Yehouda ben Eliya Hadassi

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Yehouda ben Eliya Hadassi ou Judah ben Elijah Hadassi surnommé Ha-abel (l'« affligé de sion », ou l'« endeuillé de sion ») est un auteur Juif karaïte du milieu du XIIe siècle.

Vivant à Constantinople, à l'époque un des plus grands centre religieux karaïte, il était peut être originaire de Edesse comme l'indique son nom de « Hadassi ».

Sommaire

[modifier] L'œuvre

On sait peu de chose de sa vie, mais Yehouda ben Eliya Hadassi est connu grâce à son livre Eshkol ha-Kofer écrit à Constantinople en 1148, « somme de théologie karaïte, et sans doute l'œuvre karaïte la plus importante jamais rédigée en hébreu[1] ».

C'est un traité sur les commandements divins, que l'auteur a essayé d'expliquer philosophiquement. Le travail reprend non seulement une grande partie de la science de son temps, mais aussi des légendes et du folklore, de sorte que le livre a été surnommé « une mer de l'étude. » Le texte est écrit en hébreu, et en prose rimée. Le livre part du principe que toute la loi divine est contenue dans les dix commandements, et reprend chacun d'entre eux pour lister toutes les lois religieuses qui en découlent.

Il rejette également dans son livre toute identification entre les karaïtes et les anciens Saducéens, notant les différences théologiques majeures qui séparent les deux groupes. Il fait également montre de beaucoup d'animosité contre les Juifs rabbanites et le christianisme.

Afin de fonder son analyse exégétique et grammaticale du texte du Tanakh, Hadassi expose les Treize principes de Rabbi Ishmaël et les trente-deux de rabbi Eliezer ben Jose ha-Gelili, (tous deux rabbanites), avant d'exposer les siens, qu'il répartis en deux groupes de règles, l'un de 60 et un de 80. Par eux, « il essaye de prouver que les karaïtes ne sont pas inférieurs au rabbanites comme exégètes[2] ».

On trouve aussi dans le livre les dix principes de foi karaïtes :

  1. Dieu est le Créateur de tous les êtres créés.
  2. Dieu est transcendant et n'a ni égal ni associé.
  3. L'univers tout entier a été créé.
  4. Dieu appela Moïse et les autres Prophètes du canon biblique.
  5. Le Loi de Moïse seule est vraie.
  6. Connaître le langage de la Bible (l'hébreu) est un devoir religieux.
  7. Le Temple de Jérusalem est le palais du Maître du monde.
  8. Croyance en la résurrection, contemporaine de la venue du Messie fils de David.
  9. Jugement final.
  10. Rétribution.

Ces principes sont donc assez similaires aux treize principes de Maïmonide, à l'exception des articles 5 et 6, qui mettent l'exergue sur le rejet de la Loi orale et l'obligation de connaître l'hébreu.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

  • L'article est assez largement basé sur l'article de la Jewish Encyclopedia (1901-1906), par Kaufmann Kohler et M. Seligsohn, HADASSI, JUDAH BEN ELIJAH HAABEL.

[modifier] Notes et références

  1. ↑ « La dissidence des Karaïtes », Histoire universelle des Juifs, éditions Hachette, Paris, 1992, pages 88-89.
  2. ↑ Kaufmann Kohler et M. Seligsohn, HADASSI, JUDAH BEN ELIJAH HAABEL, Jewish Encyclopedia, 1901-1906.
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