Vaine gloire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

On nomme vaine gloire dans le catholicisme le désir d'obtenir de la considération[1], en opposition par exemple à celui d'agir pour la simple valeur générale de son action (voir Devoir d'état).

Sommaire

[modifier] Exemple

"Un anachorète vint se plaindre à St Macaire de ce que tous les jours, dès neuf heures du matin, il sentait dans la solitude une faim étrange, quoique dans le monastère où il était auparavant il n'eut point de peine à passer quelquefois des semaines entières sans manger. Macaire lui répondit : n'en soit point surpris, mon fils, c'est que dans le désert tu n'as personne qui soit témoin de tes jeûnes, et qui te soutienne et te nourrisse de ses louanges, alors que la vaine gloire était ta nourriture dans le monastère, et le plaisir de te signaler parmi les autres te valait autant qu'un repas."[2]

[modifier] Aspect sociologique

  • La tentation de vaine gloire, si elle se généralise à la société tout entière, peut aboutir aux travers dénoncés par l'écrivain Guy Debord dans son ouvrage La Société du spectacle.
  • Pierre Bourdieu, sans employer le terme, a dénoncé non sans humour son effet sur le langage lui-même dans Ce que parler veut dire : plus rien n'est dit pour l'utilité de ce qui est dit, mais uniquement pour servir le prestige - réel ou supposé - de celui qui parle.

[modifier] Dans la littérature

Jean Chrysostome a consacré au sujet un ouvrage entier, qui se nomme Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants, riche d'informations pour notre époque sur le quotidien d'une famille chrétienne à l'époque de sa rédaction (IVème siècle). Une traduction de ce texte parut en 1656 et faisait partie des ouvrages utilisés par le cardinal Mazarin pour l'éducation du jeune Louis XIV.

Fontenelle, dans ses Dialogues des morts, fait dire par Candaule à Gygès que l'homme est souvent prêt à renoncer à une partie de son bonheur si cela lui permet de faire croire aux autres qu'il en éprouve davantage.

[modifier] Cinéma

Non ! ou la vaine gloire de commander et un film du réalisateur portugais Manoel de Oliveira. Il relate cinq siècles d'histoire et de faits d'armes du Portugal jusqu'à sa révolution de 1974, en posant les questions de la vanité du pouvoir et de l'utilité de la guerre.

[modifier] Références

  1. http://gahom.ehess.fr/thema/index.php?idindex=603&lg=fr
  2. Sr. Marie-Ancilla, Tu aimeras ton frère. À l'école des Pères du désert, Éd. Source de Vie, Vieille-Toulouse, 1997, p. 48