Étude de l'avant-projet en autoconstruction en France

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Un proverbe chinois (ou hébreu, ou arabe...) dit : Si tu veux construire une maison, assieds-toi ! . En tout premier lieu, il convient donc de « s'asseoir », pour réfléchir et calculer avant d'attaquer l'autoconstruction. On commencera par évaluer les besoins à satisfaire et les ressources qui seront nécessaires. Il faudra ensuite rechercher un terrain à bâtir avant de planifier les travaux.

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Sommaire

[modifier] Évaluation des besoins

Construire pour soi implique de faire l’inventaire de ses propres besoins actuels et futurs, d’imaginer l’évolution de la famille, de son propre mode de vie... Il faut dissocier la part du rêve (indispensable) et ce qui est réalisable, au moins dans l’immédiat.

Il est fort possible qu’un couple vivant dans un appartement en ville ne fonctionnera plus de la même façon quand il sera dans son pavillon rural avec ses trois enfants. On s’efforcera de lister tous les souhaits des personnes concernées puis de faire une sélection après les avoir triés.

Un des avantages de l’autoconstruction est que, vu le temps nécessaire pour réaliser chaque étape, on peut rectifier le tir si de meilleures idées apparaissent en cours de réalisation.

[modifier] Estimation des ressources nécessaires

Il s’agit non seulement de la trésorerie indispensable pour acheter les matériaux et l’outillage, payer les taxes (TLE...), frais de raccordements (EDF...) mais aussi le nombre d’heures, l’aide que l’on peut espérer des amis, les outils que l’on peut éventuellement emprunter.

Le temps nécessaire à la réalisation d’un travail est assez difficile à estimer, surtout si c’est une première. On est généralement trop confiant et optimiste.

[modifier] Recherche d’un terrain

Sujet très vaste. Voici quelques axes de réflexion qui aideront dans la démarche.

  • Situation géographique, de nombreux paramètres sont à prendre en compte : attachement sentimental et proximité de la famille, des amis, des commerces, des lieux d’activité, de culte et de loisirs, du cadre de vie, de l’évolution future du prix du terrain (aspect placement à long terme), des aménagements prévus ou prévisibles (autoroute, zone industrielle...), des constructions voisines à venir, de la couverture du réseau de téléphonie cellulaire ou de télévision hertzienne...
  • La distance au lieu de travail se mesure aussi en minutes mais le coût kilométrique doit tenir compte de tous les déplacements au tarif standard des services fiscaux. Tester le trajet futur dans différentes situations (heure de pointe, nuit, transport en commun...). Les distances vis à vis des services (administratifs, médicaux...), des commerces... sont à prendre en compte
  • Si le terrain est situé dans un lotissement, éplucher le règlement du lotissement. On y rencontre souvent des contraintes inattendues et dissuasives. Demander conseil à son notaire.
  • Situation climatique : orientation, ensoleillement, force et direction du vent dominant, précipitations moyennes (voir agence Météo-France locale), bruit en semaine, le dimanche et la nuit, risques naturels (sismique, inondation...) et industriels (nucléaire, pollution...), enneigement et état des routes... On aura intérêt à interroger largement la population de l’endroit, les futurs voisins, les anciens, les services municipaux, son notaire, les services de la DDE (Direction départementale de l’équipement)...
  • Coût maximum dans le budget total. Il est plus facile d’agrandir une maison qu’un terrain, on a parfois intérêt à prendre un terrain un peu plus grand et à réduire l’importance de la construction, dans ses dimensions ou dans son aménagement.
  • Prix d’achat : s’agit-il d’un terrain vraiment viabilisé ? S’il n’a pas de CU (Certificat d’urbanisme), on peut se rendre à la DDE pour obtenir des renseignements. Comparer non seulement le prix au mètre carré mais aussi le prix total après viabilisation complète. Un terrain est un tout, pas une juxtaposition de mètres-carré.
  • Prix de revient réel : pour chaque terrain sélectionné faire l’inventaire de tous les frais qui viendront s’ajouter au prix d’achat (raccordements et voies d’accès, taxes locales, terrassement, clôtures, assainissement...)
  • Coût de la vie dans le secteur concerné : impôts fonciers et immobiliers, prix de l’eau...

Le choix est ensuite une affaire de compromis et de feeling.

La prospection est parfois laborieuse. Aux abords des villes, les terrains sont petits et rares. En dehors du tour des agences immobilières et l’analyse des petites annonces, on peut essayer d’interroger chacune des mairies située dans la zone intéressante pour dépister les projets de lotissements communaux, consulter les plans d’occupation des sols (POS) pour y repérer les terrains constructibles non viabilisés...

[modifier] Planification des travaux

Dans le chapitre Estimation des ressources, on a calculé la capacité globale en heures de travail disponible par mois. Par corps de métier, le temps nécessaire à la réalisation doit être calculée en heures de travail pour déterminer une durée en semaines de chaque grande opération. Pour cela il est indispensable de tenir compte de la saison, des périodes de vacances, de la disponibilité des matériels et outillage à emprunter...

A l’aide de tous ces éléments on pourra établir un planning sommaire qui permettra de déterminer les échéances-clés du projet. Il existe des outils informatiques simples de planification qui faciliteront grandement ce travail. Pendant la réalisation, l’avancement des travaux pourra être suivi plus précisément.

En parallèle avec le calcul des heures, sera effectué le calcul des besoins en trésorerie. Les grandes dépenses seront positionnées dans le temps et les ressources financières nécessaires seront évaluées (quel montant et à quelle date).

[modifier] Prévoir les évolutions futures

A défaut de boule de cristal, un peu d’imagination suffit pour prévoir les besoins futurs de la famille à qui est destinée la maison. Il vaut mieux prévoir l’installation de capteurs solaires et n’en mettre jamais que de regretter de n’avoir pas un pan de toit plein sud. Des combles aménageables ne sont pas plus coûteux que des combles qui ne le sont pas. Et s’ils sont aménageables l’intégration d’un escalier doit être prévu dès le début du projet.

Quelques idées parmi des centaines :


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