Édouard Karemera

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Édouard Karemera fut un politicien rwandais. Il est connu principalement pour son rôle présumé durant le génocide de 1994.

D'origine hutu, Édouard Karemera est né en 1951 dans la commune de Mabanza, préfecture de Kibuya. Après des études de droit et une formation d'avocat, Il devint Ministre des relations institutionnelles en mai 1987, au sein du gouvernement de Juvénal Habyarimana. Après l'assassinat de ce dernier le soir du 6 avril 1994, Karemera occupa le poste de Ministre de l'intérieur du gouvernement intérimaire de Jean Kambanda jusqu'à la mi-juillet de la même année. Il était également vice-président du MRND depuis le mois de juillet 1993.

En tant que Ministre de l'intérieur, « il avait le devoir d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire rwandais. Il exerçait une autorité de jure et un contrôle de facto sur les préfets, les sous-préfets et les bourgmestres et il était l’autorité hiérarchique directe des agents de l’administration territoriale sur toute l’étendue du Rwanda »[1]. En tant que vice-président du MRND, « il exerçait un contrôle effectif sur les membres des ailes jeunesse de son parti, les Interahamwe. Il exerçait aussi une autorité sur les fonctionnaires du gouvernement dans les préfectures et les communes contrôlées par le MRND, ainsi qu’un contrôle effectif sur les leaders régionaux et nationaux du «programme de défense civile» »[2].

Karemera a fui le Rwanda après la conquête du pays par le Front patriotique rwandais et fut arrêté le 5 juin 1998 à Lomé au Togo, où il s'était réfugié, puis transféré au quartier pénitentiaire des Nations Unies à Arusha en Tanzanie, où se trouve le siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il devait être jugé conjointement avec trois autres personnalités (Mathieu Ngirumpatse, Joseph Nzirorera et André Rwamakuba dans le cadre du procès Gouvernement I. Ouvert le 27 novembre 2003, le procès a été reporté sine die le 14 mai 2004 après la récusation de la juge sénégalaise Andrésia Vaz. Les quatre dossiers ont été disjoint et le procès de Karemera a finalement débuté le 19 septembre 2005.

Selon l'acte d'accusation du procureur du TPIR[3], Karemera est accusé d'avoir participé à la mise en place des milices Interahamwe et au recrutement de nouveaux membres, d'avoir organisé des meetings visant à la propagation de l'idéologie Hutu Power, d'avoir incité, encouragé ou aidé les tueries ciblant les Tutsi en mobilisant pour cela les ressources matérielles et logistiques du pays, y compris l'armée.

Karemera est accusé de:

  • entente en vue de commettre le génocide;
  • incitation directe et publique à commettre le génocide;
  • génocide, ou subsidiairement complicité dans le génocide;
  • viol et extermination constitutifs de crimes contre l'humanité.

[modifier] Sources

  1. Trial Watch
  2. Ibidem
  3. Acte d'accusation du procureur du TPIR
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