Troy Davis (condamné à mort)

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Troy Anthony Davis est un Noir américain condamné à mort par la justice des États-Unis pour le meurtre du policier blanc Mark McPhails, dans la nuit du 19 août 1989. Sa culpabilité a été depuis son procès largement remise en question, sans qu'aucun recours n'aboutisse.

L'exécution, prévue à l'origine le 17 juillet 2007, a été repoussée 24 heures par le bureau des grâces de Géorgie.

Sommaire

[modifier] Le meurtre de Mark McPhails

Le 19 août 1989, Mark McPhails, policier, commence à travailler dans son deuxième emploi de gardien de sécurité dans le terminal de la compagnie d'autobus Greyhound à Savannah (Géorgie) quand une rixe éclate entre un SDF et un autre homme nommé Sylvester Coles, sur le parking voisin. Tentant d'écarter les deux combattants, Mark McPhails est alors abattu par deux balles, l'une dans la tête et l'autre dans le ventre.

Troy Davis est alors présent sur les lieux, sortant d'une salle de billard avec d'autres personnes attirées par le bruit de la bagarre. Selon les explications qu'il a donné ensuite, de peur d'être mêlé à cette affaire, il prend alors la fuite.

[modifier] L'inculpation et l'emprisonnement

Malgré des témoignages selon lesquels Sylvester Coles était en possession d'une arme à feu le soir du crime (celle-ci n'a jamais été retrouvée), c'est ce dernier qui dénonce le lendemain Troy Davis aux autorités. Huit autres témoins font une déposition allant dans le même sens. Le procès de Troy Davis s'est achevé en 1991 par une condamnation à mort.

Durant les années d'emprisonnement qui ont suivi, la famille et les proches de Troy Davis, dont le père était l'un des adjoints du shérif de Savannah, se sont mobilisés pour faire annuler le verdict.

De nombreuses organisations et personnalités ont pris position pour soutenir le condamné à mort dans son combat pour la libération. Parmi celles-ci, on peut retenir Amnesty International[1], le Conseil de l'Europe[2], John Lewis (figure marquante du mouvement des droits civiques et représentant démocrate de la Géorgie), Desmond Tutu (prix Nobel de la paix 1984), William Sessions (directeur du FBI sous la présidence de Ronald Reagan)[3], George Bush père, le pape Benoît XVI (à travers le nonce apostolique aux États-Unis)[4].

Sept des neuf témoins qui avaient accusé Troy Davis sont en 2007 revenus sur leur déposition originale, avouant avoir menti. Beaucoup ont déclaré avoir agi sous la pression des enquêteurs. Toutefois, une demande déposée par Troy Davis pour un nouveau procès a été rejetée le 13 juillet. En effet en vertu d'une loi votée sous la présidence de Bill Clinton en 1996, les condamnés à mort n'ont droit qu'à un seul appel (Troy Davis en avait déjà déposé un).

La veille de l'injection létale qui devait mettre fin à ses jours (prévue le 17 juillet 2007), un recours en grâce déposé par Troy Davis a finalement été entendu et l'exécution a été repoussée pour une période pouvant aller jusqu'à 90 jours.

Le 3 août 2007, la cour suprême de Géorgie a décidé par quatre voix contre trois de laisser à Troy Davis la possibilité de faire appel avant de finalement refuser celui-ci le 17 mars 2008.

[modifier] Sources

  • "Sursis pour un Américain condamné à mort", Richard Hétu, La Presse, 17 juillet 2007, via cyberpresse.ca
  • "Mobilisation pour un condamné à mort à la veille de son exécution en Géorgie", Corine Lesnes, Le Monde, 16 juillet 2007, via lemonde.fr

[modifier] Notes et références

  1. Troy Davis / Agir / Peine de mort / Campagnes / Agir / Accueil - Amnesty International France
  2. Terry Davis, secrétaire général du Conseil de l'Europe, a déclaré le 14 juillet 2007 ne pas comprendre "comment un homme peut être exécuté seize ans après sa condamnation, quand tous les développements liés d'une manière ou d'une autre à son cas jettent des doutes sur la validité du jugement"
  3. W. Sessions a déclaré dans une tribune publiée dans un journal d'Atlanta trouver "intolérable d'exécuter un innocent"
  4. (en) "Pope makes plea to spare life of Troy Davis", Vicky Eckenrode, Savannah Morning News, 21 juillet 2007, via savannahow.com
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