Variations démographiques régionales en Suisse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les variations démographiques régionales en Suisse.

La population de la Suisse évolue différemment selon les régions.[1] De plaine ou de montagne, urbain ou rural, industrialisé ou agricole, attrait touristique ou pas : ces facteurs ont notamment influencés leur démographie.

Un recensement fédéral est effectué tous les dix ans depuis 1850.

Sommaire

[modifier] Période de 1850 à 1880

Ère industrielle et du développement du chemin de fer. La croissance démographique, résultat de flux migratoires importants, est modérée sur l’ensemble de la Suisse.

L’émigration est présente dans les régions agricoles des cantons de Vaud et de Lucerne, ainsi que du nord du pays. L'importation de céréales est source de concurrence pour l’agriculture du pays.

Les vallées tessinoises et grisonnes, ont perdu jusqu’à la moitié de leur population du fait de l’émigration vers l’Amérique principalement.

Les régions du Jura (industrie horlogère) et de la Suisse orientale (industrie textile) voient leur population augmenter avec le développement de leurs activités industrielles.

Les villes se développent grâce au chemin de fer. D'autres régions croissent au bénéfice d'un solde de natalité positif : le Valais et la Suisse centrale.

[modifier] Période de 1880 à 1910

Fort développement, transformation économique et sociale fondamentale.

L'immigration en provenance des États voisins et un taux de natalité élevé conjugué avec une mortalité en forte régression conduit à une forte augmentation de population.

Les grandes villes doublent de population : Zurich (+ 150%), Lucerne, St-Gall, Lausanne et Bâle (+ 120% ), Berne et Bienne (+ 100%) ainsi que, par exemple, les régions industrielles le long de l’Aar entre Bienne et Aarau.

Developpement de certaines communes touristiques (Montreux, Montana, Zermatt, Interlaken, dans la région des lacs tessinois, en Haute-Engadine, ainsi qu’à Davos et Arosa).

Comme la période précédente les zones rurales ainsi que les vallées tessinoises et grisonnes continue de perdre leur population. De même que les communes rurales du Jura.

[modifier] Période de 1910 à 1941

Période opposée à la précédente : stagnation économique et repli sur les valeurs nationales. La proportion des étrangers passe de 16 à 5%, la natalité chute rapidement et le modèle de la petite famille s’impose et les disparités régionales s’estompent.

Crise de l’industrie horlogère dans le Jura, Effondrement définitif de la broderie en Suisse orientale et baisse de la demande dans le tourisme. Les vallées du sud des Alpes continuent de se dépeupler ainsi que les zones rurales de Fribourg et Vaud. La population des noyaux urbains stagnent ou régressent.

À l'inverse, les périphéries des villes croissent (initiation du phénomène d'agglomération). Parmi les régions rurales le Valais et la Suisse centrale se peuplent, de même que les Grisons.

[modifier] Période de 1941 à 1970

Forte croissance économique et démographique dans les régions urbaines, suburbaines, industrielles et touristiques. La croissance du plateau suisse est généralisée du Lac de Constance jusqu'à Neuchâtel et Fribourg. Le bassin lémanique et les agglomérations tessinoises sont deux autres pôles dynamiques.

A l'inverse, toutes les régions montagneuses non touristiques voient leur attrait diminuer, comme les vallées latérales du Valais. Toutes les zones rurales du plateau suisse à l'écart des grands axes de communication perdent leur population au profit des périphéries des grands centres urbains et des villes isolées.

[modifier] Période de 1970 à 2000

La phase de haute conjoncture qui existait jusqu'alors cessa brusquement vers 1973/74 et eu pour conséquence une régression démographique durant 3 ans et ce n'est qu'en 1981 que le chiffre de population retrouve le niveau de 1974.

La natalité est à nouveau plus élevée dès la fin des années 80 et, grâce à une immigration renforcée; entre 1990 et 1997.

Tout le plateau suisse est en croissance mais avec des régions rurales isolées qui voient leur population baisser. Genève excepté, les villes-centres voient le nombre des habitants diminuer au profit des localités de périphérie avec les taux de croissance les plus élevés dans les couronnes extérieures des agglomérations. Par exemple : communes des districts de Nyon (agglomération de Genève), Morges, Echallens et Oron (Lausanne), Affoltern, Bremgarten, Dielsdorf et Uster (Zurich).

La vallée du Rhône en Valais, la Suisse centrale (plus spécialement à Nidwald et dans le district de Sursee), la région de Fribourg et le Tessin voient également leur population augmenter plus fortement que la moyenne.

Certaines communes situées dans les régions isolées dans l’espace alpin central et oriental, (comme le Gothard, la Vallée de Conches, l’Oberhasli bernois, Uri, la Surselva, le Val Blenio et la Léventine) ont des pertes de population parfois considérables. Par ailleurs, l’Emmental et l’Entlebuch, comme par le passé, voient leur population diminuer ainsi que certaines parties du Jura (Vallée de Joux, Ste-Croix, l’arrière-pays neuchâtelois, le Jura bernois, les Franches-Montagnes et l’Ajoie).

[modifier] Tableau des variations démographiques régionales pour la période contemporaine depuis 1850

Tableau des variations démographiques régionales par période
Région
Localité hab. (année)
1850 - 1880 1880 - 1910 1910 - 1941 1941 - 1970 1970 - 2000
Industrialisation Urbanisation Repli économique, développement des périphéries, chute de la natalité et arrêt de l'immigration Miracle économique, opposition régions de montagne – plateau, développement des agglomérations Variable : récession démographique (1975 - 1977) puis boom économique (années 1980), immigration renforcée (entre 1990 et 1997), étalement des agglomérations
Région des montagnes du Jura (Vaud, Neuchâtel et Jura bernois)
Travers 1471 hab. (1850)
Accroissement
Industrie horlogère
1945 hab. (1880)
Accroissement (villes)
2111 hab. (1910)
Déclin
1653 hab. (1941)
Déclin
1445 hab. (1970)
Déclin
1180 hab. (2000)
Pied du Jura (Yverdon – Bienne)
Grandson 1248 hab. (1850)
Accroissement
Industrie horlogère
1723 hab. (1880)
Accroissement
1734 hab. (1910)
Déclin
1726 hab. (1941)
Accroissement
2135 hab. (1970)
Accroissement
2759 hab. (2000)
Pied du Jura le long de l'Aar (Bienne - Aarau)
Granges (SO) 1581 hab. (1850)
Accroissement
Industrie horlogère
3788 hab. (1880)
Accroissement
7073 hab. (1910)
Accroissement modéré
10939 hab. (1941)
Accroissement
20051 hab. (1970)
Déclin
15938 hab. (2000)
Zones rurales du plateau suisse (Cantons de Vaud et Lucerne)
Hergiswil bei Willisau 2487 hab. (1850)
Déclin agriculture
émigration
2208 hab. (1880)
Déclin
1938 hab. (1910)
Déclin
2125 hab. (1941)
Déclin
1855 hab. (1970)
Maintien
1809 hab. (2000)
Zones rurales du plateau suisse (Cantons de Fribourg, Berne et Shaffhouse)
Seeberg 1954 hab. (1850)

1897 hab. (1880)
Déclin
1724 hab. (1910)

1535 hab. (1941)
Déclin
1318 hab. (1970)
Maintien
1455 hab. (2000)
Principaux centres urbains du plateau suisse (Genève, Lausanne, Berne, Zurich)
Zurich 41585 hab. (1850)
Accroissement
86890 hab. (1880)
Fort accroissement
+ Montreux
215488 hab. (1910)
Maintien
336395 hab. (1941)
Maintien
422640 hab. (1970)
Déclin
363273 hab. (2000)
Périphéries des centres urbains du plateau suisse
Dübendorf 2018 hab. (1850)
Maintien
2380 hab. (1880)
Maintien
3091 hab. (1910)
Accroissement
5143 hab. (1941)
Développement des agglomération
19639 hab. (1970)
Étalement et chevauchement des agglomérations
22216 hab. (2000)
Suisse centrale (Uri, Schwytz, Unterwald)
Buochs 1284 hab. (1850)
Accroissement
1424 hab. (1880)
Maintien
1591 hab. (1910)
Accroissement
2026 hab. (1941)
Maintien
3232 hab. (1970)
Accroissement
4856 hab. (2000)
Suisse orientale (Saint-Gall, Appenzell)
Gaiserwald 1269 hab. (1850)
Accroissement
Industrie textile
2273 hab. (1880)
Accroissement
2749 hab. (1910)
Déclin
2173 hab. (1941)
Accroissement (villes)
3988 hab. (1970)
Accroissement (villes)
7495 hab. (2000)
Valais
Hérémence 1137 hab. (1850)
Zermatt 369 hab. (1850)
Accroissement
1168 hab. (1880)
492 hab. (1880)
Accroissement (Leysin, Montana, Zermatt)
1256 hab. (1910)
805 hab. (1910)
Accroissement
1572 hab. (1941)
1148 hab. (1941)
Déclin (zones non touristiques) mais accroissement zones touristiques
1484 hab. (1970)
3101 hab. (1970)
Déclin (petites vallées latérales) mais accroissement zones touristiques
1294 hab. (2000)
5988 hab. (2000)
Vallées alpines (Tessin et Grisons)
Campo (Vallemaggia) 506 hab. (1850)
Saint-Moritz 228 hab. (1850)
Déclin (émigration USA)
397 hab. (1880)
394 hab. (1880)
Déclin
(mais accroissement en Haute-Engadine, Davos, Arosa)
269 hab. (1910)
3197 hab. (1910)

187 hab. (1941)
2418 hab. (1941)
Déclin (zones non touristiques) mais accroissement zones touristiques
95 hab. (1970)
5699 hab. (1970)
Déclin (zones non touristiques) mais accroissement zones touristiques
58 hab. (2000)
5589 hab. (2000)
Région des lacs au Tessin
Ascona 902 hab. (1850)

939 hab. (1880)
Accroissement
1153 hab. (1910)
Fort accroissement
2314 hab. (1941)
Fort accroissement
4086 hab. (1970)
Agglomération
4984 hab. (2000)

[modifier] Notes et références

  1. Évolution de la population des communes 1850-2000 Recensement fédéral de la population 2000