Émeutes de la prison d'Attica

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L'expression émeutes de la prison d'Attica désigne les soulèvements qui ont commencé au Centre correctionnel d'Attica à Attica, États-Unis le 9 septembre 1971.

Sommaire

[modifier] Historique

Les détenus avaient demandé de meilleures conditions de vie, des douches, des facilités pour étudier et moins de censure sur les courriers et les visites. Ils avaient droit à cette époque à un seau d'eau en guise de douche et un rouleau de papier hygiénique par mois. Une de leur plus simples revendications était de pouvoir disposer de papier hygiénique à volonté.

Une première requête avait été adressé par lettre avant toute action physique. Puis, en réponse à des rumeurs de torture de deux prisonniers, les détenus se révoltèrent prenant quarante-deux gardiens et civils en otage.

Les prisonniers négocièrent avec une équipe de médiateurs qui avait été réquisitionnée et qui comprenait Tom Vicker un éditeur du New York Times, James Ingram du "Michigan Chronicle", le représentant de l'État Arthur Eve et d'autres élus.

Un garde blessé lors de l'émeute meurt le samedi 11 septembre à l'hôpital.

28 des demandes des prisonniers furent accepté mais la revendication d'amnistie pour les prisonniers impliqués dans sa mort fût refusée et tout prisonnier impliqué serait passible de la chaise électrique (aucune condanation a mort n eu finalement eu lieu).

Les négociateurs des deux parties réclamèrent la présence du gouverneur Nelson Rockefeller qui refusa de venir, pensant que sa présence n'aiderai en rien à sortir du conflit.

Avant que le service ait été repris, dix otages et détenus de twenty-nine avaient été tués

Après 4 jours de révolte, 211 officiers de la police d'état de New York ont pris le Centre d'assaut. Le bilan final fut de 10 gardiens tués (9 lors de l'assaut tués par les armes de la police) et de 29 prisonniers (4 prisonniers ont été tués par leurs co-detenus, les 25 autres par la police).

Les médias ont rapporté que les prisonniers avaient égorgé plusieurs des otages (Un journal avait par exemple titré « J'ai vu des gorges ouvertes ») mais cela fut contredit par les expertises médicales.

Les émeutes d'Attica ont attiré l'attention des médias sur l'état des prisons aux États-Unis pendant les années 1960 et 1970. Elles ont aussi mis en évidence le fonctionnement raciste du système pénitentiaire américain et le fanatisme des gardiens. 27 ans après l'émeute, l'État de New York a beneficié d'un non-lieu dans un procès avec les familles des détenus tues et à l'automne 2004, 12 millions de dollars d'indemnisation ont finalement été attribués aux familles des gardiens de prison décédé par ce même État de New-York.

[modifier] Question raciale

La question raciale est souvent considérée comme à l'origine de l'émeute. Sur environ 2 300 détenus (dans une prison prévue pour 1 600), 54% des détenus étaient Afro-américain et 9% originaires de Porto Rico alors que les 383 gardiens en chef étaient blancs. Des rapports antérieurs avaient établi que les gardiens étaient ouvertement racistes assaillant les prisonniers avec leurs bâtons qu'ils appelaient « matraques de nègre ».

Le militantisme noir était alors à son apogée et plusieurs prisons avaient transféré des militants noirs à Attica. Seulement quelques jours auparavant, le militant des "Black Panther" George Jackson était mort des mains des gardiens de la prison de la prison d'État de San Quentin, en Californie, ce qui avait accru la tension raciale.

Cette émeute a révélé que le racisme du système pénitentiaire concernait aussi les prisons des États du nord que beaucoup pensaient exempte de racisme. Elle a eu pour conséquence la nécessaire amélioration du sort des détenus appartenant aux minorités qui souvent étaient devenus majoritaires dans les prisons correctionnelles d'État à travers l'Amérique.

[modifier] Représentations culturelles

L'évènement est représenté dans au moins deux chansons : Attica State de John Lennon dans l'album Some Time in New York City et "The Hostage" de Tom Paxton' qui présente le point de vue d'un des gardiens otages. La chanson de Paxton a été popularisée par Judy Collins qui l'a incluse dans son album de 1973 True Stories and Other Dreams. Les émeutes d'Attica ont également inspiré la chanson de 10cc Rubber Bullets et la composition de Charles Mingus Remember Rockefeller at Attica.

Un album de 1972 du saxophoniste de jazz Archie Shepp est intitulé Attica Blues.

La compositeur Frederic Rzewski a écrit deux pièces, Coming Together/Attica (1972), qui comportent des extraits de lettres de Sam Melville, un des prisonniers tués lors de l'assaut.

Dans le film de 1975 Dog Day Afternoon, le personnage joué par Al Pacino, Sonny, qui retient 8 employés de banque en otage, entame un cri "ATTICA! ATTICA!" à la police massée devant la banque. La foule rassemblée commence à applaudir.

Deux téléfilms américains de l'émeute ont été produits : Attica en 1980 (avec George Grizzard) et Against the Wall, avec Samuel L. Jackson en 1994.

Les émeutes sont mentionnées dans le poème d'Allen Ginsberg Hadda been playing on the jukebox, qui a été présenté par Rage Against The Machine [1].

[modifier] Bibliographie

  • (en) Voices of Freedom: An Oral History of the Civil Rights Movement from the 1950s through the 1980s, eds. Henry Hampton and Steve Fayer

[modifier] Filmographie

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