Vol 621 Air Canada

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Le 5 juillet 1970, le vol 621 d'Air Canada en provenance de Montréal, doit faire escale à l'aéroport de Toronto. Il est 8 heures du matin, on est au cœur de l'été, le temps est au beau, l'avion est presque neuf avec à peine 2 mois d'usage.

Le commandant de bord et le copilote volaient ensemble depuis longtemps. Comme plusieurs pilotes à cette époque, ils utilisaient parfois des méthodes qui s'éloignaient des procédures prévues dans les manuels de vol. Lors de l’approche, celle-ci demandait d’armer les spoilers pour que ceux-ci se déploient automatiquement aussitôt que l’avion touche la piste. Peut-être par peur d’une sortie intempestive des spoilers lors de leur armement, ils décidèrent donc de les sortir manuellement quand le besoin se ferait sentir. Apparemment, une dispute entre le commandant, qui préférait qu’ils soient déployés seulement quand l’avion est effectivement au sol et son copilote, préférant qu’ils soient déployés pendant l’arrondi (on the flare en anglais) alors que l’avion est encore à quelques mètres du sol, avait souvent lieu entre les deux hommes. En effet, dans la transcription de l'enregistrement des conversations entre ce dernier et son copilote on peut lire "OK Donne-les moi sur l'arrondi" et quelques secondes plus tard "J'ai lâché prise" et encore "Je suis fatigué d'argumenter là-dessus". C’est le commandant de bord qui était aux commandes ce jour là. La décision de ne PAS armer les spoilers en vol, en contravention de la procédure prescrite, constitue la première d'une chaîne d'erreurs qui vont mener le vol Air Canada 621 à sa perte.

Tout se passe normalement et l’appareil commence à se cabrer pour un atterrissage en douceur.
- Ok ! lance le commandant de bord.

Le copilote commet alors la deuxième erreur de la chaîne catastrophique. Au lieu de simplement armer les spoilers, il les déploie, provoquant un cabrage de l’avion qui se trouve encore à 20 mètres du sol et se met à tomber rapidement. Surpris, le commandant tire complètement le manche et pousse les gaz. Il commet ainsi la troisième erreur de la chaîne. Le copilote réalise son erreur et referme immédiatement les spoilers. L’avion touche violemment la piste et rebondit.

Lors de ce contact, l’aile droite penche et le réacteur externe droit est arraché avec une bonne partie de la voilure. L’appareil redécolle pendant que le copilote se répand en excuses. Le carburant qui fuit de l’aile éventrée, prend feu. L’équipage déclare une urgence et demande à revenir sur la piste 32. Malheureusement, celle-ci est encombrée de débris et l'équipage, sur les conseils du contrôleur, choisit de remonter vers le nord-ouest pour tenter une nouvelle approche. L'équipage et les passagers ne le savent pas mais leur sort est déjà scellé. L'avion n’est pas en état de rejoindre la piste car son aile droite lourdement endommagée et rongée par le feu, continue de se désintégrer rapidement. Après quelques minutes de vol, l’aile droite est à moitié détruite et le troisième réacteur se détache. Finalement, toute l’aile s’arrache et l’avion entre dans une trajectoire en spirale qui le mène au sol, à haute vitesse dans un angle de 70 degrés. Il finit sa course dans le champ d'une ferme de Woodbridge, un secteur qui était encore rural à cette époque. Les 100 passagers et le 9 membres d'équipage, sont tués sur le coup. Les derniers mots du copilote sont «Désolé Pete!». Peter Hamilton, était le commandant de bord.

L'avion est littéralement pulvérisé. Encore aujourd'hui, 38 ans après le crash, on trouve des fragments de métal, des ossements humains, des accessoires et autres artéfacts portant le logo d’Air Canada.

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