Tombe de Philippe II de Macédoine

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La nécropole royale de la capitale macédonienne a révélé lors de ses fouilles les témoignages les plus précieux de la peinture pré-hellénistique. Parmi les onze tombes dégagées, celle du roi Philippe II, père d'Alexandre le Grand, était restée inviolée : son architecture, le décor peint et le riche mobilier funéraire rend compte de la formation précoce d'un art aulique proprement hellénistique.

[modifier] L'architecture

Enfouie sous un tumulus, la tombe identifiée comme étant celle de Philippe II reprend le plan traditionnel des tombes aristocratiques macédoniennes. Contre la chambre et l'antichambre voutée est plaquée une façade stuquée et peinte. Il n'y a aucun lien structurel entre la façade et l'intérieur de la tombe. Les ordres classiques sont adaptés librement dans une optique décorative et fastueuse. Aux extrémités deux pilastres in antis encadrent deux colonnes semi engagées d'ordre dorique. Celles-ci soutiennent une architrave flanquée d'une frise qui est composée d'une alternance de métopes lisses et de triglyphes. Alors que l'ordre dorique canonique attendrait un fronton sculpté il est remplacé par une haute frise peinte.

[modifier] Le décor peint

Sur une longueur de 5,56 m et une hauteur de 1,16 m la frise peinte déploie une scène complexe figurant les activités royales dans les grandes réserves de chasse royale de Haute Macédoine. A gauche, tandis qu'un chasseur met à mort un cerf, aidé en cela par un chien, un cavalier dos au spectateur poursuit un cerf qui s'enfuit. Sur la droite deux chasseurs à pied pressent un sanglier en le menaçant de leur épieux. La scène à droite est plus dense et dramatique : deux cavaliers surgissent de part et d'autre, et s'appretent à donner le coup fatal à un lion cerné par deux valets. Il est tentant de reconnaitre dans le cavalier barbu le roi Philippe II, le jeune cavalier placé exactement au centre de la composition dans l'axe de la façade étant alors Alexandre. Cette scène met en valeur la bravoure de la dynastie selon une image de la souveraineté d'influence orientale. L'exécution est celle d'un maitre de la peinture.