)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

« Académie de Platon », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe