Villa Déramond-Barre

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20°52′48.04″S 55°26′57.92″E / -20.8800111, 55.4494222

La villa Déramond-Barre.
La villa Déramond-Barre.
Détail de la façade arrière de la villa Déramond-Barre.
Détail de la façade arrière de la villa Déramond-Barre.

La villa Déramond-Barre est une villa créole d'un grand intérêt patrimonial construite à compter de la veille de la Révolution française dans l'actuelle rue de Paris, à Saint-Denis de La Réunion.

[modifier] Histoire

Établie sur un terrain ayant appartenu à la Compagnie des Indes orientales, la villa Déramond-Barre est passée entre les mains de nombreuses personnalités importantes, parmi lesquelles Antoine Desforges Parny, le demi-frère du poète Évariste de Forges de Parny. Il en est le propriétaire en 1814.

Rachetée le 27 janvier 1830 par son grand-père, la maison voit par la suite en 1838 la naissance du poète Léon Dierx. Il ne la quittera qu'en 1860, année de son installation définitive en France métropolitaine.

Puis, après avoir appartenu à un certain Eugène Bonin, la villa est cédée au docteur Déramond le 8 mars 1906. Son petit-fils Raymond Barre naît dans la maison le 12 avril 1924. Il la quitte à l'âge de vingt ans lorsqu'il est mobilisé et embarqué pour Tamatave. Il deviendra par la suite Premier ministre de la France.

La villa est quant à elle devenue la propriété du Département. Celui-ci y a installé son service architecture.

A la fin du XVIIIe siècle, il existe au milieu de la parcelle un grand pavillon précédé de deux autres pavillons à étage, totalement indépendants du corps de logis principal, le tout en bois couvert de bardeaux. Des dépendances sont implantées contre les murs de clôture, au nord et à l’est. Au début du XIXe siècle, la parcelle appratient au demi-frère du poète Parny.

Entre 1830 et 1832, Gaspard Victor de Heaulme-Loricourt s’y installe et transforme complètement la maison : création d’un étage au-dessus du pavillon central et d’une varangue surmontée d’une enfilade qui relie les deux pavillons au reste de la maison. Cette « façade écran » masque un corps de logis plus petit et possède l’essentiel du décor architectural : colonnes toscanes en bois, pilastres, entablements profilés en doucine. La naissance de la toiture est masquée derrière un bandeau d’attique, élément architectonique souvent repris par la suite dans l’architecture créole. Dans la grande tradition de l’architecture classique, de légers et subtils décrochements soulignent le centre de l’édifice. Les autres façades de la maison sont plus sobres, voire rustique, avec leur bardage en tamarin.

Au cours de la même période, une grande dépendance en pierre voit le jour à l’arrière de la maison. Sa toiture terrasse a été remplacée au milieu du XIXe siècle par une toiture en appentis, couverte de tuiles creuses, ce qui limite les risques de propagation des incendies à partir des cuisines.

Achetée en 1906, par le docteur Octave Déramond, grand-père de raymond Barre né dans cette maison le 12 avril 1924, il installe en 1925 la grille en fonte ouvragée sur la rue de Paris, et redessine le jardin. Une pelouse, des parterres de rosiers remplacent les arbres plantés au XIXe siècle devant la maison. Trois groupes en fonte d’art, représentant des enfants tenant des animaux, viennent décorer les bassins installés de part et d’autre des allées. On lui doit également la création d’une salle de bains, décorée de faïences de style Art Nouveau.

Vendue en 1983 par les héritiers Déramond au Conseil général de La Réunion, la maison et ses dépendances sont restaurées de 1989 à 1993. L'architecrure de la « maison Déramond » témoigne de l’évolution des maisons urbaines dionysiennes dans la première moitié du XIXe siècle. Son mode d’agrandissement à partir d’un noyau initial est à relever, modèle pour de nombreuses autres grandes demeures.


[modifier] Architecture

Symétrique, la façade donnant sur la rue contraste avec la partie arrière, couverte de bardeaux.