Abbaye de Villers-Bettnach

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L’abbaye de Villers-Bettnach est une ancienne abbaye cistercienne dont il reste encore quelques corps de bâtiments et des ruines sur la commune de Saint-Hubert.

Au coeur d’un massif forestier, la vallée de la Canner n’en est encore qu'à ses prémices et une petite vallée secondaire draîné par un petit ruiseau s’y raccroche.

C’est là, en remontant ce ruisseau que l’on trouve le site de l’abbaye de Villers-Bettnach, sur une petite butte de cette vallée.

Sommaire

[modifier] Les origines

L’origine du site reste mystérieuse jusqu’au XIIe siècle car on lui attribue souvent sa naissance à celle de l’abbaye. Or le nom de Villers-Bettnach pourrait très bien être issu d'une ancienne villa, ferme gallo-romaine comme on en a retrouvé à Bettelainville, village voisin.

Qu’importe, le site remonte de façon sûre au début des années 1130. Villers-Bettnach se retrouve, entre autres, sous les noms de :

  • Villers de Botanagri (1137)
  • Monasteri sanctae Maria de Villerio (1147)
  • Sainte-Marie-de-Villers (1228)
  • Villiers-L'Abbaye (1482)
  • Vilarium Betnach (1509)
  • Villers-Bettnach (1869)

Villers se remarque encore dans le latin villare (ferme). Bettnach viendrait d'une contraction de betta (cens) et de ager (champ). Il y aurait ainsi « les redevances de la ferme ou village » ou encore « les censives du village ».

Les habitants de la région donnent à ce lieu le nom de « Villers l'Abbaye ».

Villers, dans le duché de Lorraine, faisait partie du baillage d'Allemagne, office de Sierck, comme d'ailleurs ses possessions de base, tout en dépendant, au spirituel, de l'évêché de Metz.

Les moines cisterciens, lorsqu'ils recherchaient un propice à leur installation, ne la choisissait pas uniquement pour des raisons économiques ou matérielles. Ils recherchaient avant tout un lieu où l'âme pourrait librement louer Dieu, en se consacrant à la prière et au travail.

Le travail produrait très vite une richesse et la prière, un rayonnement qui augmentait les reconnaissances.

Admirons alors la position de Villers : dans une vallée, à proximité de la ville (Metz et Thionville, au coeur d'un immense massif forestier.


[modifier] Filiation

Saint-Robert, abbé de Molesme, fonda l'abbaye de Citeaux (Côte d'Or) en 1098, et fut l'auteur de cet Ordre.

Saint-Bernard devint abbé de Citeaux en 1113 et apporta à l'Ordre une profonde réforme. Les moines devinrent plus nombreux et fondèrent des abbayes un peu partout en France et à l'étranger.

Dè 1115, Saint-Bernard fonda l'abbaye de Clairveaux (Aube) et mourut en 1153. Il fut appelé plusieurs fois en Lorraine pour faire cesser, par son intervention, des guerres toujours renaissantes.

Dans l'histoire de Metz par les religieuxBénédictins, il est dit qu'en 1130 fut fondée l'abbaye cistercienne de Freistroff : on rapporte à peu près en même temps la fondation de l'abbaye cistercienne de Villers-Bettnach, autre maison de l'Ordre de Citeaux.

Henri, fils du comte de Carinthie et Léopold, marquis d'Autriche, eurent l'idée de fonder une abbaye. Henri, religieux de Morimond (Haute-Marne), puis abbé de ce monastère, fut envoyé par cette abbaye pour fonder Villers en qualité d'abb, aidépar Léopold.

Le Duc de Lorraine, Simon 1er, leur donna les terres de la vaste forêt qui occupait alors tout le bassin des sources de la Canner. Ces lieux avaient été des anciens domaines du fisc royal que les ducs avaient hérité. La ville de Metz y envoyait, dans les premiers siècles, des esclaves afin d'y satisfaire ses grands besoins en bois.

[modifier] La prospérité

Henri devint donc le premier abbé de Villers, tout en gardant le même titre sur l'abbaye de Morimond. En 1144, il fut élu évêque de Troyes (Aube), mourut en 1169 et fut inhumé dans l'abbaye de Boulancourt.

L'abbaye de Villers prospéra très rapidement. Dès 1134, c'était une maison structurée, autour d'une petite chapelle de style roman, écrasée et sombre, dédiée à Sainte-Catherine.

En effet, Catheine de Schambley, épouse de Hugues Blanchard, sire de Crépi, avait ajouté d'importantes donations à la dotation initiale. C'est ainsi que Villers reçut l'étang qui porte encore le nom d'étang Blanchard. Les époux Blanchard furent enterrés à Villers.

Les Bénédictins précisent : "L'abbaye de Villers était autrefois puissante et avait reçu des grands biens de la part des souverains et des évêques de Metz.

Rapidement, au fil des donations et de son expansion, l'abbaye de Villers-Bettnach fut l'une des plus riches de Lorraine.

[modifier] Sources

  • Thèse de Marie-Christine Bayart, Université de Metz, 1974.
  • Charles Dosse, La Haute Vallée de la Canner - L’abbaye de Villers-Bettnach, Éditions Serpenoise, 1989.
  • Gérard Kilbertus, Villers-Bettnach - L’Abbaye, Chez l’auteur, Talange, 2001.
  • Jean Maguin et Yves Villard, L’abbaye de Villers-Bettnach, en vente à l'abbaye, 2001.
  • Jean-Paul Philips, Patrimoine rural en Pays messin, Éditions Serpenoise, 2007.

[modifier] Site web

Association des amis des Sites de Saint Hubert (cette association a pour objet la mise en valeur des restes de l'Abbaye)

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