Élisabeth de Riquet de Caraman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Elizabeth, comtesse Greffuhle 1905 , par Philip Alexius de Laszlo
Elizabeth, comtesse Greffuhle 1905 , par Philip Alexius de Laszlo

La comtesse Marie Anatole Louise Élisabeth de Riquet de Caraman, par son mariage comtesse Henry Greffulhe, est née le 11 juillet 1860 et morte en 1952. L'une des femmes les plus fascinantes et les plus admirées de sa génération, elle fut l'un des principaux modèles de Marcel Proust pour la duchesse de Guermantes dans À la recherche du temps perdu.

[modifier] Biographie

Fille de Joseph de Riquet de Caraman (1836-1892), 18e prince de Chimay et de la princesse, née Marie de Montesquiou-Fezensac, la comtesse Élisabeth de Riquet de Caraman (il est d'usage de donner aux femmes non mariées de la maison de Chimay le titre de « comtesse » tandis que les hommes portent le titre de « prince ») est issue à la fois d'une des plus grandes familles belges et de la meilleure aristocratie française. La fortune de ses parents est toutefois relativement restreinte et c'est avec empressement qu'est agréé le mariage d'Élisabeth avec le comte Henry Greffulhe, unique héritier d'un empire financier et immobilier qui en fait l'un des plus beaux partis de son temps. Le mariage est célébré en 1878. Ils auront une fille, Élaine (1882-1958), qui épousera Armand de Gramont.

D'une beauté et d'une élégance incomparables, habillée chez Worth, Fortuny, Félix, Doucet ou Beauches, mais toujours avec une touche personnelle, la comtesse Greffulhe règne sur le Tout-Paris de son époque. Elle est immortalisée par de nombreux portraits, d'innombrables photographies, mentionnée par beaucoup de mémorialistes. Profondément narcissique, elle n'est peut-être pas très intelligente, mais elle fascine et intrigue. Douée pour les arts, elle prend des cours de dessin, de photographie avec Paul Nadar. Par l'intermédiaire de son cousin Robert de Montesquiou, elle a rencontré Gustave Moreau dont elle possède plusieurs tableaux, et Antonio de La Gandara qu'elle admire.

Excellente musicienne, elle joue du piano et apprend la guitare, organise des concerts de musique de chambre et jusqu’à des représentations lyriques, comme celle de Béatrice et Bénédict d'Hector Berlioz au Théâtre de l'Odéon en 1890 et la première représentation parisienne de Tristan et Isolde de Richard Wagner en octobre 1899. Elle a rencontré Franz Liszt lors de son dernier voyage à Paris en 1886 et, toujours grâce à Montesquiou, elle fait la connaissance de Gabriel Fauré. Elle fonde en 1890 la Société des grandes auditions musicales et favorise la venue à Paris des Ballets russes.

Toujours grâce à Montesquiou, elle se lie avec Edmond de Goncourt, José-Maria de Heredia, Stéphane Mallarmé, Judith Gautier.

En politique, de manière quelque peu paradoxale, elle est proche des républicains. Elle est particulièrement liée avec Théophile Delcassé, Pierre Waldeck-Rousseau, le général de Galliffet. Sans doute sous l'influence des deux derniers, elle prend le parti du capitaine Alfred Dreyfus et est accusée par la presse de droite d'être intervenue en sa faveur auprès de Guillaume II en 1899.

Marcel Proust l'aperçoit à un bal chez la princesse de Wagram le 1er juillet 1893. Il est aussitôt fasciné et en fait le principal modèle de la duchesse de Guermantes.

[modifier] Résidences

[modifier] Bibliographie

  • Anne de Cossé-Brissac, La comtesse Greffulhe, Paris, Perrin, 1991
Autres langues