Willem Frederik Hermans

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Willem Frederik Hermans (1921, Amsterdam - 1995 Utrecht) est un écrivain néerlandais qui, quoique peu connu en France, est considéré comme l'un des auteurs majeurs de la seconde moitié du XXe siècle aux Pays-Bas aux côtés de Harry Mulisch, Gerard Reve et Jan Wolkers ("De Grote Vier") et de Hella Haasse.

Il enseigna d'abord la géographie à l'Université de Groningue. Il a évoqué, sur un ton satirique, la vie universitaire dans Onder professoren (1975). Collaborateur des revues Criterium, Libertinage ou Podium, il tient une chronique dans Het Parool sous le pseudonyme de Age Bijkaart. Il publie son roman La Chambre Noire de Damoclès en 1958. En 1973, il quitte les Pays-Bas pour s'installer à Paris. Il rejoindra la Belgique vingt ans plus tard.

Le style d'Hermans est empreint de cynisme et d'humour noir. Également traducteur de Wittgenstein, Jacques Beaudry définit son œuvre comme une illustration "du rationalisme scientifique en littérature" : "accumulation de faits positifs et fragmentation de la réalité — n’excluant pas l’utilisation du symbole."

Hermans est l'auteur d'une vingtaine de romans, de nombreux essais, nouvelles et poèmes. Dans les années 1960, consterné par les traductions qu'il juge médiocre de ses écrits en français et en allemand, il décide de les interdire. Son œuvre est aujourd'hui redécouverte en France et dans plusieurs pays d'Europe.

Willem Frederik Hermans publia en 1973 Mandarins dans le vitriol qui est un essai très violent sur la littérature néerlandaise.

Dans le Monde des Livres daté du 26 janvier 2007, Milan Kundera rédige un compte-rendu élogieux du roman de Hermans, La Chambre Noire de Damoclès. Kundera affirme que l'ignorance quasi-totale de la figure d'Hermans par le lectorat français est en même temps une bénédiction qui nous permet "d'écoute[r) la voix de ce roman dans toute sa pureté, dans toute la beauté de l'inexpliqué, de l'inconnu."