Yole de Bantry

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Une yole de Bantry peut fonctionner à l'aide de trois voiles.  Le tapecul est à l'arrière, le taillevent ou grand-voile est au centre (c'est la voile principale du navire) et la misaine est à l'avant du bateau.
Une yole de Bantry peut fonctionner à l'aide de trois voiles. Le tapecul est à l'arrière, le taillevent ou grand-voile est au centre (c'est la voile principale du navire) et la misaine est à l'avant du bateau.

La yole de Bantry est une embarcation de bois se manœuvrant principalement avec des rames et des voiles. Ce bateau d’origine française fût utilisé lors des guerres napoléoniennes par les marines Françaises et Anglaises. Bien qu’il s’agisse d’un bateau relativement ancien, il a été, depuis 1986, popularisé à nouveau par l’Américain Lance Lee et le Français Bernard Cadoret afin d’organiser des compétitions amicales pour les jeunes. Depuis cette date, environs 60 yoles construites sur le même modèle ont été fabriqués et la popularité de l’activité, bien qu’encore méconnue, est grandissante.

Sommaire

[modifier] Historique

À l'origine, ce bateau servait à déplacer le capitaine d’un plus grand navire vers un autre navire ou bien vers la rive. Celui-ci, toutefois, n’était pas aux commandes de la yole.

Bien qu’il existait à l’époque plusieurs types de yoles, l’histoire a fait subir à la cette chaloupe amirale une suite d’événements qui lui ont permis d’être le plus vieux vaisseau de la Marine française encore intact à ce jour. C’est en 1796, alors que la France était en pleine révolution, qu’une flotte de bateaux français fut envoyée en Irlande afin de supporter les Irlandais dans leurs querelles contre l’Angleterre. Arrivée à leur destination, la flotte dut faire face à un violent orage qui endommagea plusieurs bateaux. Le 22 décembre de cette année, La Résolue, un navire français, est endommagée par La Redoutable. Deux jours plus tard, le commandant de La Résolue, l'Amiral Nielly, envoie sa chaloupe (sa yole) afin de demander des renforts. Malheureusement pour l’équipage, la yole est poussée vers la rive par une forte tempête. Ayant de la difficulté à remonter au vent, l'équipage réduit se voit incapable de retourner vers le bateau Amiral et la yole est chassée hors de la baie. Plus tard, la yole sera forcée de débarquer sur la rive et son équipage sera capturé.

La yole est alors entreposée dans une grange pendant plus d’un siècle. Après la 2e guerre mondiale, elle est récupérée par le Musée National Maritime de l’Irlande. Cette yole est encore de nos jours exposée à cet endroit. Cependant, les avirons et les esparts ont disparus.

[modifier] Détails techniques

Une yole de Bantry propulsée à rame.
Une yole de Bantry propulsée à rame.
Caractéristiques de la Yole de Bantry
Longueur 38 pieds
Barrot (largeur) 6,10 pieds
Tirant d'eau 11 pouces
Déplacement 1800 livres
Longueur des rames 18 pieds
Nombre de voiles 3

C’était, pour l’époque, un bateau très rapide, mais surtout très manœuvrable. Il pouvait facilement se déplacer entre des quais et des bateaux. De plus, son faible tirant d’eau lui permet de se déplacer dans des zones peu profondes.

[modifier] Fonctionnement

Un équipage complet pour une Yole de Bantry comporte 13 personnes. Ce nombre n’est cependant pas obligatoire pour le bon fonctionnement du bateau. En fonction des conditions, de l’expérience des marins et des membres disponibles, l’embarcation pourra fonctionner avec un équipage réduit ou, au contraire, embarquer quelques passagers de plus.

Le commandant et responsable de l’embarcation est appelé maître de bord ou encore patron. Bien que son rôle soit similaire à celui d’un capitaine, le maître de bord n’est pas traditionnellement le capitaine mais plutôt un officier de ce dernier. De nos jours, cette distinction est généralement négligée. Le maître de bord prend place dans la chambre arrière de l’embarcation, face aux rameurs et à l’arrière du bateau. Plus spécifiquement, son rôle consiste à ordonner les commandes au reste de son équipe, qu’il s’agisse des mouvements de rames ou des manœuvres de voiles. Il est aussi à la barre, c'est-à-dire qu’il dirige l’embarcation.

Dix membres de l’équipage sont appelés rameurs, bien qu’ils soient également responsables des manœuvres de voiles. Chaque rameur est assis seul sur un siège faisant face au maître de bord (donc tournant dos à l’avant du bateau). Les cinq rameurs assis d’un coté manœuvre les rames du côté qui leur est opposé et il en va de même pour les cinq autres rameurs. Étant donné la taille imposante des rames, la majorité des mouvements doivent être faits en synchronisation et une manipulation d’équipe est parfois nécessaire pour des manœuvres plus complexes, comme la mise à l’eau des rames.

Le rameur situé le plus à l’arrière de la yole est appelé chef de nage. Il a la tâche supplémentaire de devoir donner la cadence aux autres rameurs.

Bien qu’il y ait certaines exceptions, la navigation à voile se fait lorsque toutes les rames sont rangées à bord du bateau. À ce moment, chaque rameur adopte un rôle différent afin d’exécuter les manœuvres à voile. Malgré le fait que le rôle, le titre et la position des membres de l’équipage varient d’équipe en équipe lors de ces manœuvres, on retrouve généralement des postes fixes comme le maître de mât, qui hisse et affale la voile du mât dont il a la responsabilité, ou encore les responsables des écoutes, qui s’occupent de l’allure des voiles.

Pour compléter cet équipage, deux brigadiers sont placés respectivement à l’avant du bateau et à l’arrière, dans la chambre arrière. Leurs rôles sont divers et varient selon les équipages. Généralement, ils seront responsables de l’amarrage du bateau lors du départ et de l’arrivée à quai. Ils peuvent également aider les manœuvres et le déplacement des rames, et assistent le maître de bord et les rameurs lors de la navigation à voile. Plus spécifiquement, le brigadier avant prend régulièrement le rôle d’observateur, qui communique les informations relatives aux plans d’eau environnant au maître de bord. Quant au brigadier arrière, il peut, sous les commandes du maître de bord, prendre la barre ou même remplacer le maître de bord si ce dernier s’avérait en avoir besoin.

[modifier] Atlantic Challenge

[modifier] Historique

Cet événement a lieu toutes les années paires depuis 1986, dans différentes baies d'Europe. Au départ, la compétition n'avait comme participant que la France et les États-Unis et visait à commémorer le 100e anniversaire de la Statue de la Liberté. Pour l'occasion, les États-Unis ont fabriqué deux yoles de Bantry et en ont offert une à la France. De nos jours, 12 pays sont membres de cet événement et lors de la dernière compétition, 16 équipes étaient inscrites.

[modifier] Événements

Lors des compétitions de Yole de Bantry, diverses courses ou épreuves sont généralement organisées. Voici une brève description des épreuves au cours desquelles les participants d’Atlantic Challenge s’affrontent:

  • Deux milles : Une course d’endurance où l’équipage doit ramer sur une distance de deux milles nautiques.
  • Voile : Une régate de voile utilisant la majorité des principes de la course à voile classique.
  • Voile et rame : Le parcours est similaire à la régate de voile sauf qu’une des section du trajet doit être fait uniquement à rame.
  • Slalom : Dans cette épreuve, la yole doit se diriger à travers un parcours sinueux de bouées sans l’aide du gouvernail.
  • Transfert du sac : L’équipage doit transférer un sac à partir d’un quai jusqu’au bateau (ou bien l’inverse) à l’aide de cordages et de l’utilisation du mât. Cette épreuve requiert rapidité d’exécution et une bonne communication entre l’équipage.
  • La yole du capitaine : Dans cette épreuve, l’équipage doit escorter un « capitaine » (un juge) à partir d’un endroit jusqu’à un autre. Les points sont attribués sur divers critère d’esthétique, de coordination et d’élégance de manœuvre. Cette épreuve, contrairement aux autres, ne nécessite pas de vitesse. Son but est simplement de récréer l’atmosphère dans laquelle les yoles étaient utilisées.

[modifier] Liens externes et références