Édouard Glissant

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Édouard Glissant est un écrivain, poète et essayiste français, né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie, en Martinique.

[modifier] Biographie

Titulaire d’un Doctorat ès lettres, il publie ses premiers ouvrages après des études en ethnographie au Musée de l'Homme, d’histoire et de philosophie à la Sorbonne. Au départ adhérant aux thèses de la Négritude, il élabore par la suite le concept d’antillanité et de créolisation ou parfois même de créolitude. Alors proche des thèses de Frantz Fanon, Il fonde , accompagné de Paul Niger, en 1961 le Front antillo-guyanais d'obédience indépendantiste, puis autonomiste, ce qui lui vaut une interdiction de séjour de 1959 à 1965 sur son île natale pour séparatisme. Il est signataire du manifeste des 121 en 1960. Certains de ses ouvrages, tel le Discours Antillais restent très marqué par son engagement anticolonialiste. Il revient en Martinique en 1965 et y fonde l’Institut martiniquais d'études, ainsi qu’Acoma, un périodique en sciences humaines. Remarqué pour son travail, il devient de 1982 à 1988, le directeur du courrier de l'UNESCO. Il vit actuellement à New York où, depuis 1995, il est « Distinguished Professor » en littérature française, à la City University of New York.

Ses réflexions sur l’identité antillaise ont inspiré une génération de jeunes écrivains antillais autour des concepts de créolisation et d'antillanité, dont Patrick Chamoiseau, Ernest Pépin ou encore Raphaël Confiant. Cette antillanité serait fondée sur la notion d'identité multiple, ou d'identité rhizome, ouverte sur le monde et la mise en relation des cultures. Face au mode parfois binaire des discours de la négritude (déployé par Aimé Césaire en Martinique, par Léon Gontran Damas en Guyane, par Guy Tirolien en Guadeloupe) et de l'assimilation, il définit bon gré mal gré une troisième voie. Ecrivain militant, il cherche à définir une approche poétique et identitaire pour la survie des peuples au sein de la mondialisation à travers le concept de mondialité.

Son influence sur la politique martiniquaise reste certaine notamment dans les milieux indépendantistes ou écologistes.

En janvier 2006, Édouard Glissant s'est vu confier par le président Jacques Chirac la présidence d'une mission en vue de la création d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage. Il prend néanmoins position contre la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale et condamne avec virulence la politique hostile à l'immigration menée depuis l'élection du président Nicolas Sarkozy. De cet engagement politique et poétique naîtra un court manifeste, Quand Les Murs tombent, l'identité nationale hors la loi?, rédigé avec Patrick Chamoiseau.

En 2007, il crée l'institut du tout-monde.

[modifier] Bibliographie

  • Un champ d’îles, poème
  • La Terre inquiète, poème
  • Les Indes, poème
  • La Terre inquiète', poésie, 1955
  • La Lézarde, roman, 1958, prix Renaudot
  • Le sel noir, poésie, 1960
  • Monsieur Toussaint, théâtre, 1961
  • Le Quatrième Siècle, roman, 1964
  • Un champ d’îles, La Terre inquiète, Les Indes, poésie, 1965
  • L'Intention poétique, (Poétique II), Essai, 1969
  • Le discours antillais, essais, 1981
  • La case du commandeur, roman, 1981
  • Pays rêvé, pays réel, poésie, 1985
  • Poétique de la Relation, essais, 1990
  • Tout-Monde, roman, 1993
  • Faulkner, Mississippi, Stock, Paris, 1996, rééd. Gallimard, "Folio essais", Paris, 1998, 368 p. (ISBN 2-07-032981-X)
  • Traité du Tout-Monde, essais, 1997
  • Mahagony, roman, 1997
  • Malemort, roman, 1997
  • Le quatrième siècle, roman, 1997
  • Sartorius..., roman, 1999
  • Le monde incréé, poésie, 2000
  • Ormérod, roman, 2003
  • La cohée du lamentin, essais 2004
  • Une Nouvelle région du monde. Esthétique 1, essais 2006

[modifier] Liens externes