Union anglo-française

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Union anglo-française (Anglo-French Union en anglais) fut un éphémère projet d'union en un seul État de la France et du Royaume-Uni face à l'avancée de l'armée allemande pendant la bataille de France, en mai-juin 1940.

En philatélie, l'idée d'une union étroite entre les deux États alliés a donné lieu à la préparation d'un timbre-poste commun, finalement non émis.

Sommaire

[modifier] Le projet politique

Le 16 juin 1940, la Chambre des communes du Parlement du Royaume-Uni propose l'union des gouvernements du Royaume-Uni et de la République française pour continuer « la défense commune de la justice et de la liberté », alors que la France est envahie par la Wehrmacht.

Les institutions politiques des deux pays doivent fusionner : ministères, commandement des forces armées, ainsi que des deux parlements. Britanniques et Français sont dotés des deux nationalités. Les deux pays seront solidaires face aux dommages de guerre, où qu'ils surviennent sur le territoire de la nouvelle union.

Ce projet est abandonné dès le 17 juin. En France, en effet, le nouveau président du Conseil Philippe Pétain demande l'armistice à l'Allemagne hitlérienne que l'Union anglo-française devait combattre.

[modifier] Le projet philatélique

Dès la fin de l'année 1939, l'idée d'une émission conjointe naît chez certains pour montrer la solidarité entre les deux États alliés. Au cours d'une intervention radiodiffusée, l'écrivain Jean Giraudoux, alors « Commissaire général à l'information » du gouvernement français, propose d'illustrer un timbre commun avec le léopard anglais et le coq gaulois.[1]L'idée est relayée par le Times de Londres et, finalement, les ministres respectifs des Postes lancent officiellement le projet.

Le 8 mars 1940, le Français Henry Cheffer fournit un timbre de grand format illustré des portraits du roi George VI à gauche et du président Albert Lebrun, tous deux en costumes officiels. Autour d'eux, les symboles rappellent les forces des deux pays : la marine en arrière-plan du roi, l'agriculture derrière le président. Entre, une allégorie tenant dans ses mains les deux médaillons avance vers l'avant.[1][2] Installé au Royaume-Uni, le Français Edmund Dulac corrige le dessin pour qu'il puisse être aisément imprimé en photogravure.[1][2]

L'émission est prévue pour le 1er septembre 1940 avec des valeurs de 2,5 pence et de 2,50 francs permettant l'affranchissement d'une lettre pour l'étranger.[2] Cependant, l'armistice demandée par le maréchal Pétain le 17 juin 1940 conduit à l'abandon du projet. Le timbre devient un projet non émis.

Des essais dentelés en bleu, en rouge et en deux autres couleurs sont conservés par des musées postaux dans les deux pays.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. abc Le projet de timbre sur le site du British Postal Museum and Archive.
  2. abc « Projet de timbre franco-anglais », article du Patrimoine du timbre-poste français sous la direction de Jean-François Brun, Flohic éditions, décembre 1998, page 265.

[modifier] Liens externes