Vieux-Lille

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L'entrée du Vieux-Lille par la rue Esquermoise
L'entrée du Vieux-Lille par la rue Esquermoise

Le Vieux-Lille est un quartier situé au nord de Lille. Il est le quartier le plus riche en constructions antérieures au XIXe siècle. Il conserve encore de nombreuses rues pavées et quelques traces des canaux qui sillonaient la ville aux siècles passés.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, le nom de Vieux-Lille était attribué à toute la partie de la ville antérieure à l'agrandissement de 1858 (c’est-à-dire la partie bordée à l'ouest par le boulevard de la Liberté et au sud par le boulevard Louis XIV). Au cours de la première guerre mondiale, les alentours de la rue de Béthune, de la gare et de la rue du Molinel sont détruits, le Palais Rihour (XVIIIe ‑ XIXe siècles) est incendié. Les zones détruites sont reconstruites selon les modes des années trente, Art déco autour de la rue du Molinel, néo-régionaliste rue Faidherbe et rue de Béthune.

Dans les années trente et cinquante, le quartier Saint-Sauveur est rasé pour faire place à un quartier modernisé autour du nouvel hôtel de ville d'Émile Dubuisson.

Le nord du centre-ville reste alors la seule partie ancienne de Lille totalement « préservée », en fait peu modernisée et de plus en plus délaissée. C'est probablement de cette époque que date le glissement du nom de « Vieux-Lille » vers ce seul périmètre. Quartier d'immigrés et de familles jusque dans les années 1980, traînant une mauvaise réputation, il a échappé à un projet de voie rapide en son centre. Il a été au contraire restauré et est devenu aujourd'hui un quartier commercialement très dynamique. On y trouve beaucoup de bars, restaurants, et boutiques diverses, notamment de luxe. Depuis sa réhabilitation, le prix de l'immobilier n'a cessé d'y augmenter, renouvelant presque entièrement sa population.

Paradoxalement, la majeure partie du « Vieux-Lille » n'est pas la partie la plus ancienne de la ville, mais une partie construite beaucoup plus tard que le noyau historique : les voies situées au nord de la rue du Pont-Neuf et de la rue Négrier datent de l'agrandissement de 1670 décidé par Vauban. Elles se caractérisent par leur tracé linéaire et leur plan régulier.

La place aux Oignons
La place aux Oignons

Les rues, au tracé plus souple, situées à la jointure du Vieux-Lille et du centre-ville et autour de la cathédrale Notre-Dame de la Treille sont, par contre, parmi les plus anciennes de Lille : rue de la Grande-Chaussée, rue des Chats-Bossus, place aux Oignons, rue Basse, etc.

La plupart de ces rues témoignent de l'allure qu'avait Lille dans le courant du XVIIIe siècle, alors que le style architectural de type « lillois » prospérait et se déclinait le long de rangs de maisons identiques dans les proportions et les rythmes et différentes dans les détails des décorations.

Le Vieux-Lille est surtout riche de ses rangs de maisons et de ses hôtels particuliers. Il contient également quelques édifices plus imposants :

ainsi que plusieurs musées:

La maison natale de Charles de Gaulle est située au 9 rue Princesse. Afin de perpétuer son souvenir, elle est devenue un musée et a rouvert en 2005 après l'amènagement de nouvelles salles d'exposition, espace multimédia, sur la vie et l'œuvre de Charles de Gaulle. On peut y voir notamment la chambre où le petit Charles vît le jour le 22 novembre 1890, des portraits ainsi que du mobilier d'époque.

L'Hospice Comtesse, fondé en 1237 par la comtesse Jeanne est un bel exemple de l'architecture de l'époque des comtes de Flandre. Les religieuses y accueillirent des malades (cf. salle des malades). Après la révolution, il devint un hospice pour les personnes âgées. Il abrita aussi un orphelinat jusqu'en 1939. Victime de deux incendies, reconstruit, restauré, les bâtiments actuels de l'Hospice Comtesse datent du XVe, XVIIe et XVIIIes. Depuis 1969, il abrite un musée. La cuisine carrelée de faïence, la salle à manger, les meubles, les objets d'art, les portraits permettent de retrouver toute l'atmosphère d'une maison flamande du XVIe siècle. De plus, le musée présente des peintures flamandes et du Nord de la France, des tapisseries de Guillaume Werniers ainsi que des pièces d'orfèvreries lilloises. Des expositions y sont régulièrement organisées.

On y retrouve le souvenir de la présence des canaux (par lesquels la Deûle traversait la ville avant d'être déviée au nord) :

  • l'avenue du Peuple-Belge était le lieu du port de la Basse-Deûle et de l'eau y a coulé jusqu'en 1933
  • le Pont-Neuf, toujours présent (bien que ses arches aient disparues) franchissait la Basse-Deûle
  • le quai du wault
  • les canaux asséchés autour de la cathédrale Notre-Dame de la Treille, où les caves des maisons voisines se sont étendues.

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