Vera Molnár

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Vera Molnár (1924 - ), est une artiste plasticienne née à Budapest, Hongrie. Vit en France depuis 1947.

[modifier] De Budapest à Paris

Vera Molnár (Capture d'écran d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain).
Vera Molnár (Capture d'écran d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain).

Véra Gacs naît à Budapest en 1924 et reçoit une éducation typique de la bourgeoisie Mitteleuropa. Inscrite à l’école des Beaux-Arts de Budapest, elle y suit une solide formation de peinture classique jusqu’à l’obtention en 1947 de son diplôme de professeur d’histoire de l'art et d’esthétique. C’est durant ses études qu’elle rencontre François Molnár qui deviendra son compagnon de vie et de création. Leur diplôme en poche, les Molnár décident de quitter la Hongrie en 1947 pour s’installer à Paris. C’est dans cette ville que s’élaboreront toutes leurs recherches et que naîtront de nombreuses amitiés avec une grande partie des artistes qui y résident. Citons pêle-mêle : Georges Vantongerloo, Félix Del Marle, Csaky, Brancusi, Herbin, Michel Seuphor, Vasarely, Soto, Bill, Julio Le Parc, Hajdu, Béöthy, Simon Hantai, etc.

A LA RECHERCHE D’UNE BASE

Encouragée par Sonia Delaunay, figure emblématique de la génération des pionniers de l’art abstrait, Véra Molnar affirme dès lors fortement son appartenance à la communauté d’esprit des artistes de la mouvance de l’art construit. Elle se lie d’amitié avec Jesus Rafael Soto et, par son intermédiaire, fait la connaissance de François Morellet. Tous deux partagent depuis le début des années 1950 un même désir d’élémentarisme, de minimalisme et de géométrisation systématique. Tous deux poursuivent avec rigueur l’investigation des possibles picturaux à partir d’un vocabulaire formel réduit qui les conduit à assimiler les expériences du Bauhaus, du mouvement De Stijl et des constructivistes russes (Rodtchenko) et polonais (Strzeminski) pour les transmuer en un art d’une radicale originalité. Peu enclins à suivre la vogue du cinétisme qui occupe les tenants de l’art abstrait à cette époque sous la direction de Vasarely, ils établissent les fondements et génèrent les principes d’un « minimalisme à la française » selon le terme introduit par Serge Lemoine. Année après année, vont se mettre en place les 3 grands axes de la création molnarienne :

1) Mettre le doute en exergue à toute action et recommencer sans cesse, revenir sans trêve au point de départ sans jamais considérer comme achevé, acquis et clos le développement d’un travail.

2) Ensuite, mener avec rigueur, méthode et systématisme toute recherche plastique à l’instar d’un protocole scientifique jusqu’à formaliser le plus exhaustivement possible toutes les ramifications d’une procédure d’étude sérielle.

3) Enfin, rester dans le domaine spécifique de l’optique, du visuel, de l’asymbolique, tout en sachant que le concept d’ « œil innocent » n’existe que sous une forme fantasmée et qu’aucune « visibilité pure » ne peut être atteinte et s’inscrire contre le fait qu’en face d’une image, le travail du regard de chacun est à l’œuvre et que l’individuation de ce regard grève toute possibilité de prétendre voir pour un autre.

Véra Molnar suit l’enseignement classique de l’École des beaux-arts de Budapest et obtient son diplôme de professeur d’histoire de l’art et d’esthétique en 1947.

  • 1942-1947 : école des Beaux-Arts de Budapest.
  • Depuis 1946, fait de la peinture abstraite géométrique.
  • 1947 : obtient le diplôme de professeur d'histoire de l'art et d'esthétique.
  • 1947 : boursière à Rome.

Elle quitte alors la Hongrie pour la France en compagnie de son mari François, et travaille avec lui à l’élaboration d’œuvres dont ils partagent le plus souvent la signature jusqu’en 1960, date à laquelle François Molnar abandonne définitivement toute activité de plasticien pour se consacrer à la recherche scientifique dans le domaine des arts visuels.

  • 1958-1968 : travaille à l'aide de la "machine imaginaire".
  • 1960 : co-fondatrice du G.R.A.V. (Groupe de Recherche d'Art Visuel).
  • 1960 : première exposition du groupe: Konkrete Kunst, organisé par Max Bill, Zurich, Suisse.
  • 1967 : co-fondatrice du groupe Art et Informatique, Institut d'Esthétique et des Sciences de l'Art, Paris.
  • 1968 : premiers travaux sur ordinateur.
  • 1974-1976 : mise au point du programme MolnArt.
  • 1976 : première exposition personnelle à la Galerie de l'École Polytechnique de Londres.
  • 1979 : travaille à l'Atelier de Recherche des Techniques Avancées au Centre Georges Pompidou, Paris.
  • 1980 : membre du C.R.E.I.A.V. (Centre de Recherche Expérimentale et Informatique des Arts Visuels), Université Paris I Sorbonne.
  • 1985-1990 : chargée de cours à l'U.E.R. Arts Plastiques et des Sciences de l'Art, Université Paris I Sorbonne.
  • 2004 : Als das Quadrat noch ein Quadrat war, Rétrospective pour le 80e anniversaire au Musée Willhem - Hack, Ludwigshafen, Allemagne
  • 2005 "Gris éminents” Maison des arts de Carcès, avec Jean de Maisonseulet Marcel Robelin.

Un principe, une méthode et un objectif sont à la base de son œuvre. Le principe est le doute : viscéral et radical. La méthode, sans cesse renouvelée, est celle de l’interrogation des possibles picturaux influencée par la rigueur et le systématisme d’une procédure quasi-scientifique. L’objectif consiste à demeurer dans le domaine spécifique de la vision et du système perceptif sans chercher à faire signifier quoi que ce soit à l’œuvre. Vera Molnar soumet depuis plus de quarante ans la ligne, le quadrilatère ou l’ovoïde aux lois compositionnelles (la répétition, la symétrie-dissymétrie, l’équilibre-déséquilibre) et mathématiques ( modulor, nombre d’or, suite de Fibonacci …). De ses recherches sont nées dans les années 1950 des œuvres qui anticipent et préfigurent le « minimalisme ». Vers la fin des années 1960 vient le temps où l'ordinateur devenu accessible, va remplacer via une table traçante l'inscription de la main pour ouvrir le champ de la peinture .

Elle crée des œuvres combinatoires et sérialisées, désormais réalisées à partir de programmes informatiques, aboutissant à des effets de grilles déployées.

[modifier] Bibliographie

  • 2004 : Vera Molnar. Als das Quadrat noch ein Quadrat war..., par Rolf-Dieter Venzlaff (Kerber Christof Verlag) - ISBN 3936646724

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