Une mort très douce

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Une mort très douce est un court récit autobiographique de Simone de Beauvoir (1964) décrivant des derniers instants qu'elle vécut auprès de sa mère mourante. Ce livre est d'après Sartre, le meilleur qu'elle a écrit.

[modifier] Le contexte

Françoise de Beauvoir est transportée à l'hôpital à la suite d'une chute dans sa salle de bain. Très rapidement, un cancer de l'intestin grêle est détecté et se révèle foudroyant. Simone de Beauvoir et sa sœur Poupette vont durant trois mois se relayer au chevet de leur mère et assister à ses derniers moments.

[modifier] Les thèmes

  • L'auteure y évoque les thèmes de l'euthanasie et de l'acharnement thérapeutique : elle sait sa mère condamnée mais reste impuissante et indécise devant les médecins qui exercent une tyrannie sur leur malade que seule la guérison pourrait justifier.
  • Elle évoque la mort, de son point de vue athée, et du point de vue de sa mère croyante.
  • Simone de Beauvoir reconsidère sa famille et le rôle qu'elle y a joué ; elle est une écrivaine déjà connue et économiquement privilégiée : elle a en quelque sorte été le "fils" du fait d'avoir soutenu financièrement sa mère. Elle y évoque les réactions de sa mère, très attachée au valeurs bourgeoises, face à son œuvre et à sa vie d'écrivaine engagée.
  • Enfin, fidèle à elle-même, Beauvoir observe les conditions de travail des infirmières et les conditions de séjour des malades.

[modifier] citations

  • On lui apprit à serrer elle-même étroitement ses sangles. En elle subsistait une femme de sang et de feu : mais contrefaite, mutilée et étrangère à soi.
  • Sa maladie avait fracassé la carapace de ses préjugés et de ses prétentions : peut-être parce qu'elle n'avait plus besoin de ces défenses .
  • Parfums, fourrures, lingeries, bijoux : luxueuse arrogance d'un monde où la mort n'a pas sa place; mais elle était tapie derrière cette façade, dans le secret grisâtre des cliniques, des hopitaux, des chambres closes .
  • C'est connu le pouvoir des objets : la vie s'y pétrifie, plus présente qu'en aucun de ses instants .
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