Volmerange-les-Mines

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Volmerange-les-Mines
Carte de localisation de Volmerange-les-Mines
Pays France France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Thionville-Est
Canton Cattenom
Code Insee 57731
Code postal 57330
Maire
Mandat en cours
Jean-Claude Henck
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Cattenom et environs
Latitude
Longitude
49° 26′ 35″ Nord
         6° 04′ 52″ Est
/ 49.4430555556, 6.08111111111
Altitude 294 m (mini) – 429 m (maxi)
Superficie 12,92 km²
Population sans
doubles comptes
1 725 hab.
(1999)
Densité 133 hab./km²

Volmerange-les-Mines est une commune française située dans le département de la Moselle.

Sommaire

[modifier] Histoire

Selon certains auteurs, le nom de la commune aurait désigné à l'origine le domaine ou le fief d'un certain Volcmarus, le suffixe franc "ing" ou "ingen" indiquant en effet la possession. Volcmarus-ingen ou Volcmar-ingen, donnant Wollmeringen en allemand et Volmerange en français, serait donc construit comme Lohtar-ingen (possession de Lohtaire) qui a donné Lothringen en allemand et Lorraine en français. On imagine d'ailleurs aisément ce Volmcmarus gallo-romain déjà installé dans notre vallon au moment de la conquête franque. Des avatars du nom de notre village sont cités dans divers ouvrages :

  • Valembregam villam in pago Moslenci en 980
  • Garmerange en 1239
  • Warmerange en 1306
  • Woilmeringen en 1472
  • Volmerange-lès-Oeutrange en 1869
  • Volmerange devient enfin Volmerange-les-Mines le 1er octobre 1920.

Le francique est la langue qui est issue de celle des Francs. Elle a donné le luxembourgeois mais aussi le platt de Volmerange ( et de la région de Thionville ) qui s'en distingue par quelques particularismes et surtout par la prononciation. De mémoire d'homme, même pendant l'annexion ( le village a été allemand entre 1870 et 1918 ), à Volmerange, on a toujours parlé "platt", à la maison, dans la rue, partout, sauf à l'école.

La richesse culturelle de Volmerange doit beaucoup aux étrangers. Et d'abord, les habitants de Volmerange à la fin de la guerre 14-18 n'étaient-ils pas eux-mêmes des étrangers dans leur propre village puisqu'il a fallu qu'en 1920 ils demandent leur réintégration dans la nationalité française. L'essor démographique de la commune est bien sûr dû à l'arrivée massive des mineurs allemands, luxembourgeois, italiens et polonais.

L'activité agricole 

La commune a toujours été un village agricole, d'abord en quasi exclusivité, puis, à partir du début du 20° siècle, parallèlement à l'activité liée aux mines de fer. Si la superficie consacrée au cultures et à l'élevage n'a qu'assez peu varié au cours des 40 dernières années, le nombre d'exploitations a en revanche considérablement diminué. En 1975, la commune comptait 14 exploitations. En 1987, il restait 13 exploitations faisant vivre 51 personnes dont 3 salariés permanents. En 2000, il ne reste que 3 exploitations encore en activité, les autres ayant été condamnées par l'exigence de rentabilité. Depuis longtemps déjà, beaucoup occupaient d'ailleurs simultanément un emploi à l'usine, celle de Dudelange (Luxembourg) en particulier. Le remembrement a sans doute permis à quelques agriculteurs de continuer de vivre de leur exploitation. Parmi les activités agricoles traditionnelles, on peut encore citer le jardinage et la culture des arbres fruitiers qui étaient pratiqués par tous les Volmerangeois.

Archéologie 

Sans être riches, les gisements archéologiques attestent néanmoins d'une présence humaine précoce sur le territoire de la commune. Le lieu-dit "Heide" a ainsi livré de nombreux objets attribuables à diverses périodes préhistoriques débutant sans doute avec le paléolithique supérieur : grattoirs, pointes de flèches . Au lieu-dit "Hoeschtert" ont été découverts des tessons de poterie sigillée. Pour plus de précisions, s'adresser à Romain Wagner ou à Patrice Peiffer, historiens passionnés de Volmerange. Enfin lors de construction du stand de tir, les fouilles au lieu-dit "Heydentempel" ont mis à jour un site archéologique intéressant. Voici, tel qu'il est paru dans la Revue Lorraine d'Archéologie en 1998, le compte rendu de ces fouilles:

Le site de Volmerange-les-Mines a été repéré suite à des sondages effectués en 1994 sur l'emplacement d'un futur stand de tir (cf. Bilan scientifique régional 1994, p 99). Préalablement aux travaux de terrassement, une fouille a été menée sur le gisements précédemment repérés. Cette opération a permis de dégager les restes d'occupations s'échelonnant du néolithique à l'époque romaine. L'habitat protohistorique est fortement érodé. un petit four et deux poteaux sont les seules structures conservées attribuables à cette période. Un important niveau du sol était également conservé dans le lit fossile d'un ruisseau. Une série de sondages manuels a permis d'échantillonner ce sol sur une longueur de 60 m environ. L'étude du mobilier est en cours et permet déjà de distinguer deux phases chronologiques bien distinctes. L'une peut être datée de la transition Bronze final IIa / Iib, la seconde du Bronze final III. Des silex en position secondaire, dont quelques armatures et deux haches polies, attestent d'une occupation plus ancienne remontant au néolithique final. En amont du chenal, le substrat argileux à permis la conservation des matières végétale sur une vingtaine de mètres. Un manche, peut-être de faucille, en bois, quelques branches portant des traces de coups et quelques copeaux proviennent de ce secteur moins dense en vestiges. Plusieurs colonnes de sédiments permettront d'étudier l'évolution floristique de ce secteur. L'occupation romaine correspond à un petit établissement rural. Il regroupe un bâtiment d'habitation rectangulaire construit en bois et terre. Des interruptions ménagées dans le radier constitué de blocs calcaire laissent supposer la présence d'ouvertures. Un solin, situé dans la partie est de la construction, suggère la présence de divisions internes. Cette habitation est implantée perpendiculairement à la pente et son orientation est approximativement est-ouest. Quelques poteaux et structures de combustion rectangulaires accompagnent ce bâtiment. Le mobilier qui n'est pas encore étudié, permet d'envisager une datation des II° - III° siècles de notre ère pour ce site.

Les armoiries 

Les armoiries de la commune lui ont été attribuées, après délibération du conseil municipal, par la décision du préfet en date du 30 avril 1960. Elles sont décrites de la façon suivante : D'Azur semé de fleur de lys d'or, de gueules au lion issant d'or, d'argent plein.

Les fleurs de lys symbolisant l'abbaye de Saint-Denis et le royaume de France, le lion sur fond rouge la famille d'Eltz et le Luxembourg, et l'argent (ou blanc) l'évêché de Metz.

Les archives 

Les dossiers afférents aux travaux et à la gestion communale en général archivés en mairie ne remontent, à l'exception de quelques documents, qu'à 1945 et concernent pour un grande part les dommage de guerre et la reconstruction. En revanche, les registres des délibérations du conseil municipal, s'ils présentent un blanc correspondant à la période 1940 - 1945, commencent avec la séance du 5 février 1861. Les conseillers de l'époque s'appelaient : Bach, Claus, Pauly, Crée, Creutz, Keilich, Hilbert, Reisse, Schmitz, Vinkel et Clause.

Quant aux registres de l'état civil recensant mariages, naissances et décès, ils pourront intéresser un généalogiste à partir de 1823 (à condition que sa recherche concerne des faits vieux d'au moins 100 ans). La commune possède également le registre de réintégration dans la nationalité française de 1920, des plans cadastraux anciens, dont un très beaux de 1937, d'intéressantes collections reliées du "Bulletin de Lois et Décrets" de 1819 à 1851, du recueil des actes administratifs de la Moselle (de 1846 à 1870), du "Moniteur des Communes" de 1852 à 1870, du journal officiel de 1944 à 1949 et des recueils de lois et d'actes administratifs allemands de 1871 à 1916. Une partie des archives communales se trouve aux Archives départementales de la Moselle, à Saint-Julien-lès-Metz.

[modifier] Lieux et patrimoine

Les lieux-dits 

Lieux-dits relevés sur les documents du cadastre de 1937, dont la plupart figurent encore sur celui d'aujourd'hui.

Alheck, Bauschiger Weg, Birlenschutt, Gerden, Gontzeler, Heide, Hoschtert, Hutberg, Kirchental, Langenberg, Mann, Molvinger Anten, Rosenberg, Schlammfeld, Village, Widem, Wonnersberg, etc. Quand un nom n'est plus utilisé, c'est que le village, et donc une rue, en a pris la place comme c'est le cas pour les lieux traversés par l'avenue de la Liberté. Les noms d'origine sont allemand; certains ont été traduits en français sur les plans et cartes officiels. Certains noms ont perdu leur sens, mais d'autres sont encore compréhensibles: hoehle désigne un creux, un trou, une cuvette heide désigne bruyère eck désigne un coin heck désigne une haie bush désigne un bois buechel désigne une petite butte gaass désigne une rue etc.

La mairie 

Le bâtiment rectangulaire de 10x20 mètres a son entrée principale par un large perron du côté avenue de la Liberté. Datant des années 1960, il a été rénové en 2000. À cette occasion, lui ont été ajoutées une rampe d'accès pour handicapés et une petite annexe abritant le bloc sanitaire, la toiture en terrasse a été remplacé par un toit à quatre pans. Les services communaux sont informatisés, disposent de trois lignes téléphoniques en réseau, d'un fax et d'un accès à internet.

La poste 

Le bâtiment, qui a un siècle d'existence, est sis au 2, rue des Écoles. Il a une façade de 15 mètres et une profondeur de 12,5 mètres. Le rez-de-chaussée est occupé à gauche par l'O.G.B.L. et à droite par le bureau de Poste (accueil, guichets et bureau du receveur). Ce bâtiment a été à l'origine la mairie et l'école de garçons.

Les lavoirs 

Il existait autrefois au moins deux lavoirs à Volmerange, l'un près de l'avenue de la Liberté, à gauche du Bar à Mine, où subsiste encore un bassin, l'autre adossé à l'actuelle bâtiment du Restaurant L'Entracte, côté rue du Cimetière. Devenu inutile, ce dernier lavoir, construit vraisemblablement durant la première moitié du 19° siècle, a été démoli au tout début des années 1960. Il n'en reste que des photos et l'ondin qui trône sur un rocher devant la mairie.

La statue Ondin 

Cette petite statue était l'ornement du lavoir situé au carrefour des rues du Cimetière et d'Ottange. Elle porte la date de 1833 et représente un enfant torse nu, coiffé d'une couronne de laurier, ceint d'un pagne, dont le corps se termine par une double queue de poisson. Il est perché sur une tortue et souffle dans un cor. L'Ondin est actuellement sur un socle devant la mairie.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1989 mars 2002 Raymond Locatelli
mars 2002 En cours Jean-Claude Henck Sans étiquette
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1476 1511 1607 1767 1755 1725
Nombre retenu à partir de 1968 : Population sans doubles comptes

[modifier] Anecdotes

La langue 

Au cours de son histoire récente, Volmerange aura entendu pas mal d'idiomes différents: français, platt, allemand, italien, polonais, plus quelques autres en provenance de toute l'Europe. Seul le français est resté, évidemment. Un français toutefois bien régional, et peut-être même un peu particulier à Volmerange en certains points ! D'abord, il y a l'accent, ce lourd accent rural de l'aire d'extension linguistique du francique, confondant les "on" et les "an", ignorant l'accent grave, aspirant l' "h" à tous les coups, transformant les doux "ge" des fins de mots en "che" et mêlant anarchiquement les accents toniques français et germaniques. Il y a aussi quelques idiotismes comme "ça tire" pour "il y a un courant d'air", l'article défini devant le nom des personnes et cette étonnante manière d'exprimer à l'envers les relations familiales : "le Jean, sa mère; la Marie, son fils; l'Auguste, sa belle-sœur". Dans le fond, ce patois n'est pas plus vilain que le parler marseillais que le talent de Marcel Pagnol a su rendre séduisant. Il faut néanmoins préciser que le parler typiquement volmerangeois tend à disparaître. Heureusement ?

Les grenouilles 

Ce sympathique batracien apparaît périodiquement (mais de moins en moins) associé à Volmerange et à ses habitants. C'est qu'autrefois leurs voisins d'Escherange ou de Kanfen les surnommaient "Les Attrapeurs de Grenouilles". Ce sobriquet viendrait du droit de grenouillage, droit féodal dit ridicule qui faisait obligation à certains habitants, au 14° siècle, de faire taire les grenouilles lorsque le prieur de l'abbaye de Saint-Denis dormait au village. Les enfants se chargeaient de cette tâche avec une fronde d'argent apportée par le prieur. En échange de cette corvée, les enfants avaient la jouissance d'un pré appelé "champ aux grenouilles".

Les sobriquets 

L'usage du sobriquet est toujours en vigueur parmi les jeunes. Il est une manière de se moquer de quelqu'un... ou de lui manifester son affection. Autrefois, au temps où l'on parlait encore le "platt", c'était un peu différent. Les gens se connaissaient tous et ne s'appelaient jamais par leur nom de famille. Ils utilisaient toujours le prénom. C'était la coutume. Et comme il n'y avait pas 36 prénoms différents, puisqu'on donnait (aux garçons du moins) presque toujours celui du père ou du parrain, on était obligé de trouver des stratagèmes pour différencier les gens. Parmi les prénoms les plus courants, il y avait Jean (Jang), qui Jängi, Jeanchen, Jeanli, Pierre qui faisait Péit, Pier, Péitchen ou Pierchen. Mais Louis restait Louis, avec l'accent sur le "Lou". Le diminutif "chen" était réservé aux enfants, mais appliqué à un prénom féminin il flattait une femme. Les filles s'appelaient Marie (Maï), Margueritte (Gréit,Gréitchen) ou Catherine (Kätt, Kättchen, Kätti). Avec tout ça, il y avait de quoi confondre les personnes, alors on désignait les gens par des sobriquets. En général, ce surnom était lié à l'endroit où la personne vivait ou avait vécu, à une famille ancienne, à une particularité physique ou vestimentaire, à un défaut aussi. Pour compliquer les choses, le sobriquet pouvait se passer de père en fils, à la fin, on ne savait plus vraiment ce qu'il signifiait à l'origine. Il pouvait aussi être attaché à une maison et désigner successivement les familles qui l'habitaient. Ainsi le "Schwärze Balthes" est un Balthazar qui habite le "Schwäärzelach", qu'on ne pouvait confondre avec le "Kaapesh Balthes" qui portait toujours une casquette (Kaap). A titre indicatif, en 1931, sur 887 personnes de nationalité française, les prénoms les plus courants étaient Marie (106), Jean (77), Catherine (53), Nicolas (41), Marguerite (40), Jean-Baptiste (36), Pierre (35), Madeleine (33), Jean-Pierre (32), Michel (30), Joseph (29), Anne (23), Louis (21), Mathias et Henri (20). 55% des personnes se partageaient donc les 10 premiers prénoms de cette liste.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Liens externes