Trou du Toro

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La cascade des Aigualluts, en fond l'Aneto
La cascade des Aigualluts, en fond l'Aneto
La cascade et le Forau
La cascade et le Forau
Le Forau de Aigualluts, ou Trou du Toro
Le Forau de Aigualluts, ou Trou du Toro

Le Trou du Toro, aussi appelé de manière plus officielle Forau de Aigualluts, est un gouffre situé à 2000 m d'altitude, dans la haute vallée de l'Esera, dans les Pyrénées espagnoles, en Aragon (province de Huesca), au pied du massif de la Maladeta.

La rivière Esera se dirige vers l'ouest, puis s'oriente au sud pour se jeter dans l'Èbre, dont le cours vers l'est s'achève dans la Méditerranée. Le Trou du Toro est un gouffre karstique, d'environ 70 mètres de diamètre et 40 mètres de profondeur, qui reçoit dans une chute spectaculaire les eaux du torrent des Barrancs, issu des glaciers de l'Aneto, des Barrancs et de la Maladeta. Pendant longtemps on a ignoré vers où ces eaux se dirigeaient. Dès 1787, le premier pyrénéiste historique, Ramond de Carbonnières, émit l'hypothèse qu'elles pouvaient constituer une des sources de la Garonne, autrement dit, qu'elles devaient aboutir dans l'Atlantique, contrairement à celles de l'Esera toute proche. Cette thèse fut combattue avec ardeur par le savant Émile Belloc en 1897. Mais en 1931, le spéléologue Norbert Casteret établissait la justesse de l'idée de Ramond, en déversant dans le gouffre du Toro quelques barils de fluorescéine. Quelques heures plus tard, les eaux jaillissant de l'autre côté de la crête séparant l'Aragon de la Catalogne, en l'occurrence en Val d'Aran, après un parcours souterrain de quelque quatre kilomètres, sortaient, avec la couleur caractéristique, du Guelh de Joèu, ou Uell de Joeu (« l'Œil de Jupiter »), source d'un torrent affluent de la Garonne. La preuve était faite, et la Garonne des Aranais, naissant au Pla de Beret, en haut Val d'Aran, était donc supplantée par ce ruisseau né à une altitude supérieure.

[modifier] Étymologie

Il y a peu d'explication concernant un taureau dans cette zone (on écrit toujours Toro, à l'espagnole). Les hypothèses sur l'étymologie hésitent entre une appellation pléonastique, comme c'est souvent le cas, dûe à une confusion entre le nom local et l'appellation en langue administrative, et une plus douteuse, mais pittoresque, explication née d'une légende. Le gouffre serait simplement un forau (« trou » ou « gouffre », en catalan local — nom que l'on retrouve dans d'autres appellations, comme le Forau de la Neu) qui se dit horau (houraou) en gascon tel qu'on le parle dans le Val d'Aran. Ce serait donc le trou deth horau, ou le trou du trou, la sonorité du terme étant naturellement transformée en deth toro, du « taureau ». Une autre explication serait en relation avec de nombreuses légendes liées aux gouffres, censés receler des trésors. Ce serait alors le forau deth oro, le « trou de l'or ». Au XIXe siècle, on a rapporté l'histoire d'un groupe de Luchonnais, dont deux guides célèbres et des personnes connues, qui auraient tenté de descendre dans le gouffre, à la recherche du trésor. L'un d'eux descendit le long d'une corde, qui s'avéra trop courte, il tomba sans trop de mal, mais ses compagnons terrorisés se seraient enfuis sans l'autorité d'un d'entre eux, ancien soldat, qui les menaça de son fusil pour qu'ils tirent l'homme de sa mauvaise posture. Ceci fait, ils retournèrent à Luchon sans plus chercher de trésor.

[modifier] Sources et bibliographie

(à venir)